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It's the end when I begin
Dans cet établissement pas de discrimination, tout le monde demeure sur un pied d’égalité : vampires, humains, loup-garous, succubes et autres créatures. Pour ce faire il est naturellement obligatoire de conserver une forme humaine. Marre du monde des humains où vous vous sentez à l’étroit, mal à l’aise ? Il vous manque simplement la liberté. Le pensionnat est là pour vous. Nous saurons vous trouver où que vous soyez et qui que vous soyez.Cependant derrière tout ces aspects d’égalité et de liberté les plans se trament et la tentation de hausser sa race en influence au sein de l’établissement apparaît. Les tensions montent secrètement et lentement entre les différents individus et l’odeur âpre de la confrontation entre celles-ci commence à ce faire sentir. Sous des airs angéliques vos voisins de table peuvent très bien vous haïr. Tout n’est que voile et mensonge. Maintenant à vous de faire votre entrée, qui que vous soyez, quoi que vous soyez. Continuerez vous le jeu malsain qui se joue dans l’établissement ou vous dresserez vous contre celui-ci en faisant éclater la vérité au grand jour ? Saurez vous passer « de l’autre coté » ?
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Même au plus profond des abysses, un espoir subsiste

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Nyu Kyumoe
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MessageSujet: Même au plus profond des abysses, un espoir subsiste Même au plus profond des abysses, un espoir subsiste Icon_minitimeSam 16 Juil - 21:12

A cette heure tardive de la nuit, la piscine devait être déserte. Au plus grand malheur de Nyu. Car cette fois ci, aucun témoin ne pourrait lui venir en aide. Il cherchait à se débattre, s’arc boutant, gémissant, se tortillant, mais la poigne de son agresseur restait ferme, bien trop d’ailleurs, sur ses membres fragiles. Oui, pour une fois, il s’était fait avoir. Lui, le Kitsune maître de la ruse, il était tombé dans le piège. Lequel, vous demandez vous?
Tout simplement car une belle demoiselle avait accroché quelques uns de ses sous vêtements à l’un des balcons de sa chambre pour qu’ils sèchent sous la caresse du vent. Une occasion qu’un fétichiste comme Nyu ne pouvait pas louper. Comment expliquer cette fascination qu’il ressentait envers la lingerie fine féminine? Il appréciait plus que tout la douceur des tissus, et trouvait qu’ils valorisaient la beauté d’un corps. De nombreux psychologues auraient pu déblatérer là-dessus…
Pourchassait il l’espoir fou de trouver une mère? Une présence aimante, rassurante, réconfortante, qui l’aurait apprécié sans le juger ni chercher à le trahir?
Était ce là une forme de modestie voire de rabaissement? Comme si Nyu croyait ne pas être assez bien pour mériter l’amour de quelqu’un, alors il se rabattait sur un objet lui appartenant? On pouvait sinon parler d’un syndrome du à une envie de possession développée? De toute façon, personne n’aurait vraiment su la réponse, car Nyu lui-même l’ignorait.
Bref, quoi qu’il en soit, comme vous avez pu le devinez, Nyu n’avait pas résisté à la tentation de dérober ces lingeries fines, ayant du grimper sur un balcon sous jacent pour atteindre les vêtements. Et, tout en bas, dissimulé derrière un buisson, le petit ami de la demoiselle l’observait. Car bon, ce n’était pas la première fois que Nyu se permettait de dérober quelques douces lingeries à cette jeune demoiselle, et son petit ami avait fini par le remarquer…
Nyu avait posé pied à terre, fier de son trésor, avant de glapir quand une poigne d’acier s’était refermée sur sa nuque, l’ayant soulevé hors du sol. Le Kitsune n’avait pas eu le temps de s’expliquer, ni de s’excuser. Il put juste lâcher le vêtement avant qu’un coup violent ne le cueille en plein ventre. Le rouquin en avait eu le souffle coupé, mais, une fois de plus, il ne put qu’avoir un « nyuh » avant que d’autres coups et des insultes ne fusent.


Il serait long et inutile de vous décrire le semblant de conversation qui s’était ensuivi, où le petit copain se contenta surtout de faire passer le message par des cris et autres brutalités. Mais alors que Nyu sentait finalement la colère de son ennemi régresser, il fit l’erreur de penser à ce que son calvaire soit fini. Mais le calme présage souvent la tempête. Le rouquin le réalisa quand le grand garçon le tira par le bras, sans douceur, avec une telle force que le Kitsune crut que son poignet allait se briser.
Le rouquin trébucha de nombreuses fois, gémissant, il demandait pardon, les larmes aux yeux, sentant son cœur s’accélérer en reconnaissant ce vers quoi il le menait.
La piscine.
Oh non, pas la piscine. Pas ce lieu où Nyu ne se rendait que pour contempler les filles en maillots de bains. Pas ce lieu où le rouquin avait déjà connu quelques déboires. Il se mit à genoux, mais son ennemi le tira, malgré les suppliques de Nyu. Malgré son regard orange empli de larmes, malgré les tremblements qui ébranlaient son corps. Le garçon réalisa alors son impuissance alors qu’il voyait le bassin tant redouté approcher. Ses paroles, sa seule arme, étaient incapables de traverser cette carapace de rage qui étouffait la conscience de son agresseur. Que pouvait il faire? Prisonnier de sa poigne, prisonnier de son propre corps, il ne pouvait pas s’échapper, il ne pouvait pas même se défendre!
Seulement assister. Assister comme il l’avait toujours fait. Comme lorsque la bombe d’Hiroshima s’était abattue et avait tué la seule personne qui avait eu de l’importance à ses yeux.
Assister. Subir et ne rien faire. Tout simplement car il ne Pouvait rien faire. Même pas prier. Prier qui? Pourquoi? Un esprit errant comme le sien n’avait rien auquel croire.
Arf, allez, arrête Nyu. Tu l’as cherché, tu assumes. Retrouve le sourire, nargue le. Montre lui bien que toutes ses actions ne sont que futilité. De toute façon, le jeune Kitsune commençait à s’habituer à ce genre d’évènements, il n’allait pas le tuer, juste lui faire peur, alors fais comme si ça marchait.

Du moins, c’Est-ce que Nyu croyait.
Jusqu’à que le jeune homme lui enfonce la tête dans l’eau. Il cilla, voulut se débattre, mais son bras avait été maintenu derrière son dos et un poids, celui de son agresseur, appuyait sur sa chevelure, s’y agrippant avec tant de forces qu’il sentait ses mèches rousses s’arracher sous cette étreinte.
L’eau chlorée lui démangea les yeux, le forçant à les fermer. Il retint sa respiration, mais dut bientôt laisser échapper quelques bulles d’air qui remontèrent à la surface.
Allez, tiens bon, se disait il, Après quelques minutes, il va te lâcher et s’en aller, fais semblant d’avoir perdu conscience et il va se barrer.
Tu parles. Après avoir fermé les yeux et bloqué son souffle, il sentit l’absence d’oxygène tordre ses poumons. Une brûlure désagréable. Sourde. Intolérable. Qui grimpait en lui, dans son corps, dans son cœur, dont les battements se firent plus douloureux.
Et alors, le brusque besoin de respirer. Un besoin urgent qui faucha toutes ses pensées, sa raison. Le Kitsune ouvrit grand la bouche en cherchant à lever la tête, à n’aspirer ne serait ce qu’une bouffée d’oxygène, rien qu’une…
Mais au lieu de ça, ce fut de l’eau. L’envie de tirer au cœur le saisit alors qu’il eut un hoquet, sentant l’eau chlorée dégouliner comme un acide, embrasant ses voies respiratoires. La panique le saisit, il se débattit comme un fauve.
De l’air. Juste de l’air. Un peu, juste un peu.
Mais non, partout, l’eau, l’eau, et cette douleur, cette douleur qui envahissait son corps, paralysait peu à peu ses membres, et ce cœur qui battait, battait de plus en plus vite, dans un appel à l’aide désespéré. Il vit des points noirs danser devant ses yeux alors que l’angoisse sourde ébranlait son esprit, chassant toute conscience, envahissant tout son être. L’eau, comme un animal sournois, s’engouffrait dans ses narines et sa bouche entrouverte, chassant le peu d’air qui aurait pu se renfermer dans les voies respiratoires du Kitsune.

Puis son bourreau eut pitié. Il jeta le garçon au sol, près de l’eau.
Pitoyablement, Nyu tenta de respirer, mais déjà, un autre coup le frappa en plein ventre. Il n’en fallut pas plus pour que le garçon vomisse toute l’eau qu’il avait pu ingurgiter, quelques coups sans douceur administrés par son ennemi l’aidant à évacuer l’eau chlorée. Mais bon, fallait pas rêver, ce n’était pas un geste de charité. Car le garçon n’attendit pas à ce que le jeune Kitsune ait reprit son souffle pour le soulever par la chevelure et le menacer de le noyer carrément la prochaine fois qu’il le trouvait près des balcons de son aimée. Puis il prit soin de balancer le rouquin dans l’eau qu’il avait régurgité.
Nyu resta ainsi étendu, longuement, s’efforçant tout d’abord de savourer cet air, cet air tant aimé, réactiver ses fonctions vitales. Son cœur reprit plus d’assurance, son diaphragme eut une contraction pour permettre au Kitsune de cracher l’eau qui restait dans ses voies respiratoires.
L’angoisse disparut peu à peu, mais laissa son corps dans un état presque spasmodique où il se mit à hoqueter misérablement. Il voulut rire, tourner ça au ridicule, se dire que ce n’était rien, juste un mauvais coup, juste une menace de plus, rien de bien grave.
Mais il avait eu peur. Peur de mourir. Mourir. Il ne voulait pas…
Il avait mal partout. Il gisait dans cette flaque d’eau qui puait le chlore et la bile. Ses cheveux retombaient le long de son visage, ses vêtements collaient à son corps décharné. Il avait failli mourir. Tout ça parce qu’il avait voulu juste… prendre un soutien gorge. Un sous vêtement dont il se serait servi de doudou, cette nuit, un sous vêtement qu’il aurait gardé contre lui jusqu’à que l’odeur de la jeune fille disparaisse. Alors il l’aurait lavé, soigneusement plié et l’aurait remis là où il l’avait trouvé.
Il avait failli mourir pour ça. Il se força à rire. Une sorte de gémissement s’échappa de ses lèvres tremblantes. Un gémissement qui, malgré ses efforts, se dégrada en sanglots qui tranchaient avec le silence de la piscine. Il se prostra dans la flaque, s’enlaça en tremblant et laissa libre cours à ses larmes.
Il ne voulait pas agir mal… Il avait juste voulu… Sentir une odeur. Une douce odeur, qui l’aurait rassuré. Car depuis qu’il était ici, depuis qu’il était enfermé dans cet établissement, il était mort de peur. Constamment. Surtout la nuit. Et cette expérience n’allait pas l’aider à le rassurer.
Le contact de son propre corps malingre, sa peau humide, glacée, ses os qu’on discernait sans mal sous sa peau, tout ça ne fit que renforcer sa sensation de mal être. Pour une fois qu’il laissait libre cours à son malheur… Persuadé qu’il était seul.
Mais, une fois de plus, il s’était trompé… Décidément, ce n’était pas son soir.
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MessageSujet: Re: Même au plus profond des abysses, un espoir subsiste Même au plus profond des abysses, un espoir subsiste Icon_minitimeSam 16 Juil - 22:38


  • Orion sifflotait un air russe qu'Alexander lui avait susurrée au creux de l'oreille un nombre incalculable de fois. Il ne connaissait pas les paroles, mais la mélodie n'avait plus de secret pour lui. Il la chantonnait doucement la nuit pour lui-même lorsqu'il avait fait un cauchemars. C'était une berceuse douce, qui la faisait voyager dans ses souvenirs les plus précieux. Depuis quelques temps cependant, elle glissait sur ses lèvres comme par automatisme. Il la murmurait partout. Sous la douche, dans les couloirs, lorsqu'il se promenait dans le parc de l'établissement. Absolument partout. C'était monnaie courante qu'il se fasse réprimander en classe à cause de cette mélodie qu'il répétait inlassablement. C'était presque une obsession. Elle captait son attention, tous ses sens étaient tournés vers elle. Il essayait de goûter la saveur de cette musique, de sentir les roulements de sa langue alors qu'il la chuchotait tout bas. Donc, une fois n'est pas coutume, Orion sifflotait cet air, les mains dans les poches et une mauvaise herbe coincée au coin des lèvres alors qu'il se baladait sur le sentier menant à la piscine.

    Pourquoi ? Il n'en avait aucune idée. Il aurait pu aller dans le lac s'il voulait se baigner. L'eau y était bien plus pure et douce. Celle de la piscine était chlorée et piquait. Pas seulement ses yeux, mais également toute sa peau. Comme si des milliers de petites aiguilles s'enfonçaient sous son épiderme délicat. Brr ! Il frissonnait rien que d'y penser. La raison donc de sa venue à la piscine se posait donc toujours. Une envie de voir de jolies jeunes filles faire des longueur ? C'était peu probable. Il était environ 21 heures et aucune personne sensée n'irait s'entraîner en une si belle soirée d'été. Il soupira, arrêtant par la même occasion la mélodie entêtante et regarda autour de lui. Le soleil n'était pas couché, pourtant quelques lueurs rouges et oranges perçaient déjà le ciel. Une légère brise chaude fit voler ses mèches rousses, le décoiffant un peu plus qu'il ne l'était déjà. Son regard émeraude s'arrêta sur le labyrinthe qu'il pouvait voir non loin. Il y ferrait bien un tour, vu qu'il n'avait aucune raison pour aller à la piscine. Pourtant il secoua la tête et continua son chemin calmement. Il croisa un grand baraqué blond. Il avait l'air ... satisfait ? Déjà qu'il n'était pas bien joli, la grimace de pure satisfaction qui étirait ses traits le rendait aussi laid qu'un trôle de Hongrie. Et dieu qu'ils étaient horribles ! Il lança un regard en coin soupçonneux à cette grande montagne de muscles, qui , trop perdue dans ses pensées réjouissantes ne remarqua même pas le rouquin borgne. Il s'éloigna à grande foulée, tandis qu'Orion restait planté là, comme un piqué, à regarder l'élève-qui-ressemble-à-un-très-moche-Troll-de-hongrie, ce qui était un euphémisme d'une certaine manière. Il secoua sa tête pour la seconde fois dans la soirée et haussa les épaules avant de reprendre son chemin.

    Il n'était pas très loin de la piscine et un étrange sentiment lui tordait l'estomac. Sûrement les sushis qui étaient mal passés. Il le savait pourtant ! Sa tante lui avait rappelé des centaines de fois qu'il ne fallait pas manger des produits humains venant de la mer. C'était un sacrilège pour les sirènes, et aux dernières nouvelles il en était une. La punition pour ce péché était ... un mal d'estomac ? Etrange, mais Orion ne s'en plaignait pas ça aurait pu être pire ... Espérons qu'il n'y ait pas de gastro qui suive .. Il soupira et remarqua les grilles qui entouraient la piscine extérieur, à gauche se trouvait un grand bâtiment en pierres grises claires dans lequel se trouvait plusieurs piscines intérieurs, les vestiaires ainsi que de nombreux ... placards à balais. Le rouquin essuya la bave qui coula le long de son menton suite à cette pensée. Il avait déjà plusieurs fois puis prouver l'utilité de ces très petites salles sombres. Il ricana, mais son rire mourut dans sa gorge dans un son horrible lorsqu'il remarqua la tâche rouge sur le carrelage autour de la piscine.

    Orion se figea d'horreur .. du sang ? C'était du sang qui maculait le sol si propre et blanc ? Comment avait-on osé faire une telle chose ?! C'était un crime contre toutes les mosaïques de la Terre entière ! Dire qu'il en avait vues de si belles en Grèce ! Une honte de faire ça ! Un non respect envers les dallages. C'était ... C'était ... Orion ne trouvait même pas les mots pour décrire ce véritable ... massacre. Il se rapprocha, puis remarqua que la tâche qu'il avait suspecté être du sang était tout autre chose. C'était ... une méduse. Il hoqueta de stupeur en voyant l'animal si loin de la douce mer salée. Que faisait-elle donc là ? Avait-elle perdue la tête ? La pauvre .. si loin du rivage. Dans sa bonté d'âme il décida de la prendre avec lui et de l'amener jusqu'à l'océan. Il fit de nouveau quelques pas, et remarqua qu'il y avait autre chose que cette tâche rougeâtre. Un corps roulé en boule sur lui-même, tremblotant de froid et ... de peur ? Ses vêtements collés à sa peau, de là où il était il pouvait distinguer les perles salées qui dévalait les joues rosées de .. l'enfant ? couché par terre. Il hésita une seconde et demi avant de s'avancer vers lui doucement, sans faire de bruits. Il semblait flotter par moment au dessus du gravier tellement ses pas étaient aériens. Il arriva en moins de temps qu'il ne faut pour le dire près du jeune et pris d'une pulsion dont il ne connaissait pas l'origine il le releva et le serra fort contre sa poitrine.

    La chanson d'Alexander sorti de ses lèvres sans qu'il s'en rende compte, une de ses mains caressant les cheveux roux du plus jeune, tandis que l'autre frictionnait son dos pour ne pas qu'il prenne froid, trempé comme il l'était. Les paroles russes se mêlaient aux anglaises et françaises. Ça donnant un étrange mélange, mais rassurant. Orion ferma les yeux et se balançant doucement désirant consoler l'enfant qui pleurait il y a quelques minutes encore. Puis il se rendit compte de ses actes et ouvrit grand les yeux, dégageant le petit rouquin de ses bras. Il commença à bafouiller, gêné ;

    Dé.. Désolé. Je ne sais vraiment pas ce qu'il m'a pris .. Je t'ai vu comme ça et ..

    Il ne fini pas sa phrase, le rouge colorant ses joues, tandis qu'il baissait son unique œil vert vers le sol. Ses longs doigts tripotant le bord de son tee-shirt.

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Nyu Kyumoe
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MessageSujet: Re: Même au plus profond des abysses, un espoir subsiste Même au plus profond des abysses, un espoir subsiste Icon_minitimeSam 16 Juil - 23:50

Nyu n’entendit que trop tard le son de pas qui s’approchait. La subite envie de s’enfuir le saisit, mais son corps refusa d’obéir. Bordel, fichue enveloppe charnelle, qui déconnait au moindre tracas! Alors le jeune rouquin opta pour faire le mort, restant au sol, sans un mot, yeux clos, priant pour que ce ne soit pas son agresseur qui revienne à la charge… Mais non. Un doux chant. Une voix agréable et rassurante. Ce genre de voix qui soulage vos maux mieux que ne l’aurait fait des heures de repos. Ce genre de mélodie qui vous apaise après seulement quelques secondes d’écoute, et qui efface d’un geste délicat tous les soucis qui pourraient envahir votre esprit. Le jeune rouquin cligna des yeux, surpris. Il en oublia le blond, de même que ses peurs. Mais alors qu’il redressa la tête, on le releva avec douceur et on l’enlaça.
Le Kitsune ouvrit de grands yeux. La stupeur hérissa sa chevelure rousse. Il crut tout d’abord qu’Elle était revenue. La prêtresse qui habitait dans le temple, près Hiroshima, avant la destruction de la ville. Celle qui le considérait comme un messager des Dieux, la seule créature en ces terres qui avait osé l’enlacer sous sa véritable forme, malgré les risques de contamination avec toute la vermine qu’il se devait de porter. Mais il réalisa que c’était impossible. Tout simplement car la voix qui caressait son ouïe et agissait comme un baume réparateur sur son âme ne parlait pas en japonais. Et ensuite, la poitrine contre laquelle sa tête s’était posée était toute plate, la prêtresse devant bien faire du 95 b. Le jeune rouquin cligna des yeux et renifla, curieux, l’étrange odeur qui parvenait à ses narines. Une fragrance légèrement envoûtante, aux étranges nuances salées. Nyu inclina légèrement la tête quand une main se glissa dans sa tignasse trempée, l’autre se faufilant précautionneusement le long de son dos. La personne qui le serrait contre lui se balança légèrement, le berçant dans ses bras.
Le Kitsune se surprit à fermer à demi les yeux. Pour les gens de sa race, il était encore jeune. Et comme tous les gosses, la chaleur et la douceur suffisaient à le faire somnoler. Il pouvait percevoir la chaleur corporelle de son aide inespérée, une chaleur humaine mais pas totalement à la fois. L’aura du jeune homme était absente de tout danger potentiel. Pff, il devait vraiment être gentil, ce gars, pour ramasser un inconnu et l’enlacer comme ça? Nyu se surprit à lever un sourcil et s’en réjouit. Les gentils étaient si naïfs…. Et c’était si drôle de jouer avec eux. Les gentils, ça le rassurait. Car il pouvait tout faire avec eux sans craindre des ripostes exagérées.

Oui, Nyu s’était déjà remis du précédent accident. Tout bonnement car quelqu’un avait attisé sa curiosité. La curiosité… C’était ce simple sentiment qui lui avait donné l’envie d’avoir sa propre vie, d’avoir un corps et de se mêler aux autres. L’envie de savoir, l’envie d’apprendre, de comprendre, et d’employer les connaissances obtenues pour son propre compte. Mais son sauveur s’écarta déjà, Nyu clignant de ses yeux oranges et s’empressant de le fixer.
Un grand garçon qui le dépassait d’au moins 2/3 têtes. Mouerf. Détail pas très important d’abord. Une tignasse rousse, aussi flamboyante que le soleil couchant. Son cœur tressauta. Un Kitsune? Mais non… Il n’avait pas cette odeur de cendres et de sèves caractéristiques, le plus souvent, de son espèce. Il avait une odeur bien plus sophistiquée. Un parfum mêlant plusieurs fragrances diverses et fruitées. Une effluve agréable, rappelant le sable chaud au soleil, les fleurs flamboyantes et surtout, une légère pointe salée, celle de la mer. Un unique œil vert. Une prunelle d’un vert profond, comparable à celui des lagons, où brillaient d’ailleurs quelques étincelles, comme luisent les écailles des poissons sous les caresses des rayons solaires. Sa peau, assez pâle, ne faisait qu’amplifier ces couleurs vives, qui respiraient la joie de vivre et semblaient émaner carrément de cette même joie.
Une sirène. Enfin, un mâle sirène apparemment.
Il bafouilla. Timidement. Lui, le grand adulte, se montrait intimidé. Ah ah, c’en était limite jouissif. La précédente sensation d’impuissance laissait place à cette joie d’en savoir plus, à ce plaisir d’étudier l’autre. L’inconnu avait effacé toute sensation de douleur d’un simple regard. Nyu était comme ça. Il ne vivait que pour connaître les autres et prendre plaisir à raffermir ces savoirs. Pour mieux les exploiter plus tard…
Un adorable rougissement envahit les joues du jeune homme alors qu’il tripota nerveusement le bord de son T-shirt. Pourquoi cette angoisse? Pourquoi ce malaise?
Que de questions qui se bousculaient dans l’esprit hyperactif du Kitsune. Nyu fit mine de tordre ses habits pour en retirer l’eau, il frotta vigoureusement sa tignasse rousse pour remettre ses épis en place puis refixa à nouveau le jeune homme, un sourire innocent éclairant son visage alors qu’il retenait un ricanement jouissif… Comme lorsque vous tendez un plat fumant à un affamé.
_ Ne t’excuse pas pour si peu, Nyuh…
Il eut un de ces parfaits sourires rassurants dont il avait l’art, fermant les yeux en penchant légèrement la tête sur le côté.
_ Merci beaucoup…
Il hésita puis enlaça de nouveau le jeune homme dans un geste de remerciement. En fait, c’était juste pour renouveler ce contact curieux qu’est un câlin… D’habitude seuls les humains se font ça entre eux. Puis bon, Nyu avait toujours apprécié les sirènes. Leurs chants, surtout. Ils sont si agréables… ils font oublier, l’espace d’un instant, tout ce qui nous entoure. Le chaos qui vit en nous, constamment, la tornade des émotions, des sentiments, des souvenirs, des sensations. Nyu prit un plaisir certain à se noyer dans son odeur corporel quelques secondes puis se recula sagement, tout sourire.
_ Comment tu t’appelles, Nyuh? Moi c’est Nyu !
Oui, très recherché, il le savait. Et il aimait se faire passer pour un gamin complètement crétin.
_ Qu’Est-ce que tu es venu faire là?
Il lui sautilla autour, en profitant pour le dévisager, notant toutes ses observations dans un coin de son esprit.
_ Je ne t’ai jamais vu! Enfin en même temps, je suis nyouveau ! Je viens du Japon et toi? Tu es une Sirène non? Tu pourras me montrer ta queue?
Oui, no comment, mais quand on fait semblant d’ être un naïf, ça passe sans mal!
_ J’aime trop ça les sirènes! Mais j’ai peur de l’eau! Mais tu as une trop belle voix, Nyuuuh! D’ailleurs tu es venu à la piscine pour te baigner?
Prendre les autres de vitesse, toujours. Les bombarder de questions pour paralyser leurs pensées et les surprendre pour gagner quelques secondes. Quelques secondes précieuses pour le Kitsune, qui avait ainsi le temps de classer les informations obtenues et de se préparer à la suite.
Il ferma à demi les yeux en attente des réponses, totalement requinqué. Son corps offrait au moins un avantage : il guérissait assez rapidement. Ce n’était qu’une enveloppe charnelle de toute façon, rien de plus. Le vrai Nyu se trouvait être une sorte de feu follet flamboyant, un esprit embrasé que rien ne pouvait éteindre… Si ce n’est en le dévorant. C’est d’ailleurs ainsi que Nyu a trouvé l’énergie et le pouvoir d’adopter une enveloppe charnelle. En dévorant ses congénères. Mais ça, c’est une autre histoire…
Il ne quittait pas l’inconnu de ses yeux emplis d’une curiosité dévorante à la limite du malsain, se contentant d’un sourire qui découvrait légèrement ses canines pointues.
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MessageSujet: Re: Même au plus profond des abysses, un espoir subsiste Même au plus profond des abysses, un espoir subsiste Icon_minitimeVen 14 Oct - 17:24

  • Orion observa la chose qu'il avait bercé quelques instants dans ses bras. C'était vraiment un spécimen étrange et plein de surprise. Il avait l'air détruit quelques secondes avant, et maintenant il respirait la joie et la vitalité. Pourtant il voyait bien au fond de son regard rougeoyant qu'il restait un voile sombre. Comme s'il avait juste oublié quelques instants la peine et la douleurs pour se focalisé sur autre chose. Plus intéressant. Plus amusant. En l'occurrence lui. Il était une distraction de choix. Aussi une personne normale n'irait pas prendre quelqu'un dans ses bras, le bercer, le réconforter alors que c'est la première fois qu'il le voit. Le siren avait encore agit à cause de ses instincts, mais bon, cette fois-ci ça avait l'air plutôt positif. Car le jeune homme avait l'air vraiment intéressant. Comment pouvait-il passer des larmes aux éclats de rire en un quart de seconde ? Etait-ce sa spécialité ? Il n'avait reconnu son espèce, pourtant elle lui disait quelque chose. Il renifla discrètement son odeur. Les sirènes ne sont pas réputées pour leur odorats, mais ce n'était pas pour autant qu'elles sont incapables de se servir de leur nez. Il fronça d'ailleurs celui-ci alors que des effluves forêt et de cendre ? Lui parvenait. Il devait être un esprit des bois ou alors du feu. Il penchait pour la deuxième option au vu de ses cheveux et de ses yeux, mais le physique pouvait être trompeur. Avec ses cheveux oranges, on l'avait prit plus d'une fois pour un feu follet, alors qu'il ne jure que par les profondeurs abyssales des océans.

    Il posa son regard sur la chose bondissante devant lui. Ce qu'il avait pris pour une méduse, puis pour un enfant était en réalité un jeune adolescent en plein développement. Il était certes petit et maigre, pourtant il avait déjà perdu certaines rondeurs de l'enfance. Il avait de grand yeux flamboyant dans lesquels on pouvait voir briller une curiosité sans limite. Il avait un sourire innocent qui s'étalait sur son visage, rehaussant ses pommettes et plissant ses yeux. Son menton en pointe lui donnait un petit air de renard. Il avait des cheveux aussi fous et roux que les siens. Ça lui donnait un air encore plus juvénile. Son corps était pâle, ses articulations visibles. Il n'avait que peu de chair sur les os, et déjà les hématomes mauves et jaunes prenaient place sur cet épiderme blanc. Il flottait même un peu dans ses vêtements trempés qu'il essora doucement. Il était vraiment adorable. Il avait envie de le serrer dans ses bras et de ne jamais le faire sortir. Qu'il lui appartienne totalement. Orion fût choqué par ses pensées égoïste et digne d'un dictateur. Il secoua légèrement la tête pour se remettre les idées en place et releva le visage en entendant ces mots prononcés avec une petite voix fluette ;

    ▬ « Merci beaucoup. »

    Il était encore plus mignon lorsqu'on superposait la voix avec le physique. Elle était légèrement cassé, peut-être d'avoir trop crier et pleurer. Pourtant elle gardait cet aspect doux et cristallin qui lui apportait une couche de fragilité en plus. S'il avait été une poupée de porcelaine, ça ne l'aurait pas étonné. Tout chez lui criait la délicatesse. Le siren poussa un hoquet de surprise en sentant les mains du plus jeune se glisser dans son dos, l'étreignant avec toute la force dont il était capable. Il se sentit fondre instantanément. Il était vraiment cute. Il frissonna en sentant le bout du nez froid de l'inconnu contre son cou et sourit par la même occasion. On aurait dit qu'il n'avait jamais eut de câlin de toute sa vie. Orion lui rendit le sien bien volontier, sous le charme de cette petite bestiole. Il posa son propre nez entre les mèches incandescentes et respira à plein poumons cette odeur de terre mouillée, de cendres et de chlore. Soudain il se releva, surprenant le plus âgé une nouvelle fois ;

    ▬ « Comment tu t’appelles, Nyuh? Moi c’est Nyu ! »

    Orion haussa un sourcil, un sourire un brin moqueur au coin des lèvres. C'était très original comme prénom, surtout lorsqu'on remarquait qu'en fait, il faisait souvent ce petite bruit pour faire percevoir une foule de choses aux autres. Il se retint toute remarque, le fixant juste, attendant la suite qui ne tarda pas ;

    ▬ « Qu’Est-ce que tu es venu faire là? »

    C'était la question qu'il se posait justement quelques minutes plus tôt. Peut-être que c'était le destin qui avait guider ses pas pour qu'il vienne secourir ce petit bout d'homme absolument trognon. Ça allait mal, il commençait à devenir gaga. Vite, penser à quelques chose de pas amusant du tout.... PAPILLON DE NUIT ! Le siren frissonna rien qu'en pensant à ce mot et préféré se re-concentrer sur la sauterelle qui l'observait attentivement en continuant à babiller.

    ▬ « Je ne t’ai jamais vu! Enfin en même temps, je suis nyouveau ! Je viens du Japon et toi? Tu es une Sirène non? Tu pourras me montrer ta queue? »

    Il faillit s'étouffer, comprenant un double sens à la question innocente du petit rouquin. Il se mit un baffe mentale pour penser à ce genre de chose avec un presque enfant qui tournait autour de lui. D'ailleurs il avait vite deviner sa nature. En avait-il déjà rencontré ? Peut-être même son père. Il l'observa plus attentivement, la plupart des créatures ne faisaient pas leurs âges, celui-ci également. Mais il avait l'air tellement enfantin et innocent qu'il était difficile d'imaginer qu'il ait plus que ce que disait son physique.

    ▬ « J’aime trop ça les sirènes! Mais j’ai peur de l’eau! Mais tu as une trop belle voix, Nyuuuh! D’ailleurs tu es venu à la piscine pour te baigner? »

    Comment ne pouvait-il pas aimer l'eau ? C'était si doux, si réconfortant de s'enfoncer, de sentir l'entourer comme l'étreinte d'une mère. Il se sentait en sécurité seulement au plus profond de la mer, aux côtés des bancs de poissons et des baleines à bosses. L'océan était une chose magnifique et il ne comprenait pas qu'on ne pouvait pas l'adorer. Ça confirmait sa théorie de l'esprit du feu. C'était les seuls à vraiment détester l'eau, tout comme lui détestait les flammes brûlantes qui dévastaient savanes et forêts. Pourtant ce n'était pas le feu qu'il détestait le plus, mais bien le vent. Cette chose vicieuse qui emprisonnait l'eau pour former de la neige. Vraiment quel élément dégoûtant et égoïste. Il revint à l'instant présent en voyant l'enfant la tête penchée sur le côté, attendant sûrement une réponse à ses interrogations ;


    ▬ « Je vais répondre dans l'ordre ; Je m'appelle Orion Asmothée, je ne sais pas ce que je suis venu faire je me baladais simplement, je viens d'Islande, je suis bien une sirène, mais je préfèrerai ne pas te montrer ma queue. Je n'aime vraiment pas le chlore des piscines. Et puis tu as également un très jolie voix. »

    Il se demanda même s'il n'avait pas été sirène dans une autre vie. Car sa voix était vraiment magnifique et faisait trembler son cœur et son âme. Aucune voix de l'avait ébranler autant depuis celle de sa mère. Il reprit, lui offrant un sourire doux et rassurant ;

    ▬ « Mais dis-moi. Qu'es-tu comme créature ? Un esprit du feu ? »

    Il était vraiment curieux, ce qui n'était pas dans ses habitudes. Mais cet être atypique l'intriguait au plus haut point. Il se redressa légèrement, faisant craquer ses vertèbres.


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Nyu Kyumoe
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MessageSujet: Re: Même au plus profond des abysses, un espoir subsiste Même au plus profond des abysses, un espoir subsiste Icon_minitimeMer 11 Jan - 2:47

Mains derrière le dos, le petit Kitsune sautillait joyeusement d’un pied sur l’autre. Il laissait son grand sourire innocent éclairer son visage, comme ces fameux masques dont les japonais se dissimulent parfois le visage. Ses yeux restaient a demi clos, ne montrant que très peu ses yeux oranges, mêlant brun et jaune en des teintes fauves, quelques lueurs rouges s’apercevant au fond de ses prunelles. Il frémit en entendant discrètement le Siren humer son odeur.. Quoi? Il voulait le croquer? Non, pas après l’avoir sauvé voyons.. Quoi que, on n’est jamais trop prudents ! C’était un poisson, et déjà, les poissons, faut s’en méfier.. En effet, quoi qu’il en laisse voir, Nyu avait développé une crainte viscérale pour toutes les créatures des abysses. L’eau, ça faisait peur, l’eau, ça étouffait, l’eau, ça cachait. On ne voyait pas ce qui se dessinait sous les ondes, et lorsqu’on le voyait, il était trop tard pour s’enfuir. Le Kitsune eut un très léger mouvement du bout de son nez, comme en est capable la fameuse Sorcière dans une émission de télévision.

Il ne pouvait pas s’empêcher de se mouvoir, toujours, constamment. Sa fougue de vie pulsait en lui encore mieux qu’un cœur qui bat, propageant dans ses veines une énergie à toute épreuve, malheureusement souvent consacrée à sa fuite ou à ses tentatives de résistance aux coups. Il ne se lassait pas de contempler le grand homme assez fin devant lui. Il lui rappelait un Kitsune, avec ses longs cheveux roux! Le garçon était sans cesse hanté par l’envie, l’idée d’y mettre son nez, d’y glisser ses mains, d’empoigner ses mèches rousses et de frotter son visage avec. Les Kitsune comme lui n’ont que très rarement une famille, malheureusement, mais cela ne leur empêche pas d’être en manque d’une telle présence. Nyu avait bien envie finalement de rester dans ses grands bras et de ne plus y bouger. De glisser peut être sa tête sous son haut pour se réfugier contre sa peau, savourer sa chaleur corporelle. Car bon, le petit renard parlait, parlait sans cesse, mais son regard dévorait l’homme, son odorat s’empressait de capturer la moindre de ses fragrances alors que ses petites mains curieuses et glacées n’attendaient qu’à trouver un refuge pour se réchauffer. Un Kitsune glacé, ce n’est plus un Kitsune, mais son bain forcé avait bien gelé les flammes qui vivaient en lui.

Il n’avait pas résisté et s’était d’ailleurs jeté une première fois dans les bras de son sauveur. Il avait pu savourer son étreinte solide sur son corps frêle, frémir en sentant son nez dans ses mèches alors que ses petites mains s’étaient posées à plat sur le dos de l’homme pour profiter au mieux de l’étreinte. Son nez glacé vint trouver refuge au creux de son cou brûlant.. Puis il s’était reculé. Farouche, bien plus qu’il ne le laissait voir par son apparente docilité.
Nyu était comme une vague.. Alors qu’elle vient mourir à nos pieds, qu’on croit l’avoir maîtrisée, la voilà qui se recule, pour reprendre plus de force et repartir à la charge. Et il parlait, il parlait, pour occuper l’esprit de son interlocuteur alors qu’il prenait un peu de recul face à la situation et aux informations qu’il avait pu prélever. Mais bon, pour l’instant, il ne semblait n’y avoir aucune raison de s’affoler, c’était même tout le contraire.. L’homme ne dégageait aucune mauvaise intension, et pas une once d’agressivité ou de méfiance. Nyu fut même surpris de..percevoir comme de la douceur dans ses termes, ses gestes. Une tendresse étonnante, déroutante pour un être comme lui, habitué au mépris, aux menaces et autres comportements peu réconfortants.

Pourtant c’était une créature de l’eau. Les créatures aquatiques supportent rarement celles du feu.. Mais le jeune Siren semblait être assez détaché de ces stéréotypes. Comme quoi, il existait encore des gens intelligents en ce monde! Le jeune homme, étonnement, prit l’attention de répondre à chacune des questions sans en omettre aucune. D’habitude les gens changeaient de chemin, de sujet, ignoraient ces questions ou en oubliaient la moitié..Mais pas lui. Pas lui. Rien que pour ça, Nyu se dit qu’il aimait décidément vraiment beaucoup ce grand roux. Tout d’abord pour sa couleur de cheveux, ensuite pour celle de ses yeux, puis aussi pour son odeur car elle sentait vraiment très bon… et pour sa gentillesse. Sa douceur. Son respect à son égard. Tout ça pour lui, lui la petite vermine à laquelle on ne prêtait guère attention. Alors que le Kitsune restait un enfant malgré tout…

Un enfant en quête d’amour, souhaitant à ce qu’on remarque son existence.
Ça paraît tout simple, tout con. Mais quelle créature pourrait vivre sans attention? Sans douceur ou tendresse, au moins une fois à son égard? Nyu en avait tant rêvé, Nyu en avait tant recherché, sans jamais être complètement satisfait. Depuis au moins 60 ans, il n’avait pas pu retrouver ce qu’était un vrai câlin. Il n’avait jamais eu de vrais baisers, de caresses sincères sur son corps surement malingre, surement décevant…Mais dont le cœur pourtant ne demandait qu’à battre pour quelqu’un.

_ M..Moi? Une jolie voix, nyuh? S’étonna-t-il en rougissant, Tu es trop gentil…
Quand le Siren demanda sa race, le Kitsune hésita puis haussa les épaules et sourit en mettant ses mains derrière sa tête. Ses doigts disparurent sans mal dans son épaisse tignasse rousse, une véritable crinière flamboyante, épaisse et chaude à souhait, toute douce qui plus est. Quand Nyu avait les cheveux longs, il prenait d’ailleurs un malin plaisir à s’y envelopper, l’hiver, pour se tenir chaud.
_ Ouii ! Je suis un esprit du feuuu ! Fit il théâtralement avant d’éclater de rire et s’asseoir sur un petit rocher, assez haut cependant pour qu’il puisse balancer ses jambes d’avant en arrière, Mais bon, je crache pas de feu et j’fais pas de barbecue!
Il hésita puis accepta de lui faire une confidence, chose qu’il ne faisait jamais en temps normal.
_ Je suis un Kitsune, un esprit lié à la terre et au feu ! Y’en a qui sont liés à l’air aussi, mais je ne crois pas que l’eau leur y est liée..
L’enfant eut un éternuement. Il s’ébroua mais éternua encore et s’enlaça en frémissant.
_ Il fait froid, je trouve…, fit il dans un sourire un peu plus triste. Oui, finalement, le bain forcé n’avait pas été sans conséquences.. Il fut pris encore d’une quinte de toux, ayant la désagréable impression qu’il restait de l’eau en ses poumons.. Ce qui pouvait vite être dangereux pour son essence embrasée, pour cette flamme qui brûlait en son cœur…

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