CALL ME Abel WE KNOW EVERYTHING | Sujet: Une part d'ombre teinte toute lueur: Abel Ven 17 Juin - 17:50 | |
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Phrases qui s'élèvent dans des formes tortueuses
Rage tu marches, Rage tu te presses, tu te décarcasses, te tracasses, alors que tu erres sans but, tu prétends en avoir, sans souffle tu flânes, tes pas sont le seul son qui plane. Que fais- tu ici, t’étais- tu oublié, toi aussi ? Loin est ta fierté, ton mal te dévore, ta joie s’est envolée, ta passion est décédée. Feu amour d’Astérion, il était si beau, si franc, si clair, si dolent. Il n’est plus à présent, qu’un souvenir qui revient le heurter avec mépris, sans répit. L’ombre te regarde de son abri salutaire, pose ses yeux sans vie sur ton désespoir, mire ta haine, sans peine. Tu t’oublies, Rage, tu t’enfuis, à quoi bon te terrer dans ce labyrinthe. Meurtri.
Elle se dresse, l’âme qui mire cette rage, puis s’enfuit, si légère, presque immatérielle, Rage ne remarque en rien sa présence, trop obnubilé, captivé, bien trop absorbé par la mémoire qui se ravive, par la douleur qui s’anime. Il doit oublier de nouveau, souffrir et faire souffrir plus encore. Patiente Rage, attend ce cœur vaillant, cet esprit belliqueux qui osera s’aventurer en ces lieux. L’ombre t'a laissé seul à présent, elle s’éloigne mollement ne jetant que quelques regards discrets en arrière. Au revoir Astérion.
La voilà qui s’avance, ses prunelles se heurtent aux murs, inspectent les dalles, usées, mornes, ternes, elle s’en approche, ses yeux se posent, admirent, jaugent. Son bras s’élève, frôle, caresse, se baisse. Son talon se relève, sa jambe le suit, son allure est ralentie. Comme si elle voulait encore rester, s’entêtait à hanter ces lieux, c’était l’impression qu’elle communiquait, mais pour elle, pour Abel, cette endroit n’avait pas plus d’attrait qu’un placard étroit. L’ombre impulse une petite branche à ses talons, elle est plus rapide mais garde sa marche délassée. Une jambe puis l’autre, un bras, puis l’autre, elle grimpe pas à pas les marches tortueuses. La lumière jaillit, sa lueur chasse la noirceur qui domine cet endroit. Les ténèbres ne sont plus qu’un arrière qu’elle toise une dernière fois. Ces formes forcent son estime, cet éclat l’émerveille un instant, l'enchantement n’est qu’un songe, bref et illusoire, elle chasse ces pensées dérisoires. Son scalp s’incline, ses genoux se plient, elle a choisit ce lieu finalement, derrière ce marbre d’antan, devant cette porte que peu ose franchir, elle s’étire, avant de placarder une affiche vierge. Avec une large marge. La jeune femme écrit sans peine les mots, les phrases, le texte qui s’esquisse aux vas et viens de sa main, son écriture désuète pourrait en agacer certains, ses bribes lourdes et ésotériques pourraient en lasser d’autres, mais elle n’en a que faire, laisse son esprit s’exprimer pour finir par le taire. Un pas puis l’autre, son scalp s’enfonce de nouveau dans l’obscurité, ne reste plus que les mots que les autres personnes croiseront. Hébétés.
« L’ineptie prend place la parole s’efface, la vérité et le mensonge s’enlacent, tu crois, aspire et songe, pour te rendre compte que tout est mensonge. Ô âme naïve ou niaise, où est donc le malaise. Tu cours sans le savoir, tu te caches sans le vouloir, l’étau resserre ses mâchoires, devant cet appétit du savoir. L’ombre et la lumière se rencontrent. La bonté et l’avidité se confondent...
Je guiderai vos âmes tourmentées. »
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