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ERIN MCCARLEY ❦ FONDATRICE
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It's the end when I begin
Dans cet établissement pas de discrimination, tout le monde demeure sur un pied d’égalité : vampires, humains, loup-garous, succubes et autres créatures. Pour ce faire il est naturellement obligatoire de conserver une forme humaine. Marre du monde des humains où vous vous sentez à l’étroit, mal à l’aise ? Il vous manque simplement la liberté. Le pensionnat est là pour vous. Nous saurons vous trouver où que vous soyez et qui que vous soyez.Cependant derrière tout ces aspects d’égalité et de liberté les plans se trament et la tentation de hausser sa race en influence au sein de l’établissement apparaît. Les tensions montent secrètement et lentement entre les différents individus et l’odeur âpre de la confrontation entre celles-ci commence à ce faire sentir. Sous des airs angéliques vos voisins de table peuvent très bien vous haïr. Tout n’est que voile et mensonge. Maintenant à vous de faire votre entrée, qui que vous soyez, quoi que vous soyez. Continuerez vous le jeu malsain qui se joue dans l’établissement ou vous dresserez vous contre celui-ci en faisant éclater la vérité au grand jour ? Saurez vous passer « de l’autre coté » ?
DA NEWS & CIE
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Curve C. Denki
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MessageSujet: Cage de velours et ennui létal * Libre. Cage de velours et ennui létal * Libre. Icon_minitimeVen 16 Déc - 11:51

Il faisait un temps de chien. Vraiment.
Le genre de passe météorologique où le ciel est gris, terne et moribond ; les nuages y glissent, gonflés de pluie et de rage mêlés, et parfois émettent un grondement qui ricoche contre les aspérités du paysage. Parfois, ils crèvent, et leurs entrailles liquident inondent ceux qu’ils surplombent, noyant la terre, frappant les échines de dards glacés, et glissaient le long des vitres fermées. Pire encore, lors de telles déchéances du soleil, un vent violent souffle, arrachant les sacs et retournant les parapluies. Ce genre de tempêtes qui forçait les Robins des Bois à jouer aux bandits sur les lits superposés, aux Tarzans à grimper aux rideaux du salon, et aux Curves à hurler leur frustration dans un parfait silence.
Il y avait beaucoup de Robins et de Tarzans. Par contre, des Curves, il n’y en avait qu’un.
Cela ne l’empêchait pas de renâcler d’exaspération.

C’était donc l’une de ces journées qu’il qualifiait bien volontiers de « merdiques » puisque aussi fou et avide de solitude puisse-t-il être, il était si fort, si viril et si musclé que la première bourrasque l’aurait emporté en Espagne s’il ne s’enchainait pas à quelque chose – ou à quelqu’un, non consentant de préférence – plus lourd que lui. Et puisque sa meilleure enclume – Treize C. Heaster – ne fouinait pas dans le coin, il était réduit à fixer impuissamment les carreaux comme une mouche à l’intérieur d’un verre. Tant de murs, tant de cloisons ! Il en suffoquait presque. Et ces élèves qu’il ne faisait pas de croiser ! Ils étaient bien trop nombreux. Trop bruyants. Trop joyeux. Et tellement inintéressants. Encore deux heures de plu et il mourrait au choix de claustrophobie, d’agoraphobie ou de faim – parce qu’en fait, il n’avait pas trouvé la cuisine, et se doutait bien que par un temps aussi pourri, tous les morfales du coin s’étaient attroupés dans les endroits où il y avait de la bouffe, et il était hors de question qu’il côtoie des humains sans y être forcé.
Lui et son ego se sentaient bien trop à l’étroit dans la foule bovine.

Le Rat soupira, et plongeant les mains dans ses poches, se retourna, survolant la salle des yeux. C’était une chance inespérée que d’avoir trouvé – par hasard, encore – ce petit amphithéâtre déserté. Un grand écran occupait tout un mur, et des rangées de sièges moelleux lui faisaient face, disposant d’accoudoirs amovibles et de coussins confortables. L’ensemble était plongé dans l’obscurité la plus totale, uniquement trouée par les rais de lumière que projetaient quatre fenêtres au dos de la salle. D’où il se trouvait, le rat pouvait tout surveiller, se trouvant sur le point culminant de la salle en pente douce, juché sur un piédestal recouvert d’une fine moquette à but purement décoratif. Quoi que. Il pouvait très bien s’allonger dessus… S’il voulait passer pour un con auprès de la personne auquel il tenait le plus au monde : lui-même.

Ravalant un bâillement, et clignant paresseusement des paupières, il jeta un bref regard aux carreaux dégoulinant de pluie, réprimant l’envie atypique d’ouvrir les battants et d’humer l’odeur délicieuse de la terre à l’agonie. Mais le vent était furieux, et peu enclin à se calmer pour qu’un cendré se délecte d’un peu d’air frais.
Soit, il se contenterait du relent moisi des sièges.
Bondissant en avant, il survola d’un saut dantesque quelques rangées, se réceptionnant aisément sur l’un des sièges, ayant repéré un fascicule laissé à l’abandon. Il s’en saisit, et faute de mieux, le survola du regard.
… Un récital de chant agrémenté de danses.
Il laissa échapper un grognement dédaigneux.
Un explosé sur les roches sédimentaires l’aurait plus intéressé.

Retour à la case départ : l’ennui.

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Harlie Mauchly-Eckert
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MessageSujet: Re: Cage de velours et ennui létal * Libre. Cage de velours et ennui létal * Libre. Icon_minitimeJeu 29 Déc - 6:04

  Une forte pluie battait les carreaux et trempait le sol, ramenée à l’intérieur de ces lieux par les chaussures des milles âmes y vivant. Quelle répugnance. Cette eau dégueulasse qui s’infiltrait partout. Qui refroidissait les murs, forçait les élèves à se réfugier comme des rats à l’intérieur des bâtiments, encombrant les couloirs de leurs rires futiles. Harlie n’était pas de bonne humeur. Harlie avait mal à la tête. Au crâne, aux dents. Aux tympans, aux sinus. Ses épaules étaient raides, son corps était lourd. L’air si humide ! Le golem ne supportait pas cela. Toute sa chair criait de douleur. Le froid, la moiteur ! Pourquoi n’était-il pas resté dans les déserts secs d’Afrique ? Pourquoi avait-il laissé la Communauté des Créatures le traîner jusque dans ce triste Japon ? Un pays loin de tout, encerclé d’eau. Une prison parfaite pour un être de son espèce. Quoique le monstre d'argile aimait ce lieu. C’était sa maison, dont il connaissait tous les recoins. Or, les jours de pluie, Harlie ne pensait qu’aux soleils arides de son passé. A ces jours à l’écrasante chaleur où sa sueur séchait si vite sur sa peau de terre cuite. Pas comme ce jour où il se sentait comme une éponge. Son toucher semblait fatigué, ses yeux gonflés. Un jour si triste. Si épuisant. Il serait bien resté dans son lit, terré sous ses couvertures avec ses deux gros chats. Mais de ce qu’il faisait de sa vie, ce n’était pas à lui d’en décider. C’était à toutes ces contrariétés extérieures, qui comprimaient son être dans la boîte où on voulait le placer. Se lever, s’habiller. Un pantalon noir, un sous-pull noir, un gilet noir. Des baskets vertes. Sa couleur favorite. Equidistante du bleu céleste et du rouge infernal. Médiatrice entre ces deux absolus inaccessibles. Couleur apaisante, mais aussi inquiétante. Le vert du bourgeon nouveau ; le vert de la moisissure. De la pourriture. Sa couleur à lui. A cet être pourri dans chacune de ses cellules. Harlie rabattit la capuche de son haut sur son crâne et traversa d’un pas rapide l’établissement jusqu’à son bureau, dans sa routine minutée et invariable. Le golem procéda à ses tâches journalières dans le même ordre que d’habitude, parfois dérangé par un coup de fil ou un quidam. Mais bientôt on ne vint plus le déranger. Peut-être que la rumeur qu’il était de très mauvaise humeur s’était répandue. C’est vrai qu’il avait beaucoup crié, ce matin. Moins tempéré que d’habitude. Un peu plus chaotique.

Alors quand on vint délicatement déposer sur son bureau le fait que l’acoustique de l’amphithéâtre devait être revue et que cela coûtait une fortune, Harlie faillit s’évanouir tant de mauvais sentiments l’envahirent d’un coup. Les installations du pensionnat étaient neuves, mais déjà on leur trouvait des défauts ? L’amphithéâtre avait-il été fait à la va-vite ? Qui donc s’était plaint ? Que la vierge ne soit pas vierge, il y avait plusieurs zéros sur la facture ! Trop de zéros après trop de chiffres ! D’un pas lourd, l’intendant décida d’aller voir par lui-même l’étendue des dégâts. Il voulait voir par lui-même la scène du crime. La victime ? Le budget annuel de The Other Side. Après cela, les professeurs devront se passer de sorties éducatives. On éteindra toutes les lumières à vingt-deux heures pour faire des économies sur la facture d’électricité et les élèves ne mangeront qu’un jour sur deux. Peut-être qu’Harlie exagérait quelque peu, mais cette situation le touchait profondément. Le budget, c’était lui. C’était son argent. Et on ne dilapidait pas son argent aussi facilement. Le dossier sur l’amphithéâtre était peu fourni. On ne disait pas d’où venait le problème et le devis avait beaucoup de parties manquantes. Quels seraient les matériaux utilisés, leur marque ? L’entreprise qui s’en chargerait ? Une entreprise humaine ? Quelle bonne idée, faire venir des humains au sein du pensionnat, empli de fous sanguinaires et de bêtes à cornes. Le gigantesque être espérait que tout cela n’était qu’une mauvaise plaisanterie. Une très mauvaise plaisanterie. Sa langue passa et repassa sur ses dents, demandant à goûter au sang du plaisantin. il lui arracherait les oreilles et le hacherait avec une pelle, ce clown sans talent !

Sans bruit, sa forte stature se glissa à l’intérieur du lieu maudit. C’était désert, mais il entendit les haut-parleurs grésiller. Ils étaient allumés. Quelqu'un avait certainement oublié de les éteindre. Depuis quand étaient-ils allumés ? Cette question fit frémir le côté pingre de l'intendant. Quelle bande de mange-tout ! L’énergie a un prix, n’en sont-ils pas conscients ? Cela fit penser au golem qu’il avait tout intérêt à demander quelques kopecks en plus à la Communauté des Créatures s’il voulait faire fructifier de façon paisible l’établissement. C'était une entreprise beaucoup plus dépensière que ses créateurs n'avaient imaginés. Hélas, la tâche s'annonçait particulièrement ardue. la Communauté des Créatures était encore plus fesse-mathieu que Picsou. Le brun fit quelques enjambées dans la salle et s’arrêta, pour tourner les pages du devis. Ils demandaient même à ce qu’on change les sièges… la débilité n’a pas de prix, se dit Harlie alors que son regard s’égara sur les pliants de la salle, rembourrés et accueillants. Son regard circulaire s’arrêta en chemin.

Il y avait quelqu’un. Ses yeux ords s'y fixèrent, pendant que sa mémoire cherchait qui donc était cet être qui de sa présence indésirable importunait sa chère et choyée solitude.
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