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THE INCREDIBLE STAFF
They will always be there for u♥
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ERIN MCCARLEY ❦ FONDATRICE
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AKA QUINN BAILEY & LUTHER SAWYER
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JULIUS VON WOLKEN❦ FONDATEUR
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Si vous avez une question, une suggestion ou quelconque autre problème vous pouvez envoyer un petit mp au Staff! Attention certains mordent ♥

© Design #6 par Erin McCarley, optimisé sous Firefox.
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BACKGROUND
It's the end when I begin
Dans cet établissement pas de discrimination, tout le monde demeure sur un pied d’égalité : vampires, humains, loup-garous, succubes et autres créatures. Pour ce faire il est naturellement obligatoire de conserver une forme humaine. Marre du monde des humains où vous vous sentez à l’étroit, mal à l’aise ? Il vous manque simplement la liberté. Le pensionnat est là pour vous. Nous saurons vous trouver où que vous soyez et qui que vous soyez.Cependant derrière tout ces aspects d’égalité et de liberté les plans se trament et la tentation de hausser sa race en influence au sein de l’établissement apparaît. Les tensions montent secrètement et lentement entre les différents individus et l’odeur âpre de la confrontation entre celles-ci commence à ce faire sentir. Sous des airs angéliques vos voisins de table peuvent très bien vous haïr. Tout n’est que voile et mensonge. Maintenant à vous de faire votre entrée, qui que vous soyez, quoi que vous soyez. Continuerez vous le jeu malsain qui se joue dans l’établissement ou vous dresserez vous contre celui-ci en faisant éclater la vérité au grand jour ? Saurez vous passer « de l’autre coté » ?
DA NEWS & CIE
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Somewhere only we know { Finn

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Quinn Bailey
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MessageSujet: Somewhere only we know { Finn Somewhere only we know { Finn Icon_minitimeVen 26 Aoû - 22:05

Somewhere only we know { Finn 41 Somewhere only we know { Finn 12 Somewhere only we know { Finn 40
I walked across an empty land
I knew the pathway like the back of my hand.

Elle ouvre les yeux lentement, doucement. Heurtant la lumière de plein fouet, papillotant légèrement, elle se recouvre avant de s’enfoncer profondément sous la couette. Elle n’est pas réveillée, pas encore. Elle profite de ce doux moment entre le rêve et la réalité, celui où on se rappelle de ce dont on a rêvé, elle s’y accroche, elle s’y pend désespérément. L’idée de le laisser s’échapper lacère son être et lui retourne l’estomac. Morphée, doux Morphée, si tu pouvais passer de nouveau, elle pourrait retrouver ces sensations qu’elle ne veut jamais laisser filer, ces moments qu’elle fabrique de toute pièce, ces liens qu’elle tisse et ces mots qu’elle brode si aisément dans ton royaume, fais d’elle ta reine. Ta princesse, qu’importe, mais garde la près de toi.
Aucune image ne vient teinter le rideau formé par ses paupières, aucun son ne se projette dans sa bobèche étriquée. Elle s’accroche encore mais la réalité, odieuse amante, la ramène vers elle et tire doucement le rideau sous lequel elle s’abrite.

Elle reste allongée sur le dos, fixant bêtement le plafond, il n’est pas à ses cotés, cela ne l’étonne qu’à moitié. Il est étrange en ce moment, il la fuit, la repousse, la frappe, l’embrasse, la caresse, s’éprend, la prend. Elle est perdue, totalement désorientée, le temps passe doucement. Ses gestes sont désordonnés, ses propos illogiques, elle ne le comprend plus, elle essaye pourtant. Gardant cette tendresse qui est devenue sa marque de fabrique, douce, affectueuse, appliquée. Peinée, affligée, apeurée lorsque d’une main il la balaye littéralement, il lacère sa peau, la mord, l’étrangle.

Elle s’enfonce davantage.

Que lui est-il arrivé ? Elle a beau avoir toutes les pièces du puzzle aucune ne semble vouloir s’emboiter aux autres, aucune scène n’a de sens, aucun mot n’a d’importance, seul reste un large et épais voile de doutes et d’interrogations, de raisonnements fébriles, d’hypothèses douteuses. Elle se mure dans son inquiétude. Son silence vient alors, mutisme qui peut se montrer utile, elle baisse les bras, sa lâcheté l’emporte. Son envie de le rendre heureux, juste une fois. D’effacer cette colère qui semble le ronger, d’expier les fautes qu’elle pourrait bien avoir commises. Elle mériterait son pardon, elle aurait son attention et son affection de nouveau. Ce sourire carnassier mettrait les voiles, cette répulsion qu’elle lit dans son regard décamperait aussitôt, viendraient alors sa large exposition d’émail, son regard ampli d’allégresse. Il serait heureux.

Alors elle se donne, corps et âme, alors elle supporte, elle aspire, espère, poursuit rêves et chimères. Comme l’idée que des gens pourraient l’aider ici, les aider. Cette suggestion s’était insinuée en elle, doucement, imperceptiblement, elle grignotait un peu plus de son attention chaque jour. Ici il y aurait d’autres gens comme eux, ici il y aurait quelqu’un comme Finn, quelqu’un qui aurait connu Finn, qui pourrait l’aider à aller mieux, qui pourrait faire qu’elle le comprenne mieux.

Ses paupières sont lourdes, elles la tirent, l’attirent, doucement.


Morphée tu t’es décidé à repasser ? Tu sais combien tes visites lui sont bénéfiques, elle ne cesse de faire tes éloges, roi des rêves, laisse la se réfugier sur tes terres. Broder une existence qui serait sienne, faire des choix d’elle-même. Et se blottir contre l’idéal, son idéal. Marchand de sable adoré approche encore un peu, juste un peu et sème ta poudre sur ses yeux, clos. Ses jambes s’enfoncent lentement dans le matelas moelleux, son être tout entier s’apaise et pèse. Son image lui revient, sa douceur, son calme étonnant, par moment. Lui, son chevalier servant, toujours présent, à ses cotés. L’être qui se glissa discrètement dans son existence, évinçant tous les autres, devenant un essentiel, un souffle primordial. Ses mains lacées aux siennes, son souffle chaud sur sa peau, l’errance volontaire dans ses prunelles de sable.

Terres promises, royaume si connu… Un bruit, un son, une voix, Morphée disparait, elle perd pied, les portes se referment devant elle, et la sensation froide et mouillée la force à se relever en sursaut. Le regard acéré et taquin ne la trompe pas, le verre à moitié rempli à la main le dit coupable, aucun doute à avoir, aucune remarque à faire. Elle se contente de s’essuyer maladroitement le visage avec la manche de son pyjama. Une pique au cœur, le regard interrogateur vite balayé par son habituel sourire. Lèvres étirées constamment, dans un espoir, dans un soupir, juste pour cacher ce qu’elle pense ou ressent réellement.

« Bon… jour, Finn. »



Dernière édition par Quinn Bailey le Mar 6 Sep - 13:58, édité 1 fois
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Finn Leroy
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MessageSujet: Re: Somewhere only we know { Finn Somewhere only we know { Finn Icon_minitimeMar 30 Aoû - 22:31

Je m’ennuyais à mourir. A peine étions nous arrivés que mademoiselle, après une rapide visite, demandait à se rendre aux dortoirs. Je n’y croyais pas. Voilà que nous aurions pu découvrir notre nouvel environnement, non, fallait qu’elle dorme! Encore! Déjà qu’elle avait roupillé durant tout le trajet! Plus le temps passait, plus elle m’exaspérait. Son côté amorphe ne me donnait qu’une envie : la secouer un bon coup.
Je dus porter ses valises jusqu’à sa chambre, et sans même se changer, elle se vautra sur son lit. Je ne lui dis pas un mot, pas même un bonne nuit, prenant mon petit sac d’affaire, cherchant où pouvait bien se trouver ma chambre… Car oui, pour la première fois de ma vie, j’avais une chambre à moi. Rien qu’à moi. Bon, je devrais peut être la partager avec un ou deux cons, mais je ne les laisserai pas trop empiéter sur mon territoire, chose que je pouvais faire tant que ce n’était pas Quinn la concernée. Mon cœur battait étonnement vite. Comme si, avoir ma propre chambre, c’était un pas en avant pour avoir ma propre existence. Combien de fois avais-je rêvé d’avoir un coin intime, un coin où je pourrais me réfugier et décorer à ma guide? Où je pourrais dire et faire tout ce dont j’ai envie sans que l’on ne me reproche mes actes ou mes paroles? Je finissais par la trouver, cette pièce où je pouvais enfin avoir un aperçu d’une liberté promise mais ô combien lointaine. J’ouvris de grands yeux, m’approchai de mon lit en regardant autour de moi. Mon lit. Pas celui de Quinn. Je laissai tomber mon sac, hésitai, touchai mon lit, le reniflai. Puis je m’y assis, prudemment. Je ne m’allongeai pas, savourant le silence. Je n’entendais rien. Aucune main ne m’empoignait. Aucun parfum sucré ne m’étouffait. Aucun sanglot ou soupir attristé n’heurtait mes oreilles. Un sourire intimidé éclaira mon visage alors que je regardai autour de moi la très simple pièce qui me servait de chambre. La très simple pièce qui m’était comme un paradis. Au point où je restais bien une heure ou deux ainsi immobile à savourer ce tant souhaité moment de solitude et d’exil. J’hésitai puis déballai le peu des affaires que j’avais emporté, faisant une pile de Mes vêtements au pied de Mon lit. Je glissai mon sac sous le lit. Et je profitai de cette sensation d’aisance, d’être maître de moi-même et de mes propres affaires, sans avoir besoin de m’occuper de l’autre boulette ou sans écouter ses soi disant conseils pour mon rangement. J’aurai pu rester la journée entière dans cette nouvelle havre de paix mais..Mais je découvris un nouveau sentiment en moi.

La curiosité. Je voulais découvrir ce bâtiment. Je voulais voir notre nouvel environnement. J’en avais plus qu’assez du manoir familial, du parc plus que connu, de la ville qui n’avait plus aucun secret pour moi. Mon cœur refusait de ralentir, mes yeux brillaient de joie. Je ne pensais plus à ma maîtresse, au contraire. Pour une fois, je ne pensais qu’à moi… Je sortis dans le couloir, aussi excité qu’un jeune chiot. Je descendis l’escalier, me précipitai dans le hall, ivre de toute cette soudaine liberté…Mais on me retint en arrière. Ma Maîtresse et son insupportable barrière mental. Je me retournai et plissai les yeux, ma joie retombant comme un soufflé, laissant de nouveau place à cette rancœur que j’accumulais depuis des années à son adresse. Une rancœur que je commençai seulement à libérer. La mort dans l’âme, je regrimpai les escaliers, déboulant dans sa chambre.
La voilà qui pionçait, la princesse. Elle dormait alors qu’il y avait un sublime soleil dehors. Elle dormait alors qu’un nouveau monde s’offrait à nous. Je ne la comprendrai jamais. Agacé, je la fixai, la regardant enroulée dans cette saleté de couverture. Ses quatre activités principales de la journée? Dormir, manger, pleurer, câliner. Après on s’étonnait à ce que je me lasse. J’aurais pu l’appeler pour la réveiller. Mais j’en avais assez de prononcer son nom ou son titre. Pour l’instant, je voulais me balader, je voulais entendre de nouvelles voix, voir de nouveaux visages…Pas m’emmerder sous une couette. Elle allait devenir une véritable otaku. Puis bon, elle était belle, elle avait certes quelques rondeurs mais cela ne la rendait que plus adorable… Alors pourquoi restait elle ainsi dissimulée? J’y pigeais que dalle. Je me reculai, me rendant dans sa salle de bain. Je pris son verre dont elle se servait pour se laver les dents, le remplis d’eau et la rejoignis. Je m’agenouillai près d’elle, la regardant quelques instants prisonnières des bras de Morphée. Ma petite marmotte va. J’eus un sourire, caressant son visage, reculant ses mèches douces, flamboyantes, pour découvrir son visage de poupée aux joues rondes qu’on avait envie de mordiller, comme des pommes. Ses pommettes étaient d’ailleurs légèrement rougies… Pas étonnant vu la chaleur sous la couette. Même en plein été elle se recouvrait… Je redressai mes yeux vers ses prunelles cachées sous ses paupières closes. Je me surpris à prendre le temps d’écouter longuement son souffle discret, à peine perceptible. Elle semblait si fragile, si innocente à cet instant.

Si…Si insupportable.
Je me redressai et laissai l’eau découler sur son visage. La voilà qui s’éveille en sursaut, suffoque, tousse, s’éveille, se redresse. Tu croyais pouvoir me fuir dans tes rêves, Quinn? Ah ah, tu as bien de l’espoir…Mais jamais tu ne te débarrasseras de moi totalement.
_ Bon…Jour, Finn.
Sa petite voix endormie m’énervait prodigieusement. Je lui lançai le restant du verre à la figure, sans pitié, avant de me redresser, reposant le verre sur le bord de la table de nuit.
_Qu’Est-ce tu fous à dormir par ce temps là? Encore, chez toi, je peux comprendre que tu hibernes, mais là franchement ! Y’a plein de choses à voir, plein de gens à rencontrer, ramène toi!
Je lui arrachai la couette et la balançai au sol.
_ Allez, bouge toi ! J’ordonnai de nouveau, pas furieux mais pas d’hyper bonne humeur non plus, On va pas commencer à pourrir dans ta chambre! On est partis de chez toi, c’pas pour reprendre les mauvaises habitudes…
Je pouvais enfin avoir un clin d'oeil de la liberté. Et je ne comptais pas laisser s'échapper cette charmante demoiselle...
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Quinn Bailey
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MessageSujet: Re: Somewhere only we know { Finn Somewhere only we know { Finn Icon_minitimeMar 6 Sep - 19:14

Let him know that you know best. Because after all, you do know best
Try to slip past his defense. Without granting innocence

Elle se réfugie dans sa garde robe, faisant mine de choisir une tenue avec hésitation, après s’être séché le visage. Il l’avait trempé de nouveau, sans retenue, sans gêne. Elle hume l’air calmement, se disant qu’elle devrait s’y faire, qu’elle s’y était faite, qu’elle était habituée, qu’elle l’avait toujours été. Toujours.

Une boule, sinueuse et rêche prend place dans sa gorge, toujours, elle reste, se fige, elle ne veut pas descendre, cette vocable ridicule qui doucement s’installe et ne décampe plus. Elle se rappelle, visionne avec appréhension le film de sa courte vie, rembobine, pause et remet en marche. S’attarde sur ses doux instants, passe en accéléré sur les plus douloureux, cherchant, recherchant. Ce changement, cette constante, cet « éternel » qu’elle maudit. Quand ? Où ? Comment s’était-il appliqué ? Par quel moyen avait –il réussi à chasser le regard bienfaiteur et les bras réconfortants, la malice enfantine et le sourire apaisant ?

Elle le maudit, elle le hait, l’exècre. Ce toujours. Abomination qui se veut réalité, horreur qui a fait se briser tout ce qu’elle a chéri et aurait pu chérir. Mais, elle se ressaisit, freinant brutalement son courroux. Peut importe qu’il ait changé, la raison ou le moment précis où son esprit a sombré dans la folie. Ce n’était pas important, ça ne l’avait jamais été, ça ne le serait jamais. Bref voiles qui la recouvrent par moment mais qu’elle se dépêche d’ôter. Le lecteur semble rayé, pas foutu d’avancé, il se bloque la forçant à re visionner cette scène. Ce fameux jour où elle l’a oublié au collège, jour béni et hais à la fois. Tendre après-midi où ses yeux ont croisés ses prunelles de sable, où ses bras se sont noués aux siens, où intimidée elle le vit pour la première fois, caressa sa peau dorée, recoiffa ses mèches vert de gris. Toutes ces années à se demander sous était réel ont été évincées, toutes ces soirées, où, avant de rejoindre le royaume de Morphée, elle le serrait plus contre elle. Pour qu’il ne parte pas, pour qu’il ne décampe pas, que sa douce illusion ne mette pas les voiles. Qu’elle reste auprès d’elle, qu’il stagne à ses cotés. Et chaque matin, elle le cherchait désespérément, l’agrippant de toutes ses forces une fois trouvé, rassurée, comblée par sa réalité.

Il porta plus d’un masque au fil des années, celui du frère compatissant, du père maternel, du confident, de l’ami de toujours, de l’amant, de l’amour de sa vie.

Elle rougit à cette pensée et doucement se recentre sur son visionnement.

Il revenait sans cesse dans ses phrases ou ses cogitations, dans ses rêveries, pilier de son quotidien, essentiel qu’elle agrippait et agrippe toujours.

Elle sort enfin de l’armoire, vêtue d’une simple robe, tanguant entre le bleu et le vert. Elle lui prend la main et le tire doucement hors de la chambre. Les escaliers l’effrayent, lui semblent irréels à se tordre ainsi dans des formes sinueuses, elle se retrouve la tête en bas, pendant au bas de Finn. Elle ne veut pas tomber. Cette peur monstrueuse du vide est une part d’elle-même. Elle hurle, s’agite, s’accroche, se tortille pour revenir en place. Plus morveuse et collante que jamais. Ils traversent les couloirs portant à l’infini la marque de la gloire, de la célébrité, de l’éternel, de la laideur et de la monstruosité, aussi. Quinn fixe avec appréhension ce qui semble être un portrait de Méduse. Interrogeant son compère sur cette dernière. Peut être, dans cette foule de visages, y a-t-il des faciès familiers ? Des personnes qu’il aurait croisées ? Des connaissances oubliées ou reniées. Elle le questionne, le sonde, le teste presque, la simple conversation tourne en véritable interview, elle le lasse, elle la boucle. Pas un mot. Pas un bruit. Elle a compris, se contentant de lui sourire lorsque son regard piquant se pose sur elle, en digne chien docile.

Ils font le tour rapidement, s’arrêtant enfin au cinquième étage. La rousse est plus excitée que jamais, la verdure lui rappelle sa contrée natale. Les fleurs l’entourent, les compositions l’appellent, elle fixe, jauge, estime les couleurs et les parfums délicats, s’interroge sur leur provenance. Et prend place auprès d’elles.
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Finn Leroy
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MessageSujet: Re: Somewhere only we know { Finn Somewhere only we know { Finn Icon_minitimeJeu 8 Sep - 15:00

Je croisai les bras, adossé au montant de la porte, attendant qu’elle ait enfin trouvé sa tenue. J’eus un soupir en voyant ses moments d’absence, d’hésitation, alors que ses petits doigts ronds vinrent caresser les divers tissus de ses vêtements. Eh bien, elle se décide? Enfin, il est vrai que, dans la grande majorité des cas, c’est moi qui dois lui préparer ses fringues…qu’Est-ce qu’elle ferait, sans moi? Qu’Est-ce qu’elle serait, en mon absence? Pas grand-chose, elle et moi le savons. Je devrai me sentir honoré, fier surement, de cette dépendance qu’elle a envers moi. Mais ça me saoule plus qu’autre chose. Ça m’exaspère, à un point inimaginable. Car je sais qu’elle ne risque pas de me lâcher, pas tant qu’elle sera enfin capable de se démerder toute seule.

D’ailleurs, plus le temps passe, plus j’ai la sensation qu’elle va tout faire pour me retenir. Faut pas trop me prendre pour un con quand même. Ne dit on pas pourtant que l’amour se doit d’être un vent porteur, et non pas une cage? Plus elle exige à ce que je reste près d’elle, plus j’ai l’envie de m’en éloigner. On me trouve ingrat, surtout face à sa gentillesse, sa naïveté, toute cette affection stupide qu’elle m’accorde. Mais faut pas oublier ce que nous sommes, elle et moi. Elle, un être humain. Beaucoup méprisent cette race, mais moi, j’en viens déjà à l’envier. Je serais prêt à sacrifier tous mes pouvoirs pour en être un. Pour avoir Ma liberté, la vraie, une vie, une existence. Mais je suis un Shikigami. Un esprit qui doit obéir, sans réfléchir. Un esprit dont l’apparence, l’être, ne serait ce que la mentalité, n’est qu’un reflet de la volonté de son maître. Mais mon miroir, en plus d’être brisé, s’est inversé. Ma folie me fait comporter d’une façon inverse à ce que souhaite Quinn, et sa volonté n’est plus assez forte pour m’imposer un comportement. Alors mon être s’étale, s’étire, se disperse, n’en fait qu’à sa tête. Me plongeant dans un état interne chaotique, un état d’où personne ne peut me sortir. Pas même moi.

Mon comportement varie sans que l’on ne puisse le prévoir. Bientôt, peut être, mon apparence fera de même. Mon être se désagrège, et la volonté de Quinn n’est plus suffisante pour me retenir. Vais-je disparaître, en fin de compte? Si c’est le cas, j’aurais aimé profiter de la vie. Et ce n’est pas avec cette fichue marmotte que je vais y parvenir…Mais si j’étais enfin libre, que m’arriverait il? Que ferais je? Deviendrais je un oiseau pour m’envoler haut dans les cieux et échapper enfin à tous ces êtres qui ne font naître que souffrances en moi? Allais je préférer m’enfouir dans les abysses et me laisser porter par les courants? Mon esprit, encore en pleine évolution, peinait à se fixer sur mon futur. Je commençais petit à petit à avoir des goûts, des préférences pour certaines couleurs, certaines musiques. Je me découvrais des envies, des désirs, des choses que je n’avais encore jamais ressenties jusqu’à présent. La poupée que j’avais été succombait à petit feu, laissant alors place à cet être qui commence à prendre de l’apparence. Moi qui étais resté durant de longues années chenille prisonnière d’une chrysalide, voilà que je m’éveillai, voilà que mes ailes me démangeaient à l’idée de s’étendre. Je commençais à me libérer de ma prison, enfin. De cette cage étouffante où j’avais peu à peu grandi, jusqu’à m’y sentir à l’étroit, au point où j’ai failli mourir plus d’une fois. Mais enfin, j’avais eu la force de m’y créer une ouverture, une ouverture que j’agrandissais au fur et à mesure des jours.
Je redressai les prunelles quand elle revint vers moi et me prit par la main. Je ne fis pas attention à sa robe, d’ailleurs. Je n’étais pas du genre à me fier aux apparences, je savais bien qu’elles sont éphémères et ne sont qu’illusion, dans cette réalité. En tant qu’esprit, je pouvais voir moi-même les formes adoptées par les autres armes, et bien qu’elles soient semblables au corps qu’elles habitaient, elles me rassuraient et m’apportaient beaucoup plus d’information qu’une simple silhouette. Selon leur couleur, l’intensité de leur énergie vitale et ce genre de choses, je peux ainsi déduire pas mal d’éléments au sujet d’un être.

Soudain, le hurlement de Quinn déchire mes pensées.
Je clignai des yeux, cillant en la voyant pendue à mon bras. Hm, décidément, ces escaliers sont curieux. Dans un soupir, je la tire vers moi et l’enferme dans mes bras tout en continuant d’avancer, sans me laisser perturber. Je ne suis pas influencé par ces simples forces matérielles que sont la gravité ou la poussée d’Archimède. Je ne suis pas matière, si ce n’est par cette simple écorce physique qui, avouons le, n’est rien, en comparé de ma véritable nature. C’est juste un déguisement, un drap dont je recouvre mon être, pour rester perceptible aux yeux de tous.
J’attendis à ce que le sol soit de nouveau droit pour reprendre mon cheminement à coté de Quinn, sans un mot, repartant de nouveau dans mes pensées, jusqu’à que sa voix m’interpelle lorsqu’elle me désigne un portrait. Je n’y adresse qu’un regard avant de fermer à demi les yeux et laisser soin à ma mémoire d’éléphants se remémorer ce qu’est une méduse, de même que toutes les histoires qu’on raconte à leur sujet. J’en ai accumulé, des connaissances, des savoirs qui malheureusement ne quittent jamais plus ma mémoire. Des souvenirs s’y entassent, sans fin. C’est une des raisons pour lesquelles mon esprit peine à tenir bon, à soutenir toute cette masse de réminiscences.
J’aurais pu tout lui dire. Mais je n’en avais pas la moindre envie, comme mon regard le lui fit comprendre. J’avais envie d’autre choses. Durant toute une génération, j’ai servi de dictionnaire ambulant à un de ses ancêtres érudit, alors bon… Je me lasse un peu, de devoir étaler ma science. C’est loin d’être un plaisir, en ce qui me concerne. Elle finit par se détacher de moi, rejoignant joyeusement ce qu’il semble être des fleurs. Comme je déteste ces végétaux. Comme je les ais hais. A chaque fête, à qui ordonnait on d’aller ramasser les fleurs, d’en faire une composition pour la grand-mère, la mère tout court, et j’en passe? Toute une famille d’hypocrites… Pourquoi Quinn serait différente d’eux? Après tout, leur sang coule dans ses veines, n’est il pas? Alors je soupire lourdement, emporté par je ne sais quelle lassitude, je m’amuse à arracher quelques fleurs. Quinn cligne des yeux et, par réflexe, tente de me retenir. Je savais à quel point ces choses comptent à ses yeux. Petite, elle voulait même être jardinière. Sa mère d’ailleurs accordait plus d’attention à ses putains de rosiers qu’à moi. Alors je me surprends à sourire. Mais pas gentiment. Je l’empoigne par les cheveux, comme j’avais saisi les tiges de ces fleurs, je l’écarte de moi et la jette au sol, où elle s’étale dans un petit cri pitoyable. Elle lève ses grandes prunelles oranges pleines de larmes vers moi. Elle détourne la tête. Elle veut se retenir. Mais la propre boule qui lui serre la gorge vient menacer mes propres voies respiratoires. Comme libérée, elle hoquette et alors, laisse couler les larmes et dégouliner les sanglots. Alors que c’est à mon tour de sentir cette boule me broyer la gorge. Foutu lien.
Je m’approche d’elle en fronçant les sourcils.
_ Tu pleures déjà…? Je ne t’ai rien fait de particulier, pourtant…
Elle recule. Elle se cache le visage, bafouille des excuses. Et moi…
Je sens monter en moi l’envie de. De lui faire mal. Pourquoi? Sans de véritables raisons. Ses larmes m’excèdent, m’étouffent, me plongent dans des états plus que désagréables…
_ Arrête de chialer… A moins que tu ne veuilles que je te donne une raison suffisante pour chouiner…? Je menace dans un rictus. Même si elle me répondait par la négative, je doute que cela suffise à m’arrêter. Oui, je suis lunatique, oui, ma folie refait son apparition.
Oui, j’en ai marre d’être enfermé, j’en ai marre d’étouffer, surtout quand je la vois pleurer…
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Quinn Bailey
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MessageSujet: Re: Somewhere only we know { Finn Somewhere only we know { Finn Icon_minitimeSam 17 Sep - 21:48

I will never forget being with you at the end of summer

Elle le fixe, écarquille les yeux, bondit, s’agrippe, le tire. Elles ne lui avaient rien fait, elles ne pourraient rien lui faire même si elles le voulaient. Alors pourquoi s’en prendre à elles ? Quinn lance un regard furtif aux pétales et aux tiges au sol, puis à Finn, elle s’étale lamentablement. Elle le fixe, se noyant dans un bain d’incompréhension et de stupéfaction. Ses prunelles se posent sur lui, elles papillotent nerveusement, s’obligent à rester close. Elle s’étouffe, tentant de garder le souffle qui doucement s’échappe. Hoquette, rassemblant le peu de courage qui lui reste. Il se faufile, il s’échappe, finit toujours par se libérer de son emprise. Il la nargue, dévoilant ainsi ses faiblesses, anéantissant le peu de retenue qu’elle parvient à maintenir. Elle fait peine à voir, si faible, si morveuse. Sans défenses.

Il la menace, elle ne veut en rien l’agacer plus qu’il ne l’est déjà, elle s’excuse, se courbe, se cache, se recourbe. Elle ne veut pas qu’il la déteste, en a assez de ne susciter que le mépris et l’aversion. Elle aimerait voir une autre lueur animer l’or de ses yeux. Elle se ressaisit, ravalant, morve, salive et fierté – si petite soit-elle. Ses mains palpent prestement sa peau blême, s’attardent sous ses paupières, ses doigts remettent sa frange en place.

- N…Non, pardon. Je ne pleurerai plus. Je suis désolée…, marmonna-t-elle.

Son visage rafistolé, son allure redressée, elle le regarde nerveusement, comme effrayée par son sourire. Canines en avant, regard pétillant. Il était souvent annonciateur de mauvaises nouvelles. De prise de becs, de coups foireux, de coups tout court. Et ces excuses minables qu’elle avance sans les étayer. Et ces larmes tant versées qu’elle ne peut jamais retenir bien longtemps. Cette attitude devient une habitude, ces perles usées, ravalées, encore et toujours reversées perdent de leur importance - si elles en eurent un jour. Son rictus a le don de lui rappeler des souvenirs reniés, des moments passés qu’elle préfère oublier. Bribes qu’elle tente de justifier, de comprendre ou de vérifier. En vain.

Elle a beau chercher, fouiller, fouiner, rechercher. Son esprit a l’air si fragile, tenu et délicat. Si simple, sans logique, sans sens de l’analyse. Elle se ment, dément. Un chemin sinueux d’hypothèses et de suppositions, tant de voies abandonnées, tant de pistes mises de coté. Elle finit par stagner, patiente. A l’affut, elle attend, un geste, un mot, une piste si infime soit elle, une nouvelle route à emprunter, une qui lui permettrait de comprendre. Enfin.

Mais rien ne vient, aucune révélation ne se profile, aucun indice ne vient s’insinuer, ni insinuer ci ou ça. Elle abandonne. Un cul de sac, aucune issue. Elle se pose, le silence s’impose. Elle mire avec appréhension le chemin parcouru, les routes empruntées, celles dans lesquelles elle s’est engagée sans une once de méfiance, celles qu’elle a été forcée de prendre le cœur ampli de doutes. L’embouchure, la fin de certaines, le commencement, la ramification d’autres. Dilemmes, cogitations, interrogations, pas leste ou pressé, hésitant ou décontracté. Regard fuyant ou posé, elle se souvient sans peine des longues nuits à gamberger, elle se dit qu’elle pourrait continuer, cette quête l’occupe, cette recherche l’empêche de penser à la fin. Sa fin, son départ. Elle a beau le fuir, essayé d’y échapper, il se veut immuable, fatidique. Il arrivera tôt ou tard. Même si elle préfère ne pas y penser, même si elle le renie. Même si elle voudrait l’éradiquer, l’annihiler, qu’il n’ait jamais existé et qu’il ne voit jamais le jour. Il trône à l’abri de son regard, dans un futur proche ou lointain. Ce suspense la ronge, l’ignorance la taraude, elle voudrait savoir, prévoir, anticiper. Profiter de chaque instant passé avec son cher et tendre. Son ami de toujours, confident, bourreau insondable mais tout de même aimé. L’amour, sensation dérangeante, trouble, dévorante. Passion qui la ronge depuis des années et qui ne veut pas se détacher d’elle, parfum qui pénètre chacune de ses actions. Tout est mesuré, calculé. Tout est là pour le plaisir de son amour.

Mais ses gestes affectueux sont bien vite balayés, ses déclarations maladroites ne suscitent que l’ennui et l’aversion. Elle bafouille des excuses grotesques, si connues, loin d’être reconnues. Elles ne sont rien. Aussi transparente que cette passion qu’elle prétend posséder, que cette existence qu’elle prétend mener. C’est ce qu’elle lit dans ses prunelles de sable. Elle voudrait disparaitre.
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Finn Leroy
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MessageSujet: Re: Somewhere only we know { Finn Somewhere only we know { Finn Icon_minitimeVen 30 Sep - 23:29

Elle avait voulu me retenir. Une fois encore. S’agrippant à moi avec la force du désespoir. Pourquoi les protège t’elle? Pourquoi souhaite t’elle à ce que je les épargne? Elles ne m’ont rien fait. Elle ne m’a rien fait. Pourtant, je détruis, j’arrache, je repousse, je déchire, je lamine, j’extermine. Qu’Est-ce qu’elle m’a fait? Rien, si ce n’est vouloir m’empêcher de propager ma destruction interne. Qu’Est-ce qu’elle m’a fait? Rien, à part vouloir me calmer.
Et une fois de plus, elle a subi pour les autres. Ma violence s’est déversée sur elle, sur son corps malingre, sa chair tendre et fragile. Ma cruauté transperçant une fois de plus son esprit que j’ai déjà blessé grièvement. Pourquoi? Pourquoi lui interdisais je même de pleurer?
Tout simplement car je perds mes moyens. Je ne sais plus quoi faire. Mon cœur se tord, ma raison bascule, emporté par les bourrasques de mon angoisse. Plus que jamais, je ressens les affres de ma folie, je réalise belle et bien que mon comportement varie comme couleur de chemise, que le château de cartes de ma consciences s’écroule pour un rien. Je prends peur, quelques secondes, je me retrouve figé, à ouvrir de grands yeux alors que les nuages de ma folie irraisonnée se dissipent quelques secondes, me permettant de voir ma maîtresse, ma Quinn, sous le soleil de la vérité. Elle était heureuse, heureuse de simplement passer quelques temps avec moi. Et moi, j’ai eu besoin de tout détruire, une fois encore. Son sourire, ces fleurs innocentes qui la ravissaient. J’en ramasse une et je regarde avec une surprise attristée ses pétales tomber une à une. Je parviens à en récolter quelques uns dans mon autre main, levant alors mes yeux vers ma maîtresse. Les pétales tombaient. Tout comme les larmes dégoulinaient le long de ses joues. J’avais arraché ces fleurs de leur terre natale. Tout comme j’avais arraché Quinn de son monde, de ce monde humain où elle devait vivre, mais je l’avais enfermé dans une prison, une prison tyrannique où elle restait cloîtrée dans l’illusion que cela était de l’amour. Mais l’amour ne doit pas être une cage, l’amour est un vent porteur pour permettre à ceux qu’on aime de s’envoler vers des cieux plus cléments. Mais moi j’avais brisé ses ailes. Je l’avais brisée. Tout comme ces fleurs innocentes qui reposaient en mes mains, leurs pétales d’un rouge sanglant poissant mes mains. J’étais un destructeur. J’étais empli de vie, mais je ne savais que propager la mort et la destruction. On m’avait martelé pour que je sois ainsi. On m’avait imposé une telle existence. Quinn subissait le fléau à qui ses ancêtres avaient donné naissance. Quinn récoltait le résultat des semences de ses aïeux, des semaines emplies de haine arrosées par des pluies de sang. Quinn avait hérité de…Moi.

Je me sens alors trembler. Je sais que je ne vais que plus la déstabiliser. Mais je ne me retiens pas. Mon rictus s’efface alors que mes yeux s’ouvrent et s’emplissent de tristesse.
_ Je… Non… Non, Quinn…
Je m’approche, elle se recule, se protège. Mon cœur se serre, se broie. Une part en moi s’énerve, s’offusque de sa réaction. Une autre jubile, savourant sa puissance. Et la dernière, la plus discrète, pleure. Mon humanité en éveil ne supporte pas une telle vision, gémissant en moi, lacérant mon cœur, l’empoisonnant de ce qu’on appelle…Le remord. Je me mets à trembler, instinctivement, je rouvre mon esprit, m’engageant sur ce lien mental qui nous relie. Ce lien que je ferme dans la plupart des cas pour qu’elle ne sache pas ce que je ressente. Mais là, je lui ouvre la voie, je lui ouvre mon cœur, découvrant cette culpabilité qui ronge mon cœur déjà en miettes.
_ Pleure, Quinn…Pardonne moi…Pleure…!
Je lève à nouveau la main, mais elle ne s’écarte pas. Du bout des doigts, je frôle sa joue. La voilà qui sursaute, serre les dents en attendant un coup. Mais je savoure la douceur de sa peau, longuement. Je me penche et dépose mes lèvres sur son front après avoir soufflé sur sa manche. Elle cligne alors des yeux, redresse la tête, déstabilisée. Mais main se glisse le long de sa joue, replace une de ses mèches derrière son oreille, puis se poser sur l’arrière de son crâne et la ramène contre moi. Je la laisse alors réfugier son visage contre moi. Ses larmes dégoulinent, me faisant frissonner. Je caresse alors ses cheveux, lentement, doucement. Quelque chose me serre la gorge, me broie le cœur. Mais je ne trouve pas les mots, pas les gestes, pour m’en libérer. Alors tant pis, je les laisse, j’attends que ça passe, mais ça ne fait que s’exacerber. A chacun de ses sanglots, la douleur se renforce, jusqu’à me faire avoir un hoquet à mon tour.

Je n’arrive pas à pleurer. J’en ai toujours été incapable. Je peux tout faire… Sauf être humain. Et aujourd’hui plus que jamais, cette malédiction me torture, me fait ô combien souffrir. Je veux que Quinn aime Finn. Pas le serviteur que je dois être. Je…
Elle tremble, elle tente de reprendre son souffle, elle se cache derrière ses mains pour empêcher à ce que ses larmes me dérangent. Elle se cache, comme toujours. Et comme à chaque fois, je vois sa souffrance, je sens sa peine. D’habitude, cela m’énerve, m’exaspère, me fait fuir. Tout simplement car je me sens plus impuissant que jamais à ces instants. Je serre les dents. J’hoquette. Je ne peux pas pleurer, moi. Alors je gémis. Je gémis comme un animal blessé, car les larmes ne viennent pas, les sanglots m’étreignent mais aucune goutte d’eau ne coule. Je veux vivre. Mais je ne veux pas d’une telle existence maudite, je ne veux pas vivre comme ça, je ne veux pas tout… tout briser, autour de moi. Je ne veux pas La briser.
_ Pa..pardon…Pardon Quinn…
Je bafouille, je balbutie. Je peine à parler, chaque syllabe m’est une souffrance qui m’arrache une plainte. Ces plaintes qui déchirent mes cordes vocales mais qui ne libèrent pas pour autant ma gorge de ce sac de nœuds qui me la bloque. Je la prends dans mes bras, je la serre contre moi, doucement, avec précaution, pour ne pas la blesser davantage. Mes propres gémissements m’effraient, me mettent mal à l’aise, mais je n’arrive pas à évacuer ma douleur autrement. Les derniers pétales de rose s’échappent de mes doigts, glissant au sol alors que j’enfouis mon visage dans la crinière rousse de ma maîtresse. J’y déposais alors bon nombres de baisers, caressant son dos d’une main usée, blessée, couverte de cicatrices. Mes doigts gourds ne sentent plus même totalement toute la douceur de sa peau ou la chaleur de son corps, renforçant ma tristesse.

Je ne veux pas être un monstre. Je veux vivre, vivre en tant qu’Humain. Je ne veux pas tout ça, Quinn… Je ne veux pas. Suis-je donc condamné..? Je ne me contrôle plus. Mon esprit part dans tous les sens. Je ne sais plus même vraiment ce qui est bien de ce qui est mal. J’en viens même à confondre les notions de protéger et de détruire, de paix et de guerre, de joies et de peines. Tout tourne en moi, cet ouragan fauche ma raison, l’érode, petit à petit, de sorte à ce qu’il n’en restera bientôt plus rien… Alors que deviendrais je? Que deviendrais je, Quinn? Voilà pourquoi j’en viens à espérer à mourir. Si je disparaissais, il n’y aurait plus de risque, pour personne. Il n’y aurait plus de risque, pour toi. Plus vite je serais parti, plus vite tu seras remise de tes blessures, plus vite tu retrouveras quelqu’un, plus vite tu seras heureuse. Et c’est tout ce que je veux. C’est tout ce qu’un serviteur peut vouloir pour son maître.
Et si je pouvais être humain, véritablement humain…Mon enveloppe charnelle stable obligerait peut être mon esprit errant à trouver un point fixe? Cessera-t-il de se perdre dans les forêts obscurs de mon inconscience ou pis encore, aller vagabonder sur les plaines de ma folie? J’ai peur. J’ai peur de ce qu’il va se passer, de ce qu’il va m’arriver, de ce qu’il va Nous arriver.

Je frémis, violemment.
_ Quinn.. Je ne voulais pas…
Pff, comme si des mots pouvaient m’excuser. Ce ne sont pas des lettres qui effacent une blessure. Ce ne sont pas des mots qui s’envolent dès que le vent souffle qui vont pouvoir faire disparaître tout ce mal que je propage. Je suis comme un pestiféré, un lépreux, on devrait me fuir, pourquoi Quinn ne le comprend elle pas? Je suis dangereux. Je suis redoutable. J’extermine tout, tout. Je ne sais faire que ça. Et ma Quinn, ma petite Quinn qui pourtant, garde espoir en restant auprès de moi…Mais non, je suis fichu, je le sens bien. Je sens bien la déchéance de mon esprit, une décadence contre laquelle je n’arrive pas à lutter, si ce n’est en la renforçant.
Comme quoi, mon destin s’ra resté condamné du début à la fin. Ça me fatigue. J’aurais tellement aimé avoir ma destinée, pouvoir faire mes choix, sans que l’on me les impose. Sans que la vie ne m’écrase et ne me force à emprunter des directions que je ne veux pas? J’hésitai puis je fermai les yeux; devenant nounours dans ses bras. Oui, nounours. Cette forme qu’aimait tant Quinn. Je ne l’empruntai plus que pour la consoler, pour la rassurer…Ou pour me réconforter moi. Elle me serre alors contre elle, caressant ma fourrure. Je me blottis tout contre son corps, mes grands yeux emplis de tristesse alors que je laisse échapper un couinement triste, me lovant contre elle. Après quelques minutes, je reprenais mon aspect de garçon -le tout d’un claquement de doigt, un clignement de cils, et voilà, j’ai déjà changé de costume- et m’écartai alors, ramassant une fleur que je glissais dans la tignasse de ma maîtresse. Je caressai alors sa joue du dos de mes doigts et souris faiblement.
_ …Vous… Vous êtes belle.
Je caressai ses cils, fis redresser son visage et vins l’embrasser chastement sur les lèvres dans un baiser très doux.
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Quinn Bailey
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MessageSujet: Re: Somewhere only we know { Finn Somewhere only we know { Finn Icon_minitimeMar 1 Mai - 11:32

My love leave yourself behind
Son absence de logique la déstabilise, ses actions qui se suivent mais ne s'accordent pas. Sa capacité déroutante de passer du chaud au froid, de la douceur à la rage, de la bonté à la cruauté la plus sévère. Elle ne sait plus que dire, que faire, ni même à quoi se fier. Elle ne sait plus ce qui est juste ou non, ce qui doit être fait ou proscrit. Elle le fixe, le détaille, essaye de sonder son âme, en vain. Ce lien qui, auparavant semblait indestructible, inébranlable, est à présent aussi instable qu'un château de cartes. Son coeur se serre, son esprit est sur le point de vaciller, ce n'est qu'une question de temps, un mois, peut être bien un jour. Elle ne sait plus, elle ne veut plus rien savoir. Elle aimerait s'isoler dans son monde comme elle avait l'habitude de le faire enfant. Elle aimerait tant se réfugier dans le sommeil comme elle a appris à le faire en débarquant ici. La fuite, c'est tout ce à quoi elle aspire en secret, la vérité qu'elle s'entête à chercher la fascine et l'effraye à la fois. Elle ne supporte plus ce mélange de curiosité et d'angoisse. Elle voudrait disparaitre, cesser d'exister, oublier chagrin et peine, que ne reste que les doux moments passés avec son amour.

La mort s'est emparé de son esprit, plus d'une fois. Constamment refoulée par la lâcheté omniprésente, par l'amour dévorant, retardée par les interventions de son doux amant. Mais elle est inévitable, elle trône non loin d'elle, dans un avenir proche ou lointain. Elle serait sans doute la solution tant attendue, elle lui permettrait certainement d'échapper aux cogitations et à la souffrance qui la dévore peut à peu. Elle ne peut s'empêcher de se sentir lâche, inutile, sa personne l'écoeure. La fin semble douce, clémente et cruelle à la fois. Décidément sa vie se déroulerait dans la contradiction et s'achèverait de la main de l'incarnation de la contradiction. Cette pensée esquisse un sourire sur son visage. Après tout, elle l'était elle aussi, douce et cruelle à la fois, lâche, incapable, une gêne plus qu'autre chose. Aussi bien pour ses parents qui l'ont bien vite expédiée hors de la demeure dès que l'occasion s'est présentée, que pour Finn qui ne cherche qu'à se débarrasser d'elle, lui aussi.

Elle ne peut retenir plus longtemps, les sanglots, la morve ainsi que leurs accompagnements. C'est comme si son corps tout entier n'attendait qu'une permission pour laisser déferler sa peine. Il n'espérait que le commandement de sa bouche pour ouvrir les vannes. La tristesse accumulée semble vouloir s'échapper par tous ses ports. Elle a beau essayer de contenir le flot de ses larmes, elle a beau arrêté sa respiration, elle n'y parvient pas, c'est tout bonnement impossible. Elle essaye péniblement de ramasser les morceaux de sa conscience brisée, de remettre à sa place son coeur ébranlé. Ses mains cachant son visage fêlé, ses prunelles englouties, camouflant tant bien que mal son abattement. Il le sent, elle le ressent. Ce lien qui les unit l'incommode, elle aimerait être capable de dissimuler certaines choses, de les garder secrètes, de préserver ne serait-ce qu'un gramme de dignité dans de pareilles circonstances. Mais la dignité n'était plus, elle se demande même si elle en eut un jour. L'intimité n'a jamais été, pas plus que les secrets. Du moins pour Quinn, les méandres de l'esprit de Finn lui sont totalement étrangers. Ils se refusent à elle, la toisant avec mépris, elle n'y aurait sans doute jamais accès, quand bien même elle le désirerait de tout son coeur, de toute son âme.

Ils ont beau être brisé, disloqué, ébreché, fêlé. Elle essaye de ramasser leurs morceaux éparpillés et de les recoller. Ils ont beau être tenus et délicats, frêles, ils sont toujours à même d'aspirer, de désirer d'espérer, sans relâche. Un nouveau départ, une vérité, un idéal, une révélation, une déclaration. Parfois ils se surprennent même à désirer ardemment une fin, n'importe laquelle, un dénouement qui lui permettrait de déguerpir, de décamper l'esprit serein. Elle l'attend la fin, sa fin. Elle en a assez, assez d'être un être fade, sans consistance, fade, inutile. Une charge bien trop imposante sur le dos de son porteur, un amas de membre qui a perdu d'or et déjà tout intérêt. Une chair qui a perdu de sa tendresse qu'on essaye de redorer, qu'on aime, qu'on cajole, qu'on écrase, qu'on déchiquète.

Son esprit, sa volonté, son coeur, son âme, rien ne lui a été épargné. Elle s'est souvent posé la question " Et si je disparaissais, qu'adviendrait-il ?" Elle songeait aux rares amis qui diraient un mot en son nom, aux parents qui verseraient quelques larmes, elle se demandait si Finn regretterait quoi que ce soit. Si il aurait enfin la liberté tant attendu, s'il disparaitrait avec elle, s'il parviendrait à aimer quelqu'un, s'il l'aimait vraiment, s'il l'avait jamais aimée. Si ce qu'il ressentait pour elle n'était qu'aversion, si en réalité il ne la brisait pas par pur plaisir, la faisant espérer injustement. Cette pensée la taraude, broie son coeur, brûle son être tout entier.

Il balbutie, il bafouille mais ça n'arrête pas ses larmes, ni la tristesse qui a prit possession de son corps. Elle l'observe, comme jamais jusqu'alors. Ses mirettes brumeuses ont pris la teinte morne et terne de la résignation. Son faciès tout entier semble avoir perdu de sa couleur, de sa vigueur, livide, pâle, une fleur flétrie; Quinn.

Même son baiser n'y change rien, elle s'approche de son oreille tendant ses jambres malingres dans un élan suffoquant.

- Laisse moi... disparaître...

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Finn Leroy
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MessageSujet: Re: Somewhere only we know { Finn Somewhere only we know { Finn Icon_minitimeJeu 17 Mai - 13:20

J'avais la sensation d'être un marin réfugié dans sa barque, une barque balottée par la tempête, par une mer en fureur. Lorsque la barque chavirait, me voilà prisonnier d'un autre océan, d'une nouvelle rage qui me secoue, m'ébranle, me renverse. Prisonnier. Étouffé. Noyé. À l'aide. J'ai besoin d'aide. Mais quelle aide peut on m'apporter ? Que peut on faire pour moi ? Qu'est ce que Quinn peut m'offrir pour soulager mon fardeau ? La liberté ? Mais mes ailes seront elles assez fortes pour me porter ? Comment un serviteur comme moi pourrait exister par lui même ? Ne risquerais je pas de m'évanouir comme au début de mon existence, où seules des prières me ramenaient à une illusion de vie ? J'étais perdu, je l'avais toujours été, je souhaitais faire le bien mais je commettais le mal. Pourquoi désirais je tant nuire, détruire ? Pourquoi sentais je mon être s'ébranler tout entier à la vue des larmes dans les yeux de Quinn ?

Ses sanglots me faisaient sursauter. Mon diaphragme se contractait comme si je sanglottais avec elle. Ses larmes ruissellaient sur mon âme meurtrie comme une eau bienfaisante mais qui me rappelait ma souffrance, une eau qui nettoyait le sang de mes mains et de mes yeux, mais qui me laissait voir toute l'horreur que je pouvais commettre, que je pouvais lui faire subir. Quinn. Ma Quinn. La mienne. Je ne la laisserais pas se briser. Je ne la laisserais pas s'échapper. Je souhaitais la garder mienne, je souhaitais qu'elle m'appartienne comme moi je lui appartenais. Mais j'en venais à la serrer avec tant de force qu'elle se brisait, que ses larmes coulaient de ses prunelles cassées, cassées par les blessures qui creusaient son cœur si fragile. Je ne m'en rendais pas compte. Je ne réalisais pas toute la souffrance que je lui apportais, je ne voyais pas la mort qui menaçait son esprit. Je ne le voyais pas, tout simplement car la vie et la mort restaient pour moi des réalités futiles, des choses auxquelles je ne croyais pas vraiment. N'étais je pas entre les deux, en réalité ? Je n'avais pas d'organes vitaux, et pourtant, je vivais. Je vivais.

Je vivais sans cœur, sans un cœur pour battre, sans un cœur pour me dire si j'agissais mal ou bien. J'étais une poupée défectueuse, un objet brisé, un handicapé. Et ce handicap était toute la raison de ma rage. Ajouté à ma souffrance naturelle due à la séparation entre mon esprit et mon corps, entre ma liberté et ma prison. Les sentiments de Quinn se mêlaient à tout ça, accentuant le chaos de mon esprit incomplet. Je n'avais jamais été serein, je n'avais jamais connu l'harmonie. Toujours mal, toujours pourchassé par mon chaos, toujours retourné dans tous les sens.. Jamais bien, nulle part. Jamais heureux, jamais.. En fait, je ne savais pas même ce que cela faisait d'être sans peine, sans douleurs. J'aurais aimé faire table rase, j'aurais aimé évacuer de ma tête toutes ces pensées, quitte à redevenir un simple objet. Pourquoi a t'il fallu que j'ai une conscience, des sentiments ? Ne pouvait il pas exister des machines à laver le cœur, comme il en existe pour laver le linge ?

Effacer tout ce sang qui ne demande qu'à se répandre. Effacer toutes les cicatrices. Repartir à 0, sans rien, sans rien pour me pourrir la tête. Et je la contemple, ma pauvre maîtresse, je la fixe de mes yeux jaunes. Jaunes, arides comme le sable du désert, regard de prédateur affamé de souffrance mais qui ne demande qu'à s'abreuver d'amour et d'apaisement. J'ai mal, j'ai si mal, plus encore quand je la vois ainsi larmoyante devant moi, si craintive.. et à la fois.. elle m'excite. Putain. Je suis las d'être si paradoxal. Je n'en peux plus. Mentalement, j'use, je m'use, et cela n'aide pas à ma folie. Je sens mon être se déchirer quand je ressens sa tristesse, tout mon cœur souhaite lui porter secours, la faire rire comme j'ai pu le faire parfois. Et une autre partie de moi se ravit de sa souffrance, se dit qu'elle l'a bien mérité, rien que par vengeance pour le sang qui coule dans ses veines. Cette autre partie se plait à la posséder, à la mépriser, à la briser..

Et j'assistais à sa mort. À cette agonie que je provoque. Tel un poison, je l'ai rongée, je l'ai abîmée, je l'use comme moi je m'use, je lui fais perdre cette énergie qu'elle avait pour exister, pour sourire. Comme si je la lui avais volé. Comme si j'avais été une sangsue qui croissait en privant les autres de leur existence. J'ai besoin de force pour exister, et cette force, je la vole à mes Maîtres. Voilà d'où viennent tous mes pouvoirs, voilà d'où vient ma puissance. De l'énergie que j'ai volé à ceux qui me possèdent, à ceux qui m'ont donné naissance. Au fur et à mesure qu'elle se brise, ma puissance croît, au point que je ne sais plus la contrôler, au point qu'elle me mène dans ce profond chaos mental.

Je l'avais embrassé, en quête de contact physique, d'une ouverture, de quelque chose de stable qui me raccrocherait au sol et me retiendrait, m'empêcherait de me perdre dans les méandres de mes pensées chaotiques. J'ai besoin d'elle. Je le réalisais alors que son souffle vint caresser mon oreille. J'ai besoin d'elle, j'ai besoin de sa voix, j'ai besoin de ses mains sur mon corps, de ses sourires pour éclairer ma putain de vie. J'ai besoin qu'elle soit heureuse, j'ai besoin qu'elle vive, pas qu'elle se laisse dépérir.. Et elle me glissa alors à l'oreille cette phrase terrible.

Disparaître. Le faux cœur que je possède eut un bond si douloureux que j'en écarquillais les yeux. Disparaître. Non. Je ne veux pas qu'elle disparaisse, je ne veux pas qu'elle s'envole. Je ne veux pas qu'elle m'abandonne. Elle, la seule qui a cru en moi, la seule qui veut de moi. La seule pour laquelle je vis en ce jour.

Mes doigts vinrent se perdre dans ses cheveux. J'aimerais tant la rassurer, j'aimerais tant lui redonner l'énergie que je lui ai volée. J'aimerais tant la rendre heureuse. Un peu, au moins juste un peu. Même si c'est pour devoir me coltiner ses sourires idiots, même si c'est pour devoir supporter ses remarques et questions futiles.. Tant qu'elle me sourit.. tant qu'elle me sourit, je peux tout supporter, même les contraintes de cette existence maudite. Je pris ses mains et je les guidais sur mon visage pour qu'elle me caresse. Je refermais alors doucement mes bras autour de sa taille et je venais l'enfermer au creux de mon corps comme lorsqu'elle était enfant, la gardant contre moi. J'inclinais la tête et je venais déposer quelques baisers papillons le long de sa peau.

_ Jamais, Quinn. Jamais.
Ma voix tremblait légèrement mais restait ferme et grave, assurée comme le grondement d'un fauve alors que je la couvais de mes yeux d'or.
_ M'excuser ne servirait à rien. M'excuser n'effacerait rien. Mais je le ferais si.. si ça peut te faire comprendre que je..
Je marquais un silence.
_ .. Que je tiens à toi malgré tout ce que je laisse voir. Tu es tout ce que j'ai en ce monde. Tu es..la seule personne que j'ai, la seule qui.. pour qui je vis.
Je ravalais ma salive.
_ J'aimerais.. tant te rendre heureuse... Et pourtant je te fais juste du mal.. Pourquoi ? J'en sais rien. J'ai même pas de vraies raisons de te détester. Je ne te déteste pas en réalité. Mais je.. je fais du mal parce que.. parce que...
Je marquais un silence et je posais la main de Quinn sur mon torse, vers mon cœur.
_ Parce que j'ai putain de mal ici.. J'ai mal, tout le temps, je n'en peux plus, je deviens complètement fou ! Je.. je sais pas quoi faire pour ne plus souffrir.. Alors je donne cette peine aux autres, pour qu'ils comprennent, pour que je me sente moins.. seul.. pour que j'ai moins mal...

Je baissais la tête en fermant les yeux.
_ Je suis qu'un égoiste... Je suis qu'un monstre. Car j'en viens à te détruire.. toi qui fais tout pour que je vis pourtant.
Je vins mettre mon nez dans ses cheveux et je la serrais contre moi. J'étais dans un de mes rares moments de lucidité, où je réalisais toute l'horreur de mon être et où je m'en écoeurais au plus au point.
_ Ne disparais pas.. ne pars pas.. car moi.. j'ai besoin de toi, quoi que j'en dise, quoi que je fasse.. j'ai besoin de toi, avouais je dans un murmure, Pardonne moi... Pardonne moi Quinn.. Crois en moi, crois que je puisse être.. quelqu'un de bien, quelqu'un qui.. t'aidera à grandir et tout le tralala...Crois en moi. Et je.. je ferais tout pour l'être, je te jure, je vais vraiment essayer.
Je reculais un peu mon visage.
_ L'erreur c'est pas toi.. Celui qui doit disparaître, c'est pas toi.. C'est moi. Je suis fou, je perds la tête, je perds tout.. et toi.. toi tu es juste une humaine sensible.. qui mérite pas tout ça.. qui mérite pas d'avoir mal, qui mérite d'avoir quelqu'un de bien pour veiller sur elle, quelqu'un qui l'aimera..
Je tremblais et je la serrais davantage. J'aurais fondu en larmes si j'avais pu.
_ Moi.. je suis juste un monstre qui perd la tête et qui fait du mal à tous les gens autour de lui... même..

Silence.

_ Même à la seule personne qui a de l'importance dans sa vie.
Je déglutis et je fermais les yeux.
_ Toi.
Je rouvrais les yeux.
_ Ton nom est bien choisi, Quinn. Tu es reine, reine de ma vie, tu la diriges et elle t'est entièrement dédiée.. Et.. et j'ai un mauvais côté en moi qui souhaite te renverser de ton trône alors que l'autre ne demande que de t'aduler...
Je frémis nerveusement.
_ Tu te crois faible.. mais tu es bien plus forte que moi Quinn. Car tu as su rester bonne, tu as su garder un cœur pur.. un cœur plein de bons sentiments.. Moi j'suis juste une gangrène ambulante, un pestiféré, un lépreux qui contamine tous les autres de son propre malheur.. je suis qu'un faible, Quinn, un faible car j'suis même pas maître de ma tête et de mon corps, j'ai même pas une conscience qui arrive à rester stable !
J'en venais presque à avoir des spasmes. Je n'avais jamais autant parlé.
_ J'ai peur.. Bordel, j'ai peur tous les jours, tout le temps ! Peur de ce que je vais te faire, peur de te perdre, de te briser ou de me faire détester par toi, peur de disparaître aussi, peur de ce que je vais devenir et ce sont toutes ces peurs avec.. avec ma douleur qui me rendent aussi con !
Aussi con qu'un chien qui aurait été battu jusqu'à en être blessé, aussi con que ce chien qui mord la main qu'on lui tend car il n'est plus fichu de faire la différence entre ce qui est bien ou mal.
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