CALL ME Erin McCarley PlASTICS BEAUTIES | Sujet: Bad guy, good girl # Hardy Sam 10 Déc - 18:19 | |
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Where, oh where, have the smart people gone ? Elle s’essouffle, elle soupire, désespère.
Elle avait précisé plus d’une fois, que surveiller les élèves indisciplinés était une corvée qui ne lui convenait absolument pas. Entre les regards en coin, les messes basses, les injures proférés ci et là, les projectiles de toutes sortes, il y avait le choix. Choix qui ne l’amusaient absolument pas, qui n’avait jamais éveillé en elle que dégoût et aversion. Surtout avec les « cas » qu’elle devait se coltiner. N’était- ce pas au conseil disciplinaire de materner les énergumènes qu’il avait envoyé ici-bas ? Bas, le vocable convenait si bien, bas. L’endroit était trapus et étriqué à la fois, blanc, incroyablement blanc, du sol au plafond, d’un blanc qui brisait les banalités du rose ou du beige, un blanc qui était plus qu’une couleur, une consistance. Un excès de blancheur qui donnait bien vite un mal de crâne féroce à tous ceux qui s’aventuraient dans la pièce. Car les murs et le plafond n’étaient pas les seuls à avoir été saisis par la « pureté » environnante, les meubles, les cadres, tout ce qui pouvait se trouver aux alentours était condamné irrémédiablement à être teinté de blanc. Cette netteté était omniprésente, accablante.
Elle étouffe, trottine, se dandine.
C’était trop, inapproprié pour un endroit comme celui-ci, on aurait dit qu’on pénétrait dans l’antichambre du paradis, ou quelque chose qui s’en rapprocherait un tant soit peu. Mais ça n’était pas le cas, ça ne le serait jamais. Alors pourquoi ? Pourquoi prétendre une telle chose ? Les monstres n’étaient pas les seuls à vouloir dissimuler leur vraie nature, même les lieux se prêtaient au jeu.
Elle s’assied en tête de classe, sortant le discours pompeux et habituel qui doit être servis à chaque heure de retenue. Elle brode avec soin ses mots, ses gestes, tout concorde et s’accorde parfaitement. Elle sait se prêter au jeu, elle aussi. Elle l’a toujours su. Ce qui était un jeu au départ est devenu une manie universelle. Il s’est imposé doucement, imperceptiblement, lui, les Hommes, les masques dont on s’affuble, les règles qui régissent ce monde, ces préceptes stupides qu’on inculque. Ces institutions absurdes qu’on érige.
Les voix perlent et s’égrènent, montent dans les aigus, s’étendent dans les grave. Et la frustration la consume. Elle attend, un regard, un geste, un mot, juste un, un de trop. Elle se confectionnerait une excuse et décamperait bien vite de ce triste endroit.
Elle reconnait bien vite les habitués, s’attarde davantage sur les visages qu’elle n’avait jamais croisés. Esquisse les traits qu’elle aurait entrevus ci ou là. Mais un son la sort de sa torpeur. Sourd, dépité, une voix, des mots, une phrase connue :
« Ta gueule, Laurel. »
Hardy. Hardy. Hardy, une proie de choix, ô doux Hardy qui la sortira d’ici. La phrase de trop, l’excuse qui lui permettrait de se faufiler, ce serait lui. Elle se redresse, demandant à la classe entière de se taire et annonçant fièrement que Monsieur Perry Hardy devait rendre visite à Madame Holloway. Tous cessent leurs activités pour se concentrer sur Erin, mais aussi et surtout sur la mine défaite de Perry.
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