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It's the end when I begin
Dans cet établissement pas de discrimination, tout le monde demeure sur un pied d’égalité : vampires, humains, loup-garous, succubes et autres créatures. Pour ce faire il est naturellement obligatoire de conserver une forme humaine. Marre du monde des humains où vous vous sentez à l’étroit, mal à l’aise ? Il vous manque simplement la liberté. Le pensionnat est là pour vous. Nous saurons vous trouver où que vous soyez et qui que vous soyez.Cependant derrière tout ces aspects d’égalité et de liberté les plans se trament et la tentation de hausser sa race en influence au sein de l’établissement apparaît. Les tensions montent secrètement et lentement entre les différents individus et l’odeur âpre de la confrontation entre celles-ci commence à ce faire sentir. Sous des airs angéliques vos voisins de table peuvent très bien vous haïr. Tout n’est que voile et mensonge. Maintenant à vous de faire votre entrée, qui que vous soyez, quoi que vous soyez. Continuerez vous le jeu malsain qui se joue dans l’établissement ou vous dresserez vous contre celui-ci en faisant éclater la vérité au grand jour ? Saurez vous passer « de l’autre coté » ?
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MessageSujet: Ice cubes don't like Summer { Erin McCarley. Ice cubes don't like Summer { Erin McCarley. Icon_minitimeMer 1 Juin - 18:32


Ice cubes don't like Summer.


On dit qu’une femme des neiges ne tremble jamais face à la température. Même quand elle est au plus bas. Les Yuki-onna sont des êtres de l’Hiver, après tout.

Ouais, ben, conneries que tout cela.

Oh, certes, c’était totalement véridique, mais seulement quand on parlait du froid. Et, bien sûr, Shura ne lançait pas d’insultes si familières, même dans son esprit. Mais il restait au moins aussi virulent que ça. C’était juste un peu plus soutenu. Les Matriarches lui auraient fait des gros yeux, si elles avaient entendu ne seraient-ce qu’un dixième des jurons qui résonnaient dans son esprit. Sauf que, il en était sûr, elles n’avaient jamais expérimenté un tel calvaire. Depuis qu’il était arrivé au pensionnat, c’est-à-dire il y avait seulement deux semaines, il avait était saturé d’informations. Créatures, événements, dons étranges, le choix était vaste, mais le jeune homme avait aussi fait connaissance avec le soleil. Bon, ce n’était pas la première fois, il l’avait déjà vu, mais l’astre n’avait jamais brillé aussi fort. Juste une pâle éclaircie de temps en temps, quand le pouvoir de ses consœurs faiblissait, rien de plus.

Shura s’avachit sur son bureau. Il n’en pouvait plus. Ses mèches se collaient contre son front, ses vêtements ne quittaient plus sa peau d’un centimètre, et des gouttes dévalaient en permanence le long de sa nuque. Ses cheveux attachés n’y faisaient rien. Oh oui, le soleil, il connaissait, mais là, ça n’avait rien à voir. Le petit prince des glaces remua sur sa chaise, mal à l’aise. Il avait l’impression que si cela continuait, soit il allait faire corps avec son siège, soit il allait fondre dessus. Le bois lui semblait incandescent par moment et il sursautait de temps en temps, comme si on l’avait brûlé. Heureusement, sa chambre de dortoir était vide. C’était le week-end, et tout le monde était dehors. Personne n’était assez fou pour s’enfermer par une journée pareille.

Pour le moment donc, aucun pensionnaire n’avait vu son attitude pas très digne pour une femme des neiges. Même si, en regardant bien, on voyait que depuis plusieurs jours, il ne supportait plus vraiment l’Été. En un sens, vu sa nature, cela semblait normal. Mais un enfant de l’Hiver ne devait pas montrer sa faiblesse.

Shura se redressa soudainement et refit sa queue de cheval. Bien qu’elle ne serve pas à grand-chose, il ne pouvait pas non plus la laisser aussi défaite. Il en profita aussi pour lisser les plis de sa longue robe. Légère, vaporeuse et avec des volants aériens, elle semblait parfaite pour l’été. Sauf que cela ne suffisait toujours pas. Notre jeune homme plissa les yeux et essuya la transpiration sur son front. En plus, il était vraiment fatigué. Il sentait ses pouvoirs se démener pour le maintenir en bonne condition et si quelqu’un touchait sa peau, il s’apercevrait qu’elle était agréablement fraîche, malgré le temps. Mais, encore une fois, cela ne suffisait pas pour Shura. Un simple printemps plutôt doux l’aurait surpris, mais un été aussi chaud, c’était vraiment trop. C’est comme si sa nature poussait un cri d’alerte et montrait avertissement sur avertissement. Doucement mais sûrement, il sentait son contrôle lui échapper. Que ses pouvoirs marchent non-stop le fatiguait et sa bride sur ces derniers devenait plus lâche à chaque seconde.

Son bras tremblota légèrement et il lâcha son stylo. Le dit stylo roula avec lenteur sur la surface de la table, et fut suivi par deux orbes bleutés et légèrement écarquillés. Gelé. Le stylo avait à moitié gelé. Et il ne l’avait pas du tout voulu. Même pas un petit peu. Shura se leva d’un bond. Il fallait qu’il fasse quelque chose. Ou sinon, il risquait de tout refroidir. Et peut-être même dans tous les sens possibles du terme.

    Il faut que je trouve un endroit moins...chaud, ahana-t-il péniblement avant de sortir de la pièce.

Ça, c’était une bonne idée. Encore fallait-il pouvoir la mettre en pratique.

La semelle de ses sandalettes claquait sur le sol des couloirs qu’il empruntait, produisant un petit écho. Les corridors et les pièces se succédaient, tantôt semblables, tantôt dissemblables. Aucun d'eux, pourtant, ne lui délivrait la sortie. Depuis combien de temps avait-il quitté le dortoir, déjà ? Il ne comptait plus le nombre d’escaliers qu’il avait dû monter et descendre. Mais il ne demanderait pas son chemin, non. Parce qu’une femme des neiges, ça ne se perdait pas. Et ça ne pliait pas devant la température.

Finalement, au bout d’un moment interminable, il débarqua à l’extérieur. Mettant sa main en visière pour se protéger de la soudaine augmentation de lumière, il s’aperçut qu’un chapeau de paille se trouvait désormais sur son crâne. Une bonne âme avait dû avoir pitié, lors de ses nombreux arrêts où il feignait d’admirer un objet quelconque, et avait dû lui donner, à son insu, le couvre-chef. Il le prit entre ses longs doigts de craie, le fit tourner un peu, puis le remit. Avec ça, il avait encore plus l’air d’une humaine, mais tant pis. Les Matriarches ne mesuraient pas à quel point, un kimono aussi épais que le leur, en été, c’était juste pas possible. Alors il avait opté pour une longue robe, et après avoir un peu observé quelques demoiselles, pour une paire de sandalettes en guise de chaussures.

Shura, cherchant à savoir où il avait atterri, observa les alentours. La piscine. Quand diable était-il arrivé dans les alentours du gymnase ? Oh, peu importe après tout. Il était enfin dehors et…il n’y avait pas un poil de vent. La seule brise du coin, elle émanait de son propre corps et faisait légèrement voleter le bout de ses cheveux, comme souvent. Ses yeux se posèrent sur l’étendue miroitante. La piscine, pourquoi pas ? C’était peut-être une bonne idée. Peut-être qu’auprès de l’eau, il se sentirait mieux. Plus au frais. Il s’approcha lentement, comme pour prendre le temps de tout observer. Sur la droite, un groupe de pensionnaires jouait au ballon, tandis que d’autres semblaient se poursuivre à toutes vitesse d’un bout à l’autre du bassin. Certains, encore, trempaient juste le bout de leurs pieds et discutaient joyeusement, ou bien encourageaient les divers compétiteurs. Shura décida d'aller vers la gauche, visant l’endroit le moins fréquenté. Enfin, pour l’instant. Mais avec un peu de chance, il le resterait.

Sauf que la chance ne semblait pas avec lui, car à ce moment-là, une tête blonde jaillit hors de l’eau. Erin.
C’était Erin.
Et là, Shura fit l’un des trucs les plus stupides de son existence : il ne s’enfuit pas.

Au contraire, il s’approcha, et se laissa tomber au bord de l'eau. Ramenant ses genoux contre son torse, il les entoura ensuite de ses bras, fourrant sa tête à l’intérieur de ce mini-tipi improvisé. Sa chevelure suivit le mouvement, mais au ralenti, comme dans une pub pour shampoing, avant de finalement se replacer sagement dans son dos.

Oh, seigneur...Les dalles entourant la piscine n’étaient même pas froides. Shura gémit faiblement.

    Comment faites-vous pour supporter toute cette chaleur ?


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MessageSujet: Re: Ice cubes don't like Summer { Erin McCarley. Ice cubes don't like Summer { Erin McCarley. Icon_minitimeJeu 2 Juin - 20:21



« Un soupir étrange monta à leurs lèvres et elles s'enfoncèrent dans les vagues. La petite sirène écarta le rideau de pourpre de la tente, elle vit la douce épousée dormant la tête appuyée sur l'épaule du prince. Alors elle se pencha et posa un baiser sur le beau front du jeune homme. Son regard chercha le ciel de plus en plus envahi par l'aurore, puis le poignard pointu, puis à nouveau le prince, lequel, dans son sommeil, murmurait le nom de son épouse qui occupait seule ses pensées, et le couteau trembla dans sa main. Alors, tout à coup, elle le lança au loin dans les vagues qui rougirent à l'endroit où il toucha les flots comme si des gouttes de sang jaillissaient à la surface. Une dernière fois, les yeux voilés, elle contempla le prince et se jeta dans la mer où elle sentit son corps se dissoudre en écume… »

Un sourire s’esquisse, une larme dévale cette joue que j’arbore avec contentement d’habitude, cette histoire me faisait toujours autant d’effet. Je ne pouvais m’empêcher d’admirer ce courage, de maudire cette innocence, d’exécrer cette altruisme, et pourtant je comprenais parfaitement, je saisissais avec vraisemblance la noblesse de ces actes, et m’affaissais pour sangloter à nouveau. En serais – je capable ? Un amoncellement de questions, d’interrogations, de suggestions arrivait par vagues successives, elles dansaient joyeusement dans mon crâne étriqué, aucune d’entre elles ne voulait prendre sa sœur comme cavalière. Elles finirent par s’arrêter, stoppant leur danse effrénée lorsque Tsukasa entra dans la salle. J’avais l’habitude de me réfugier dans cette pièce, j’y passais le plus clair de mon temps. Bercée par les illusions qu’elle me procurait, je m’étalais au sol, ressassais mon glorieux passé, pour finir par m’endormir dans la position que j’avais prise le matin même. Bien sûr, j’étais réveillée par le bruit de notre cher Gluttony, qui malgré son jeune âge, campait pratiquement dans le frigo de la salle du conseil, c’était presque impossible de l’extirper de là, et donc de manger, je devais calculer, préparer un plan machiavélique à fin de pouvoir me sustenter, ou attendre, lorsque j’étais fatiguée, le moment fatidique où il devrait vider ses intestins. Les yeux fixés sur son estomac de plus en plus imposant, je patientais, émettant quelques hypothèses sur la sortie des aliments qu’il ingérait quand enfin, il se précipitait vers le doux trône, siège où je ne poserais jamais mon délicat postérieur.

Je me levais donc avant d’ouvrir le frigo, saisissais une pomme et descendis ensuite au deuxième étage, la chaleur étouffante avait fait fuir bon nombre d’élèves, je lançais un regard vers l’extérieur, interceptant quelques regards, m’agrippant aux traits que je reconnaissais, Miguel n’était pas encore levé apparemment, Baku non plus. Mon scalp blond tanguait au rythme de mes pas légers, je glissais marche par marche, - j’étais de celles qui ne se perdent pas dans les « chemins sinueux »-, Pour finir par atterrir dehors, j’hésitais quelque peu sur l’endroit où j’allais me rendre. L’activité était d'or et déjà définie, bien sûr, je voulais nager, me baigner, imbiber chaque cellule de mon corps de ce liquide qui m’était indispensable. Après quelques secondes la décision fut prise, la piscine. Ses eaux claires me feraient du bien, et je croiserais peut être mon cher et tendre Yoko.
Je me déshabillai, avant de plonger la tête la première dans l’étendue qui me faisait face, un bien intense m’envahissait, c’était apaisant et rafraîchissant, je longeais la piscine d’avant en arrière avant de sortir ma caboche de l’eau, captivée par l’être qui me faisait face, et tout aussi étonnée par la question qu’il venait de lancer avec appréhension ;

« Comment faites-vous pour supporter toute cette chaleur ? »

Il était drôle, son manque de sens commun me fascinait, je sortis la moitié de ma carcasse de l’eau pour me poser à ses cotés.

« L’eau, c’est de la glace fondue pas vrai ? Et bien ça peut être rafraîchissant, moins que de la grêle ou un flocon mais dans ces jours de canicule on s’en contente, tu devrais essayer ! »


Une phrase pour répondre à sa question, une proposition pour le faire rester davantage, j’étais toujours aussi troublée par la beauté de son scalp, par son visage noble, sa peau presque givrée. Je restai là à le contempler, attendant un mot de sa bouche.

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MessageSujet: Re: Ice cubes don't like Summer { Erin McCarley. Ice cubes don't like Summer { Erin McCarley. Icon_minitimeSam 4 Juin - 11:43

Blablabla.


Une piscine. Un mot et un endroit tout à fait commun pour beaucoup de gens. Un terme au sens évident, une utilité tout à fait transparente. Si ce n’est pour Shura. Quand on lui avait fait visiter le pensionnat (une visite plutôt longue d’ailleurs, vu qu’il n’encadrait pas la moitié de ce qu’on lui disait), et qu’on avait évoqué la chose, il avait levé bien haut ses deux sourcils, l’air de dire « Mais pourquoi faire » ? Un grand bassin d’eau qui ne servait pas à se laver, c’était limite illogique. Non, à ses yeux, ça l’était complètement.

Les grands espaces d’eaux, ça, il connaissait. Dans la demeure familiale, il y avait d’immenses bains, capables d’accueillir près de la moitié de la famille en même temps – ce qui, vu leur nombre, n’était pas négligeable. Donc, le concept, il saisissait. Mais l’utilité ? Il avait eu du mal. Même encore maintenant, les yeux rivés sur la surface ondulante, il s’interrogeait. Non seulement on se ne lavait pas là-dedans, mais, parait-il, l’eau était chargée de produits qu’il valait mieux éviter d’avaler. Du savon ? Grand Dieu, alors s’il y avait vraiment du savon, pourquoi on ne se lavait pas avec tout simplement ?

Shura secoua la tête en dénégation. Si ces gens voulaient juste nager, pourquoi ne pas directement aller jusqu’à un lac ? Au lieu de construire une chose aussi artificielle et pleine d’une eau qu’il ne fallait surtout pas ingérer. Bon, il supposait que les sources et autres entourant le pensionnat n’étaient pas forcément très propres, mais c’était sûrement moins nocif qu’il ne savait quels savons.

Tout à ses réflexions, il n’avait pas encore répondu à Erin. Tant pis, une femme des neiges pouvait se faire attendre. Puis, un truc le titillait. Il sentait quelque chose crisser sous ses semelles, et il n’avait pas encore eu le courage de regarder. Cela ne faisait qu’une poignée de minutes qu’il était ici, alors il n'y avait aucune chance que…Il souleva son pied droit de quelques centimètres et esquissa un début de grimace. Si. Ce qu’il craignait mais ne voulait pas admettre était arrivé : voilà qu’une fine couche de gel grignotait joyeusement les dalles en dessous de ses chaussures.

Décidément, cela ne s’arrangeait vraiment pas. L’air de rien, comme s’il souhaitait s’étirer, il étendit ses jambes devant lui, se servant de sa peau pour recouvrir les traces de glace. Au moins, cela le rafraichirait un peu, et peut-être même que ça fondrait. Dans le pire des cas, ses pouvoirs échapperaient encore plus à son contrôle et augmenteraient la couche, mais il serait aussi plus au frais. Enfin, mieux valait l’éviter quand même. La chaleur ne lui réussissait véritablement pas, ses neurones étaient franchement mous. Se rappelant soudainement les dires d’Erin, il la regarda quelques instants, puis observa la piscine, puis de nouveau Erin. Certes, l’eau pourrait lui faire du bien. Encore fallait-il qu’elle soit assez froide pour ça. Mais là ne résidait pas le problème.

Shura redressa légèrement son buste, carra les épaules, releva le menton, ferma à demi ses paupières, et plissa les lèvres. Et enfin, il riva ses yeux de glace en direction de la demoiselle.

    Insinueriez-vous que je devrai me baigner au milieu de tous ces…gens ?

Mépris à l’état pur et rictus de dédain bien ancré sur les lèvres, Shura était en cet instant tout à fait imbuvable. Tout à fait femme des glaces. Comme quoi, sa faiblesse n’avait pas duré longtemps.

    Je crains que cette suggestion ne soit tout à fait inappropriée.

Petit silence, comme pour ensuite enfoncer encore plus le clou.

    Ne vous en déplaise, Erin.

Et voilà, il l’avait enfoncé. Mais il n’y avait pas que cela. Oh non. S’il voilait ses actions et cherchait lui-même à se voiler la face, c’était pour éviter une éventuelle catastrophe. Shura changea de position et se mettant à genoux, se pencha vers la surface de la piscine. Doucement, lentement, et avec délicatesse, il baissa son bras jusqu’à effleurer l’eau du bout des doigts, comme si l’endroit entier risquait de se briser à son seul toucher. Enfin, pour être exact, ce n’était que son ongle qui entrait en contact avec l’eau. Et pourtant, cela suffit. Quand il retira sa main, une seconde ou deux plus tard, un petit glaçon s’était formé et voguait maintenant sur l’eau tranquillement. Le petit prince des glaces ramena son bras et reprit sa position première, genoux contre le torse mais tête appuyée dessus cette fois, et non pas cachée entre les plis de sa longue robe. Il détourna les yeux, semblant toiser avec répugnance un groupe de jeunes particulièrement bruyants sur leur droite.

Néanmoins, pour Erin qui avait assisté à toute la scène, il était évident que Shura voulait juste faire comme s’il n’avait jamais trempé son doigt dans l’eau. Comme si ce glaçon, qui désormais avait presque fondu, n’était jamais apparu. Comme si ses pouvoirs étaient encore parfaitement sous son contrôle. Comme s’il n’avait pas, de lui-même, avouer indirectement une faiblesse. Sa faiblesse.

La partie inférieure de ses lèvres tremblota un instant. Juste un tout petit instant, avant qu’il ne se ressaisisse, et ne la morde violemment, pour empêcher tout nouveau débordement. Sans prévenir, il se releva soudainement. Allons. Il avait plus de maîtrise que ça. Il n’était pas si…si...Fragile. Et il allait le prouver. Tout de suite.

Un pas, et une sandalette en moins. Deux pas, et la deuxième sandalette qui s’en va.

Trois pas. Et puis, Plouf !

Il avait sauté, comme ça, tout habillé.
Et il y avait juste un tout petit problème. Mais alors tout petit.


Shura ne savait absolument pas nager.


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MessageSujet: Re: Ice cubes don't like Summer { Erin McCarley. Ice cubes don't like Summer { Erin McCarley. Icon_minitimeLun 6 Juin - 12:40




Je le détaillais comme on détaille un objet des plis de sa longue robe, des courbes de son corps frêle à son visage pur et opalin. Surprise par son ton sec , amusée par sa répartie qui glissait sur moi comme on glisse sur un sol trempé. Je pouffais, me tordais, avant de jouer la pseudo vexée, un léger sourire au bout des lèvres, sourire qui se changea en rire aigu lorsque je le vis s’engouffrer la tête la première dans l’étendu céruléenne. Il se débattait à présent, tentait de s’accrocher à une bouée sans succès, ramait, tendait les bras, bougeait énergiquement, personne dans l’assistance, personne ne prêtait attention à ce spectacle affligeant, mirant autre part, faisait- il semblant ? Sûrement. Non il se noyait vraisemblablement, ce que les autres prenaient pour un acte théâtral n’était autre qu’un terrible appel à l’aide. Quelle idée de plonger, lorsqu’on ne sait pas nager. Je me redressais, arrangeais ma tignasse dorée pour finir par le rejoindre dans un clapotis discret, je l’atteignis en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, l’eau était mon domaine après tout, mais ces mouvements décousus et son souffle saccadé me gênaient, il m’assena plus d’un coup pris par la panique, je m’éloignai donc, le laissant se fatiguer et accessoirement avaler un peu plus d’eau. Lorsque ses gestes se firent plus lents, son corps plus lourd, je revins doucement, passant mes bras sous les siens pour le hisser hors de la piscine. Il n’était plus blanc mais blafard, exsangue, presque vert. Ma caboche posée sur son torse humide, je cherchais les battements de son coeur, pour finir par les trouver, faibles. Il avait avalé trop de liquide, je m’en voulais légèrement de l’avoir laisser paniquer au lieu de le raisonner, mais je n’étais pas douée pour ces choses là, je n’étais pas un gourou de la psychologie mais des artifices.

J’hésitais.

Devais – je poser mes lèvres sur les siennes ? Lui faire un massage cardiaque ? Emplir ses poumons d’air qu’aurait rejeté les miens ? Non, il n’en avait pas besoin. Il reprendrait conscience sous peu, j’en étais certaine, sereine en me lançant cette réflexion, j’attendais sagement son retour. Du moins un instant, avant de pincer ses joues creusées par l’asphyxie. Je soupirais, lui ordonnais de se relever immédiatement, son pouls s’émoussait, son souffle disparaissait lentement. J’approchais mon visage du sien, laissant mon bec l’aborder sans le toucher pour autant. Hébétée, je tombais en arrière en le voyant écarquiller les yeux.

“ On ne saute pas dans l’eau quand on ne sait pas nager !”

Quelle pensée stupide, se jeter à l’eau en toute connaissance de cause, je remis mon visage en place, dressée, fixe, je le toisais encore avant d’aller m’emparer de deux serviettes que j’avais ramenées avec moi le matin même. Le regard gazeux, le sourire béat entrèrent en scène peu avant ma proposition.

“ Tu veux que je t’apprennes à nager ? Je suis plutôt douée, c’est un peu normal vu ma situation mais bon, j’étais la meilleure nageuse de la famille ce qui n’est pas négligeable. Et tu en auras surement besoin.”

J’entourais ma chevelure dans la serviette avant de la tapoter doucement.
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