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© Design #6 par Erin McCarley, optimisé sous Firefox. | BACKGROUNDIt's the end when I beginDans cet établissement pas de discrimination, tout le monde demeure sur un pied d’égalité : vampires, humains, loup-garous, succubes et autres créatures. Pour ce faire il est naturellement obligatoire de conserver une forme humaine. Marre du monde des humains où vous vous sentez à l’étroit, mal à l’aise ? Il vous manque simplement la liberté. Le pensionnat est là pour vous. Nous saurons vous trouver où que vous soyez et qui que vous soyez.Cependant derrière tout ces aspects d’égalité et de liberté les plans se trament et la tentation de hausser sa race en influence au sein de l’établissement apparaît. Les tensions montent secrètement et lentement entre les différents individus et l’odeur âpre de la confrontation entre celles-ci commence à ce faire sentir. Sous des airs angéliques vos voisins de table peuvent très bien vous haïr. Tout n’est que voile et mensonge. Maintenant à vous de faire votre entrée, qui que vous soyez, quoi que vous soyez. Continuerez vous le jeu malsain qui se joue dans l’établissement ou vous dresserez vous contre celui-ci en faisant éclater la vérité au grand jour ? Saurez vous passer « de l’autre coté » ? |
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| Infernale tentatrice, un jour tu brûleras en Enfer. • PV Harlie. [Terminé] | |
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CALL ME Albertina O. Sørensen PlASTICS BEAUTIES | Sujet: Infernale tentatrice, un jour tu brûleras en Enfer. • PV Harlie. [Terminé] Sam 24 Déc - 21:20 | |
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Un pied après l'autre. Tes talons claquent sur le sol de ce lieu aux allures de prison dorée. T'as de l'allure, c'est certain. Chevelure flamboyante savamment disciplinée, frange arrangée et queue de cheval haute, le tout donnant une coiffure qui semblerait venir tout droit de ces affiches si kitsch des années cinquante, montrant de pulpeuses pinups souvent si peu vêtues. Toi, malgré ta provocation presque innée, t'es quand même habillée. Aguicheuse, certes, mais pas vulgaire. Heureusement. T'aurais encore plus mauvaise réputation, sinon. Un corset aux rayures noires et blanches, soulevant quelque peu ta poitrine déjà bien opulente, moulant ta taille un peu trop maigre peut-être, et finissant par rejoindre une jupe. Tissu fluide, blanc, léger. Elle épouse tes hanches avec malice, et s'arrête tout juste au milieu de tes cuisses dont le galbe n'en devient que plus intéressant. C'est court, c'est sexy. C'est toi. Ou presque. Et ce n'est pas tout. Longues jambes pâles manquant de soleil, et talons hauts. Noires et blanches, le bout ouvert, laissant voir tes ongles vernis de rouge carmin. Pourtant, t'es déjà grande. Mais c'est pas ça qui t'empêche d'avoir envie de l'être plus encore. Incorrigible. Enfin bon, t'es prête. Mais pour aller où ?
Ce matin, elle avait du se lever plus tôt que prévu. A son grand malheur. Pourquoi ? Très simple. Depuis son arrivée, et à cause d'une stupide faute dans son nom de famille, son courrier ne lui parvenait pas. Résultat, chaque semaine, elle devait aller le quérir par ses propres moyens. Auprès d'un certain Intendant qui semblait prendre un malin plaisir à la faire tourner en bourrique avant de daigner lui donner ce qu'elle venait chercher. De ce fait, mais pas seulement, elle s'était mise en tête de s'amuser un peu avec lui. L'autre raison étant qu'il semblait insensible à ses charmes qui n'étaient pourtant plus à vanter.
Il n'avait rien des hommes qui lui plaisaient habituellement, mais à vrai dire, elle s'en fichait, car malgré cela, il n'avait rien de repoussant. Et puis, comme elle aimait le dire parfois, elle aimait tout le monde. Ou détestait tout le monde. Les deux. Certainement. Enfin, pour l'heure, elle venait de terminer de se préparer, tenue choisie avec soin. Il y avait une certaine élégance dans sa provocation, à vrai dire.
La porte claque après tes pas. Tu marches. On te regarde. Et tu souris. On te désire. T'en frémis. On te hais. Un fou-rire te prend. Tu t'en fous de c'qu'on peut bien penser de toi. Tu te déteste déjà, de toute façon. Personne ne pourrait faire mieux. Quant à faire pire. Inutile d'y penser. Tes bras se balancent doucement dans ton mouvement, tu te déhanches avec grâce. De la légèreté dans ta démarche. Juste ce qu'il faut. Pour aguicher, pour plaire, pour exciter. Mais ce matin, tu n'en as absolument rien à faire. T'as autre chose en tête. Quelqu'un d'autre, surtout. Ce quelqu'un d'autre, c'est l'fameux Intendant. Tu vas le dévorer tout cru celui-là, tu te l'es promis. Clairement.
Elle n'était plus très loin. La porte de son bureau était devant. La jeune femme, sourire accroché à ses lèvres maquillées de rouges, tout comme son regard de braise cerclé de khôl noir et de cils vertigineusement longs, frémissait presque d'avance. Elle avait hâte de ce petit face-à-face qu'elle se promettait de rendre très intéressant. Alors, doucement, ses pas cessèrent. Elle frappa à la porte. 3 coups réguliers, avant d'ouvrir ladite porte, le battant grinçant légèrement. Toujours souriante. Elle entra. Puis ferma la porte derrière elle. Restant quelques instants ainsi, sans bouger, le fixant, son sourire s'étirant, quelque chose de charmant.
Doucement, tu te rapproches de lui. Le chasseur guettant sa proie. Tu restes debout, le dévisages durant quelques instants, avant de finalement te décider à parler. Quelques mots, ta voix toujours aussi envoûtante et agréable : « Bonjour, monsieur l'Intendant. » Tu gardes ton sourire. Et l'imagines frémir à l'entende de ce ton suave que tu aimes employé quand tu t'adresses à lui. Pourtant, durant quelques instants, ton regard divague.
Elle regarde rapidement autour d'elle. Ce bureau, il est si. Vide. Sans réelle personnalité. Si ce n'est détail qui l'avait fait rire la première fois, ces figurines de dinosaure disposée sur un bureau des plus standard, quoi qu'assez grand. Le mur lui était plutôt vide, à par une reproduction d'un tableau dont elle ne connaissait rien, et qui au final, ne l'intéressait pas vraiment. Non non. Lui. Elle le regardait à nouveau, ses prunelles turquoise, un mélange suffisamment subtil de vert et de bleu le rendant si envoûtant. « Je viens chercher mon courrier. Encore. »
Le encore te semblait nécessaire. Pour le taquiner. Et à force de devoir venir sans qu'il cède à ta récurrente demande de corriger cette stupide erreur, tu finis par te dire qu'il le fait exprès. Qu'il veut te voir. Ou t'entendre. Ou les deux. Et tu te demandes quand est-ce qu'il se décidera à te toucher, hein ? Vicieuse.
Dernière édition par Albertina O. Sørensen le Dim 25 Déc - 2:21, édité 1 fois |
| | | CALL ME Harlie Mauchly-Eckert DO IT IF WE SAY IT | Sujet: Re: Infernale tentatrice, un jour tu brûleras en Enfer. • PV Harlie. [Terminé] Sam 24 Déc - 21:41 | |
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  Harlie s'était levé bien avant le soleil, comme à son habitude. Mais cette impression d'angoisse qui l'avait saisi au réveil n'était, elle, pas ordinaire. Certainement quelque chose s'était passé lors de ses songes. Mais de quoi avait-il rêvé, cela le golem ne se souvenait plus. Il ne se rappelait jamais de rien. Ne lui restait, à chaque fois, que ces restes de sentiments, heureux ou malheureux. Le brun s'y intéressa un peu, se questionna dessus. Mais rien ne surgissait et l'impression d'être un étranger à lui-même l'envahit alors qu'il observait le vaste ciel par la fenêtre. Son existence lui semblait avoir autant de consistance que le vide entre des atomes. Il n'était qu'un tas de glaise et de circuits imprimés mués par un sort. Un golem. C'était comme s'il n'était pas un être légitime, puisque n'était pas issu de la vie elle-même. La vie était un miracle. Lui n'était qu'une construction destinée à imiter ce prodige, ce mystère. Ce qu'il faisait n'était que copier, point vivre. Pensait-il vraiment par lui-même, avait-il la liberté de se déterminer ? Est-ce que tous ses faits et gestes étaient conditionnés par son intelligence artificielle d'ordinateur ou le sortilège qui l'avait fait naître ? C'est une pensée terrible que de se croire incapable de se maîtriser. Plus il subsistait, plus Harlie avait l'impression qu'une main invisible le guidait. Il n'avait jamais osé demander si quelqu'un d'autre ressentait une pareille horreur. Peut-être même que ses réflexions, à cet exact moment, étaient le fruit d'autre chose que la capacité d'un être vivant (et pensant) à se questionner sur le monde et lui-même. Peut-être que tout ce qui se trouvait autour de lui, son corps y compris, n'était qu'une illusion. Comment vérifier ?
Sa perplexité se dissous dans les bouillons de l'eau qui sur le feu semblait crier comme si torturée. Cette pensée cruelle arracha un sourire d'animal carnaire à Harlie. La pensée de jeter ce liquide brûlant sur un de ses chats pour l'entendre se tourmenter traversa son esprit. Cela le fit rire que de s'imaginer la triste scène. Le golem saisit le manche de la casserole, éteignit le gaz et versa son contenu dans une tasse où un sachet de thé noir et quelques cuillères de sucre reposaient. De la vapeur s'en échappa vers son visage en une sensation de chaleur agréable. Il sentit, après coup, qu'il avait froid. Harlie avait pourtant, autour de ses épaules, encore la couverture de son lit. Mais elle ne tenait pas aussi chaud que des vêtements (bien qu'il portait un pantalon, mais ce n'était pas suffisant). Laissant son thé infuser, le gigantesque être alla vers son armoire déjà ouverte. Sur des cintres pendaient un nombre incroyable de vêtements pour la plupart noirs, et sur le sol s'étalait un nombre impressionnant de chaussures diverses. Il ne fallut à Harlie qu'une minute pour savoir et trouver quoi mettre. Sous le regard de son couple félins, il se déshabilla, enfilant un jean droit noir aux coutures claires qu'il enserra d'une ceinture simple. Avant d'enfiler son haut, le golem prit le temps de sentir sous ses bras. Bien que s'étant lavé juste avant de s'endormir, il lui était arrivé plus d'une fois que de devoir se relaver le matin. Mais ce n'était pas le cas aujourd'hui. L'imposant enfila son t-shirt, qui sur son devant représentait Shredder (oui, le méchant des tortues ninjas). Mais cela importait peu, car par-dessus il enfila un hoodie qui resterait normalement fermé jusqu'en haut toute la journée. Il oublia juste que la capuche de celui-ci était ornée de petites pointes de tissus, que les filles interprétaient comme de minuscules oreilles de chats mais que ceux qui connaissaient l'esprit tordu de Harlie voyaient comme les cornes d'un démon. Comme à son habitude, il en remonta les manches, dévoilant ses puissants avant-bras. Il enfila une paire de chaussettes (noires) et retourna à son petit déjeuner, bien plus frugal qu'on pourrait le penser à la vue de sa stature. Un thé et deux tranches de pain noir. Une fois cela avalé, le golem se brossa les dents, vérifia que ses chats (toujours couchés sur son lit, les flemmards) avaient de l'eau et des croquettes pour la journée, enfila une paire de baskets colorées et s'en alla vers son bureau. Il était six heures cinquante.
A sept heures, Harlie alluma les lumières de son lieu de travail, salua d'un « bonjour » son ordinateur et lui fit un câlin tout en rajoutant « comme tu m'as manqué ». Il s'effondra alors dans son fauteuil et resta un moment oisif, réfléchissant aux tâches de sa journée. C'était un mardi, un jour où tout est lent et paisible. Quoiqu'il ressentait toujours cette pointe de tristesse, qui datait de son réveil. Ses yeux d'un bleu soutenu parcouraient le plafond, cherchant une araignée, pour se sentir moins seul. Il voulait trouver quelqu'un qui lui ressemblait. Un soupir souleva sa cage thoracique et son doigt se tendit pour allumer le chauffage qu'il avait installé sous son bureau et, dans le même geste, son ordinateur. Le golem enleva ses chaussures et se positionna en tailleur sur son siège, légèrement gêné par les accoudoirs. Le fax, dans un coin de la pièce, avait craché quelques feuilles auxquelles il ne porta guère trop d'attention, préférant tout d'abord vérifier ses mails, après avoir mis sur ses oreilles son casque. Il avait rarement de la visite ou des coups de téléphone si tôt le matin, aussi pouvait-il se permettre ce geste de détente. Il ouvrit aussi une partie d'échecs en ligne, histoire de faire passer le temps un peu plus vite et oublia presque de mettre ses lunettes.
C'est peut-être parce qu'il faisait trop de choses à la fois qu'il ne l'entendit pas toquer et ne la vit pas entrer. C'est à peine s'il entendit le son de sa voix magique par-dessus le chant dissonant d'Alice Cooper. Ses cheveux roux entouraient son visage précieux et sa silhouette fluide semblait être celle d'une sylphe. Harlie enleva son casque de ses oreilles, le laissant tomber sur son encolure. Il mit son menton dans sa main et un sourire goguenard déforma ses lèvres en guise de bonjour. La sirène portait, comme à son habitude, l'idée du stupre avec la distinction d'une impératrice. Son buste était retravaillé d'un corset, qui insistait sur la générosité de sa poitrine et la délicatesse de sa taille, coulant sur la rondeur de ses reins. Il ne voyait pas ses pieds d'où il était, mais le tissu fluide de sa jupe laissait à deviner l'arque de ses cuisses, ce qui était bien plus intéressant. Harlie passa outre le fait que la combinaison de noir et blanc n'avait pas ses faveurs, préférant sur le corps des femmes des couleurs plus vives. Le golem imagina la demoiselle qui devant lui se tenait dans une robe marine piquée de pourpre. Il empêcha son esprit de s'égarer sur des sentiers plus érotiques, qui par dépit alla vers ceux de la violence. Le sang sombre coulant sur une peau si blanche, le contraste offert avec la couleur des hématomes... des os si fragiles, la chair si tendre... Oooh ! Si belle ! Ce moment d'égarement ne dura qu'une fraction de seconde, avant qu'un frisson ne le parcoure. Albertina – car c'était bien elle, cette perle des fonds marins – avait les épaules nues. « Uuuh, vous me donnez froid vêtue ainsi... »
Harlie fronça les sourcils, se redressant dans le fond de son fauteuil. Le golem resserra son pull autour de son large corps, sentant une vague glaciale le parcourir. Ses yeux de crocodile repartirent un moment sur l'écran de son ordinateur. De trois clics il éteint la musique, fit un petit roque et envoya un mail. Sans reporter ses yeux sur la sirène, il reprit la parole. « Veuillez renouveler votre requête, je vous prie. » Regardant au-dessus de ses verres, son visage de nouveau impassible, le grand être ajouta sa justification. Son ton était lisse, presque mécanique. Et la politesse, dans sa bouche, sonnait comme une banalité. « Mon attention était ailleurs, j'en suis désolé. » Harlie savait très bien ce qu'elle venait chercher. Mais il fit semblant d'avoir oublié le pourquoi de toutes leurs rencontres précédentes. |
| | | CALL ME Albertina O. Sørensen PlASTICS BEAUTIES | Sujet: Re: Infernale tentatrice, un jour tu brûleras en Enfer. • PV Harlie. [Terminé] Sam 24 Déc - 21:44 | |
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Alors comme ça, il ne l'entendait même pas, ne l'avait pas remarquée ? Décidément, il allait falloir améliorer bien des choses, avec lui. Car à vrai dire, la demoiselle qu'était Albertina détestait ne pas être remarquée ou ignorée. Alors, bien évidemment, là, il avait fait quelque chose, inconsciemment, qui lui avait déplu. Pourtant, la plantureuse rousse ne se sépara pas de son sourire aussi charmeur que charmant. Toujours à le fixer. Attendant peut-être un peu trop patiemment qu'il daigne enfin l'écouter. Trop patient pour que ce soit innocent. La veuve noire attendait son heure, sans nul doute.
Tu l'as vu, ce sourire, quand il a enfin baissé son casque, s'accoudant à son large bureau pour te regarder. Ce sourire. Sur ses lèvres. Tu ne peu que le lui rendre, toujours aussi malicieuse et coquine. Presque naturel chez toi. Droite, les bras doucement tirés vers l'arrière, tes deux mains jointes sur le haut de ton fessier rebondi, tu le fixes, le sonde presque. Son regard bleu sombre te fait penser aux fonds marins, à ces abysses encore inexplorées. Tu pourrais t'y noyer, t'y perdre. Mais heureusement pour toi, tu sais nager. Tu sais te débattre et t'en sortir. Tu ne couleras pas. Pas pour cette fois.
Son regard nota rapidement qu'il avait semblé perdu, durant quelques instants, quelques secondes peut-être. Mais cela fait toujours du temps perdu, même infime. Et puis, une seule seconde d'inattention lorsque l'on se retrouve face à une femme telle qu'elle peut nous être fatal. Il devrait faire attention. Autant frustrée qu'amusée par ses non-réactions face à ses charmes pourtant notable, elle n'en reste pas moins pleine de ressource. Fourbe. Vicieuse. Oui. La sirène est un vice évoluant sur de longues jambes pâles et dotées de courbes à en damner un saint. Si tant est que qui que ce soit sur cette maudite planète puisse être qualifier ainsi. Cela n'en est pas moins sûr.
Enfin. Il t'adresse la parole et ton sourire se mue en une moue coquine, son regard de braise se fait un tantinet plus insistant, alors que de tes lèvres s'échappent ces quelques mots : « Il ne tient qu'à vous de me réchauffer. » Indécent. Aguicheur. Audacieux. Tout à fait toi. Toi la vile tentatrice à la chevelure couleur d'enfer. Tu le regardes toujours, tu ne cilles pas. La provocation sensuelle et charnelle se lit dans ton regard. Il cèdera, à un moment ou un autre. Et toi. Tu es bien loin d'imaginer ce qui lui est passé par l'esprit lorsqu'il t'a regardée, un peu plus tôt. Peut-être serais-tu plus méfiante et moins audacieuse si tu savais. Mais tu ne sais pas. Tu t'en fous. T'es déjà sale de toute façon. T'es déjà la salope de tant de monde que plus rien ne te fais peur. Mais tu le devrais, pourtant. Tu ne le sais pas.
Il prit ensuite se ton banal qui la fit soupirer. Elle haussa vaguement les épaules, l'observant du coin de l’œil à présent, feignant une sorte de désintérêt pourtant faux. Sauf que lui, pour l'instant, ne la regardait plus. Ses lunettes sur le nez, il avait l'air de trouver plus d'intérêt dans l'écran de son ordinateur que dans les courbes, hymne à la luxure, de la demoiselle. Quel odieux personnage. Sauf que... Ce n'était que le début du jeu. Une mise en bouche amusante et distrayante, avant de lancer la partie. Partie qu'elle avait la conviction de pouvoir remporter dans heurts ou presque.
Ton sourire s'est déplacé au coin de tes lèvres couleur de sang, mais aussi de pêcher, de tentation. Ton rouge est choisi avec soin, toujours. Il correspond ta crinière, et rend ta bouche que plus désirable encore. Cette bouche qu'il ignore et qui pourtant pourrait lui faire ressentir des délices des plus pervers au plus exquis. Vraiment. Il ne sait pas ce qu'il rate. Pas encore. Et toi, tu te retiens de rire devant son attitude si stoïque. Il te demande de répéter une phrase qu'il connait déjà. Tu la lui as dite tellement de fois déjà depuis le début de cette année. Mais à chaque fois. Le même manège. Il aime te faire bouillir d'impatience, ou alors, il aime ta voix. Oh oui. Ta voix. Peut-être. Peut-être est-ce cela qui l'excite ? Et si tu lui murmurais quelques mots sensuels, quelques idées salaces au creux de l'oreille, peut-être serait-il plus enclin à céder. Céder à tes avances, à la douceur de tes seins et la chaleur de ton entrejambe. Tu ne penses pas ?
Alors, doucement, tu t'approches. Juste un pas, et de tes jambes tu touches le bureau, le tissu de ta jupe s'écrasant un peu. Lentement, tu te penches, tu lui souris vaguement, et tu lui glisse, d'une voix si chaude et si langoureuse qu'un iceberg en fondrait s'il t'entendait : «Je suis venue chercher mon courrier. Monsieur. L’Intendant. » Un autre sourire. Et une vue plongeant sur ton décolleté. Tu n'as pas peur d'être trop audacieuse. On ne l'est jamais trop. Tu ne crains pas non plus de provoquer ou de choquer. Tu es trop au dessus de cela, tu t'en fiches éperdument. Ce que tu veux, toi. En ce moment. C'est lui. Pour une fois ou pour plusieurs. Entre tes cuisses. Sentir ses larges mains empoigner tes seins. Des gémissements, aussi. L'idée même de tout cela te fait frémir de la tête aux pieds, et lentement, tu te redresses, te mordillant doucement la lèvre inférieur, sans gâcher ton rouge à lèvres.
Trop parler lui ferait plaisir, surement. Alors, elle ne dit que le nécessaire. Sans pour autant rester sage. Jamais. Elle a le vice dans le sang.
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| | | CALL ME Harlie Mauchly-Eckert DO IT IF WE SAY IT | Sujet: Re: Infernale tentatrice, un jour tu brûleras en Enfer. • PV Harlie. [Terminé] Sam 24 Déc - 22:06 | |
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  Le soupir d'Albertina parvint jusqu'aux fines oreilles d'Harlie et les fit frémir. C'était un soupir las, qui ponctuait souvent leurs entrevues. Le golem se serait inquiété de ne pas l'entendre. Il ferma les yeux, inspira longuement comme cherchant à attraper cette plainte. A l'engloutir. Il aimait cette idée que d'avaler. De dévorer. C'était peut-être parce qu'il se sentait si vide, désert. Que ce soit physiquement ou intellectuellement. Harlie se sentait l'envie d'absorber tout et quiconque. Ingurgiter l'univers entier. Le faire disparaître en lui-même. Faire disparaître. Anéantir. Harlie voulait anéantir ce soupir. Toujours cette violence, cette agressivité. Cette façon de se sentir vivre par l'annihilation, de se construire par la destruction. Un fait inhérent à sa race. Eux, crées dans le seul but de détruire, qu'on supprimait d'un mot si, par malheur, ils n'avaient plus rien à démolir. Alors Harlie, mué par la peur de disparaître lui-même (la mort !) cherchait toujours quelque chose à casser, supprimer. Il la casserait, la démolirait. Cette pensée lui fit mal. Terriblement mal. Mais rien ne paraissait sur son visage sur lequel n'accrochait pas le temps. Harlie restait de roc alors qu'en lui bourdonnait des sentiments contradictoires. L'envie d'assassiner et l'envie de protéger. Parce que le golem aimait sa présence et qu'Albertina lui était devenue, rapidement, précieuse. Certainement que sa vénusté était la source de sa passion pour elle. On a toujours envie de protéger ce qui est beau. Les hommes font cela à longueur de vies. Toutes ces œuvres gardées, dépoussiérées, restaurées ! Chacun possédait son trésor et le défendait. Et Harlie, qu'est-ce qu'il trouvait beau ? La chose que jamais il ne possèderait. La vie. La véritable vie. Pas la vie qui, comme la sienne, pourrait être ramenée d'un sort. Celle qui, une fois partie, ne revient jamais. De ce fait, chacune des âmes de cet établissement lui était précieuse. Et encore plus, celles qui avaient pour enveloppes les plus beaux ornements. Le golem aimait ce qui était esthétique. Ou plutôt, aimait ce qu'il désirait. Parce que protéger est une chose, mais posséder, ne serais-ce qu'un moment était une expérience bien plus jouissive encore. Posséder, c'est pouvoir maîtriser, c'est pouvoir contenir. Contenir sans avoir besoin de démolir. Rendre inoffensif. Il voulait, parce qu'il la désirait, la posséder. Ainsi, il n'aurait pas à la démolir. Non, il n'aurait pas besoin de faire cela. Non, pas besoin... Pourquoi ne parvenait-il pas à s'en persuader ? C'est vrai qu'il lui était déjà arriver de casser ses propres possessions... Oh. Pauvre Simcha.
Albertina fit un pas en avant, ramenant les pensées vagabondes de l'intendant vers son joli corps. Parce qu'elle n'était qu'un corps. Elle se présentait ainsi. Elle le mettait en avant, de façon outrageuse. Un corps sans âme. Comme tant d'autres. Comme lui. Ses mots lents attirèrent son regard animal. Ils tintèrent dans ses tympans, chant séducteur. Harlie sentit les poils de sa nuque se dresser alors que les sons coulaient d'entre ces deux lèvres qui réclamaient des baisers. Ah ! Pouvait-on les prendre entre les siennes, sans risquer d'étaler leur couleur aniline ? Pouvait-on baiser ses yeux, sans défaire leur contour savamment dessiné ? Pouvait-on la serrer contre soi sans risquer de défaire son visage ?
La rousse se pencha, lui laissant à loisir d'observer sa gorge, prête à déborder de sa prison. Le golem sentit un fourmillement dans son bas ventre, ce qui l'insupporta. Ne pouvait-il pas résister à ses instincts ? Qui était le maître, entre l'esprit et le corps ! La peau de sa poitrine était laiteuse, sans grain. La lumière s'y reflétait comme sur du nacre, les sublimant. Ah ! Que pouvait-elle lui trouver ? Elle, si parfaite ! Qu'avait-il pour l'attirer ? Lui, si grossier. Une musculature de bœuf, une peau brune et tachetée. Un visage qu'on ne saurait dire banal ou original. Mais pas beau. Ni laid. Ses lèvres charnues plantées dans cette mâchoire carrée, ce nez qui, de près, révélait être constellé de rousseurs. Ses deux grands yeux aux pupilles et iris longilignes. Rien ne les rapprochait. Pas même leurs caractères. Certainement elle ne lui trouvait rien. Il était juste un caprice. Il fallait juste lui résister, jusqu'à ce qu'elle se lasse. Oui, lui résister. Et lui aussi, à force de la voir, se lasserait. Oui, il se lasserait. Etais-ce possible ? Son intégrité et sa peur de se faire renvoyer (où irait-il ?) lui interdisait le moindre geste de travers. Mais cette bête intérieure, son véritable lui (le sauvage) lui sommait d'agir selon ses envies. Il n'était pas fait pour avoir une morale. Il n'avait pas de morale. Il faisait juste semblant.
Elle se redressa. Harlie se leva de sa chaise et sans un mot disparut dans une pièce attenante à son bureau.
Il revint, deux minutes plus tard, avec un carton et deux pulls. Il n'avait pas relevé quand Albertina susurra que c'était à lui de la réchauffer. Le golem s'était contenté de rosir, mais sa peau déjà foncée faisait que cela ne s'était pas vu (du moins, il l'espérait). Certes, Harlie comprit tout le sens de cette phrase. C'était une approche directe qui ne laissait aucun doute sur le caractère hypersexuel de la sirène. Ce n'était pas la première fois que l'intendant rencontrait de pareils tempéraments. Il y avait bien, dans cet établissement, des incubes et des succubes. Mais jamais il n'avait imaginé que ce serait une sirène qui lui ferait de telles avances. Et elle s'accrochait ! Cela le déstabilisait quelque peu. Il ne parvenait pas à mettre entre leurs deux personnes la distance qu'il faudrait... Ah, pourquoi était-il si humain, si sensible aux charmes des monstres ? Eh ! Chercherait-elle à l'amadouer, pour ensuite se nourrir de sa chair ? Si c'était cela, elle serait bien déçue. Tout son corps avait la saveur de la glaise.
Harlie vint de son côté du bureau et s'assit sur le rebord de celui-ci. On entendit le bois craquer sous le poids du golem, qui ne s'en formalisa pas. Il posa le carton sur ses cuisses et mit les deux hauts face à la plantureuse créature. L'un était un pull avec un col en V, dont la matière rappelait le cachemire. L'autre était un gilet imprégné du parfum d'Harlie. Tous les deux pouvaient contenir au moins trois fois Albertina. « Choisissez si vous le désirez. Je peux bien vous en prêter un le temps que vous trouviez quelque chose de plus chaud et pratique. »
C'était un geste qu'il faisait souvent et qui était devenu une habitude. Le géant était serviable au possible, car savait que plus il rendait service, plus on lui revaudrait quelque chose. Plus il gagnerait en influence. Et l'idée de savoir Albertina porter un de ses vêtements était une sensation quelque peu agréable. Savoir qu'elle y laisserait son odeur, sa présence... Ah, le revoilà parti sur une route interdite ! Harlie, gêné, fuyait le visage d'Albertina. Toute son attention convergeait vers la boîte. Une boîte que la demoiselle aussi connaissait – c'était là qu'il mettait le courrier qu'il devait transmettre. Une à une, avec des gestes lents et mesurés, Harlie saisissait chaque enveloppe. Entre deux inconnus, un nom surgit. Albertine Sorensen. Doublement mal orthographié. Faisant semblant de rien, l'intendant la passa et, arrivé au bout des missives, hocha négativement de la tête. « Je crains ne rien avoir pour vous, mademoiselle Sørensen. » Il osa lever ses yeux vers ceux de la sirène, attendant sa réponse. Sa voix.
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| | | CALL ME Albertina O. Sørensen PlASTICS BEAUTIES | Sujet: Re: Infernale tentatrice, un jour tu brûleras en Enfer. • PV Harlie. [Terminé] Sam 24 Déc - 22:10 | |
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Les frissons. Tu adores ça, hein ? Tu aimes tellement sentir leur épiderme se couvrir de frémissements, forts ou légers, quand tes mots les caressent ou ton corps les effleurent. Tu le sais, rien que tes mots peuvent provoquer l'émoi en eux, et ça. Ça t'excites, c'est certain. Alors, quand tu nota chez lui cette réaction, légère, presque invisible, mais que ton oreille intéressée savait remarquer. Alors, ton sourire s’agrandit, tu te mordilles doucement la lèvre, et tu attends. Attends d'en voir plus. De voir mieux, plus excitant encore. Son corps. Tu n'as pas trop pu l'observer, et sa tenue n'aide guère à y voir quelque chose. Pourtant. Il t'intrigue. Il en impose, t'écrase presque de sa masse importante. Mais rien en cela te repousse. Il pourrait te maîtriser, te dominer, te posséder, et tu aimerais ça. Car de toute façon, en rien il ne te domptera. Certes, il pourrait te faire sienne pour une nuit, un peu plus, mais à long terme, tu es aussi libre que les vagues sont folles.
La flamboyante pinup s'était redressée, regardant toujours l'Intendant avec un petit sourire en coin dont elle avait le secret. Coquine et malicieuse. Invitant son vis-à-vis à jouer avec elle. Un peu, beaucoup. A la folie et avec passion s'il le fallait, pourquoi pas. Mais jamais elle ne parlait de sentiments. Considérant que cela était autant superflu qu'inutile. Ce qu'elle ressentait allait de la colère au désir fou, déviant parfois vers une sorte d'affection étrange et ambiguë. Rien de plus. Jamais elle ne se le permettrait. Jamais elle n'oserait. Parce que ressentir c'était souffrir. Et que sale comme elle l'était, elle souffrait suffisamment sans en demander plus. Elle n'était pas de ce genre. Quoi que quelques morsures et griffures, ainsi qu'un peu de brutalité n'était pas de refus, selon la situation.
Il se lève. Ton regard le suit, glisse sur son dos, et termine sa course rapide et perverse sur quelque chose qui vu d'ici semble intéressant. Son fessier. Le jean le révèle suffisamment pour que ton regard ait été attiré par lui. Ta lèvre inférieur, charnue et attirante, se retrouve à nouveau prisonnière entre tes dents bien blanches et alignées, das un mouvement, une sorte de tic nerveux parfois interprété avec une connotation coquine. En cet instant, c'est bien l'cas, tu l'avoues sans en rougir. Ou presque.Maintenant, tu sais ce qui semblerait intéressant de palper un peu. Suffit de trouver le bon moment, et tu sais que ta main n'aura aucun souci à satisfaire tes envies.
Il revint peut après. Rapide. Avec lui, un carton qui la fit soupirer, et deux pulls. Il n'avait peut-être rien dit sur sa remarque des plus perverse et audacieuse, mais elle se doutait bien qu'elle n'était pas tombée dans l'oreille d'un sourd. Et même si là, son moyen de la réchauffer n'était pas celui qu'elle suggérait, elle était presque certaine qu'il avait très bien compris. Comme c'était mignon. Enfin bon. Maintenant qu'il était debout, elle notait sans peine son imposante stature, son allure tout sauf passe-partout. Il y avait quelque chose chez lui qui la faisait frémir d'une étrange excitation. De par son physique, il était fait pour la dominer sans partage et sans conditions. Et pourtant, Albertina sentait qu'elle pouvait le dominer tout en le laissant la posséder. Pourquoi pas. Encore fallait-il arriver jusque là.
Tu le regardes s'asseoir sur le bureau qui craque quelque peu. Toi non plus, tu ne dis rien. Simplement, tu observe les deux vêtements qu'il te tend. Ils sont tous les deux trop grands pour toi, bien évidemment, mais ton choix se porte sur le gilet. Tu tends la main, et effleure, par inadvertance ou non, sa main. Tu lui souris en coin, amusée, et tu l'enfiles lentement. Il dissimule ta silhouette, un peu trop peut-être. Qu'importe. Suggérer. Cela fait naître bien des fantasmes. Comme celui d'imaginer les courbes ravageuses d'une femme sous un vêtement qu'on aurait porté. Et justement, celui-ci portait un parfum d'homme. Tu souris et le regarde droit dans les yeux. « Merci, monsieur l'Intendant. C'est très... Gentil de votre part. Et votre parfum et très agréable. » Même si tu aurais préféré respirer ce dernier directement contre la peau de son cou, et y laisser au passage quelques soupirs et baisers langoureux.
Cela était fait. Et lui, il s'affairait à fouiller dans le fameux carton. Le regard aiguisé et curieux de la demoiselle, ces prunelles aux couleurs de la mer un jour presque calme, observait comme elle le pouvait les noms écrit sur les enveloppes souvent blanches. Standards et banales. Jusqu'à ce qu'elle ne voit un nom comme le sien. Mal écrit. Elle l'avait vu rapidement, certes, mais était presque certaine que ce courrier lui était destiné. Parce qu'elle avait reconnu l'écriture sèche de celle qui disait être sa génitrice, et qui semblait prendre un malin plaisir à écrire son nom de façon improbable. Et pourtant. Elle se tut, ne disant rien. L'homme passa la lettre comme si de rien était. Elle le sentait. Il l'avait fait exprès. Surement. Il ne pouvait en être autrement.
Sa phrase fit sourire la demoiselle en coin. Son regard caressant le sien lentement, longuement, comme pour endormir sa proie avant de mieux l'égorger. Le gilet n'avait pas été fermé, laissant donc toujours entrevoir cette opulente poitrine qui ne le laissait surement pas indifférent. D'un pas léger, elle se rapprocha de lui, la tête doucement penchée sur le côté.
Son regard se fait tout à coup presque instigateur. Tu souries d'avance à ce que tu vas dire, ce que tu vas faire. Tu es à ses côtés, ta main se pose sur le bureau. Non loin de lui, tu ne le touches pas. Pas encore. Tes lèvres, elle, semblent vouloir se rapprocher de son oreille, et lorsque la distance fut enfin amoindrie, tu lui murmures presque, aussi langoureuse et envoûtante qu'une sirène se doit de l'être : « Vous en êtes vraiment certain ? Ne pourriez-vous pas... Vérifier encore une fois... S'il vous plaît ? » Et tu souris encore, te reculant légèrement. Tu es pressante sans l'être vraiment. Aguicheuse également, tu en joues et rejoues. Tu le tentes, car ainsi penché, il voit toujours ta gorge si alléchante, retenue presque avec peine dans ton corset étriqué. Cruelle. Vicieuse.
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| | | CALL ME Harlie Mauchly-Eckert DO IT IF WE SAY IT | Sujet: Re: Infernale tentatrice, un jour tu brûleras en Enfer. • PV Harlie. [Terminé] Sam 24 Déc - 22:32 | |
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  Albertina saisit le gilet et le glissa sur ses épaules d'ivoire. La sirène n'en serra pas le col autour de sa gorge, la laissant exposée aux regards perdus du golem qui ne pouvait, de temps à autre, s'empêcher de s'y égarer. Pour quelqu'une se disant avoir froid, elle laissait bien trop de chair exposée aux grands yeux de l'intendant. Une étrange émotion le saisit quand elle flatta son odeur, mais cela se dissipa trop vite pour savoir ce que cela était. Harlie n’était pas habitué à être ainsi courtisé. On le préférait toujours à d’autres. Plus beaux, plus riches, plus intelligents. Le golem n’avait pas grand-chose à offrir à la délicatesse des femmes. Elles lui reprochaient souvent d’être trop brusque, pour ne pas dire violent. Un être âpre, rude qui n’avait de calme que l’apparence. Il est vrai que malgré sa stature de lutteur professionnel, Harlie était une vraie souris grise. Toujours dans son bureau, il sortait rarement. Pour s’entraîner, il préférait faire de la corde à sauter dans son appartement. Ses courses, il ne les faisait qu’une fois toutes les deux semaines, tôt le jeudi matin. Et si lui prenait l’envie de s’aérer, il ouvrait la fenêtre. Le monde de dehors lui faisait un peu peur et toujours il craignait de s’y perdre. C’était comme s’il était une pierre de l’établissement magique, qui n’aurait pas d’autre but que d’en former les murs. C’était sa demeure, mais aussi sa prison. Il s’y était enfermé tout seul, comme un moine dans sa retraite. Harlie ne voulait plus rien à voir avec l’extérieur. Il ne lisait pas les journaux, n’écoutait pas la radio, ne regardait pas la télévision. L’intendant préférait l’espace qu’il s’était créé, bien délimité et qui, pensait-il, durerait toujours. Oh, et puis. Elle avait dit que c’était gentil de sa part. Qu’il était gentil. De façon imperceptible, un sourire narquois envahit les lèvres du golem, pour disparaître plus vite qu’il n’était apparu. Alors que leurs regards continuaient de se mêler, Harlie se demanda si Albertina continuerait de se montrer si avenante avec sa haute personne si jamais elle apprenait son véritable tempérament. Plus bestial qu’une bête des enfers, et cet amour pour la démesure des passions ! Ah, ce corps pulpeux qui presque contre lui se pressait, quel goût avait-il ? Harlie n’avait jamais de sa courte vie eu le loisir que de croquer une sirène… Il n’y avait personne. Personne pour les voir, pour l’entendre. Il n’aurait pas besoin d’un couteau. Juste de ses dents. Juste un morceau… lequel choisir, tous lui mettaient l’eau à la bouche… Sa poitrine. Ces seins qu’elle lui présentait, à croire qu’elle n’attendait que cela. Qu’il la saisisse, qu’il l’immobilise. Qu’il s’en serve pour assouvir ses ardeurs. Elle n’attendait que cela. Peut-être pas exactement dans le même sens qu’Harlie le concevait, même si cela se rejoignait. Il n’y avait que la fin qui changeait. La faim. Ses canines, elles ne demandaient qu’à l’embrasser, cette si jolie créature. Ah ! C’était bien à cause de moments pareils qu’Harlie appréciait sa solitude sans jamais se plaindre. Chaque interaction sociale risquait de se terminer en repas improvisé… Il avait pourtant mangé ce matin. Le sourire d’Albertina se fit plus grand, dévoilant ses dents parfaitement blanches. Ses joues s’arrondirent, elle se rapprocha. Harlie ne protesta pas, empreint de sa propre folie. La main de la rousse se posa tout près de la sienne. Si près qu’il sentait sa chaleur sur sa peau glacée. Et elle se remit à chanter. Des mots qu’il ne comprenait qu’à moitié. Des mots qu’il se contentait d’écouter. Si avenante… Elle s’éloigne. Harlie ne put s’empêcher d’approcher son visage, la poursuivant. Gouter ses lèvres, parfumées de cosmétiques… Il n’y avait plus là la peur de se tâcher. Parce que la sensation du sang poisseux sur son épiderme lisse était un de ses petits plaisirs. D’un rictus il entrouvrit ses lèvres, prêt à saisir celles d’Albertina. Il avait, sans vraiment s’en rendre compte, saisi le poignet de la jolie. Non pas doucement, comme le ferait un amant. Mais avec force, pour qu’elle ne s’échappe. Un si joli brin de fille… La sonnerie du téléphone retentit. Le visage d’Harlie dévia de sa course initiale. L’intendant se tordit pour atteindre le combiné, situé derrière lui. Aucun trouble ne se lisait sur son visage, et quand il répondit à l’appel, sa voix n’eut aucun sursaut. Mais le golem évita le regard de la sirène. Il se leva en vitesse, posant la boite de courrier à sa place, près de la sirène et s’enfuit dans la salle attenante à son bureau. Non pas que donner quelques information administratives à son interlocuteur demandait un isolement parfait pour sa concentration, mais que venait de l’envahir une gêne atroce. Il avait failli se défaire de ses principes. Il avait mis en danger une élève ! Il avait laissé cet espèce de monstre reprendre le dessus sur sa conscience. Ah, et avec tant de facilité ! La pauvre, quel horreur était-il… Albertina n’avait rien fait de mal, c’était lui le fautif. L’intendant se sentait d’une grande colère à sa propre encontre. Il faudra qu’il lui présente ses excuses. Ah, espérons qu’elle n’ira pas raconter cet horrible incident à un de ses supérieurs ! Ou pire, qu’elle ne révèle cela à ses camarades ! Oh, si elle faisait cela, il la boufferait… Il la violerait, l’étranglerait… s’il la séquestrait ? Harlie, se rendant compte de ses pensées s’offusqua lui-même. Incapable de prêter attention à ce qui se racontait à l’autre bout du fil, il prit sa voix neutre d’individu afféré et dit qu’il rappellera plus tard, sans plus d’explications. Le voilà qui bâclait son travail ! Le sauvage n’avait pas encore retrouvé suffisamment son calme pour oser regarder si Albertina était toujours là. Il ne cessait de penser à ses grands yeux candides, à ses épaules menues, à la finesse de sa taille. Sûr, elle devait tenir entre ses deux grandes mains ! Ses deux grandes mains de meurtrier… Ah, et son poignet, il était si chaud ! Le golem sentait encore dans sa paume sa présence… Qu’il aimerait recommencer ! D’ailleurs, avait-elle un bon coup de poignet ? Harlie roula des yeux face à sa propre bêtise et ne put se retenir que de frapper son front de la paume de sa main. Plus il tentait de chasser de son esprit toutes ces idées néfastes, plus il en venait. Il n’en voulait pas, qu’elles s’en aillent ! Le golem, cherchant à reprendre le contrôle complet de ce qu’il était, mit ses coudes sur une table envahie de dossiers et posa dans ses mains sa lourde tête. Des souvenirs qu’il ne savait agréables ou cauchemardesques venaient se mêler à ses fantasmes, tous reportés sur une seule et même créature, à la peau blanche et aux cheveux roux. Il n’y avait plus qu’elle. Quel sort lui avait-elle jeté pour ainsi le rendre fou ? Qu’il lui était désagréable de sortir de ses gonds. Quelle honte, quelle honte ! Se pensant hors de vue de quiconque (la pauvre, elle avait dû s’enfuir), Harlie laissa aller un peu son corps, dont il tenait habituellement les rênes de façon trop ferme. Il eut quelques violents spasmes, quelques crispations. Ah ! Ses gémissements étaient-ils aussi doux que le son de sa voix, quand à son oreille elle murmura quelques mots ? « Albertina… » Un nom qui n’était plus qu’une plainte. Harlie se mordit la main, tourmenté. Un instant, il imagina que cela pouvait être le cou de la sirène. |
| | | CALL ME Albertina O. Sørensen PlASTICS BEAUTIES | Sujet: Re: Infernale tentatrice, un jour tu brûleras en Enfer. • PV Harlie. [Terminé] Sam 24 Déc - 22:35 | |
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Vile tentatrice. Séductrice cruelle qui vous attire et vous leurre, vous promets du plaisir et vous jette. Oh oui, du plaisir. Mais cela, ce n'est pas elle. Non. Albertina séduit. Mais elle n'écrase ni de détruit ceux qui tombent dans ses filets. Si vous n'êtes pas à son goût, elle vous laissera simplement sans répondre à vos avances, avec pour simple souvenir sa voir enchanteresse, un sourire enjôleur, peut-être un rire amusé. Sa chevelure à la couleur de l'enfer, et semblerait presque refléter tous les vices, mais c'est la luxure qui coulent en elle, qui semble gravée dans sa chair.
Tu le vois. Il se rapproche. Il semble vouloir quelque chose. Tes lèvres charnues et douces, peut-être. Possible. Après tout, elles semblent si délicieuses, si attirantes. Tu les vois, les siennes s'entrouvrent, démontrent l'envie d'en saisir d'autres, pour les posséder. Intéressant, pourquoi pas. Et tu le veux, après tout. L'envie se fait soudainement presque pressante. Alors tu ne le repousses pas, loin de là, tu sembles presque l'inviter à se presser un peu. Et puis, tu sursautes, ton corps se recule légèrement. Sa main venait de saisir avec fermeté ton poignet. Durant quelques instants, tu avais douté, tu avais presque eu peur. Mais finalement, tu étais restée là, silencieuse, attendant, tes prunelles laissant entrevoir une soudaine impatience. Qu'il se dépêche. Tu n'attendrais pas des années.
Quand elle désire quelque chose, mieux ne vaut pas la frustrer, ni ne lui refuser, car la flamboyante rousse sait se faire capricieuse et odieuse, parfois même. Et là, loin de se douter de quoi que ce soit, trop audacieuse, elle espère ce baiser, en frémit même à la simple pensée. Mais, trop naïve, si elle savait. Si seulement elle pouvait entrevoir ne serait-ce qu'une infime partie de ses pensées sombres. Ferait-elle encore la fière.
Et puis. Le téléphone. Gêneur inutile. Il se tourne, se contorsionne, décroche, parle et finit par te lâcher, sans même oser te regarder. Il fuit. Il semble faible. Quelque chose le trouble et te fait frémir. Idiote. Tu ne te doutes même pas ce qu'il projetait de te faire. L'idée d'en parler ne t'effleure même pas. Tu as eu un peu mal, mais il se ferait pardonner. Oh oui. Tu le ferais s'excuser, ne serait qu'en usant de ta perfide voix, ce chant maléfique et si doux. Il ne pourra y résister, tu t'en doutes.
Cette sirène. Cette créature rongée par le vice jusqu'aux arêtes. Elle est si sûre de son charme, si provocante, muse perchée sur des talons hauts. Elle joue avec le feu en cet instant, elle le sent mais ne se retient nullement de s'en rapprocher. Cela la perdra.
Et puis. Tu restes là. Tu réfléchis. Tu te tâtes, tu te demandes ce qui est mieux. Mais l'impatience te brûle et t'étreint. Attendre. C'est trop long. Frustrant. Alors, tu y vas. Tes pas se font à nouveau entendre, et leur rythme régulier laisse deviner son déhanché aguicheur, ta démarche souple et le balancement de tes hanches si délicieuses. A croquer. Lentement, ta mains se tend, tu ne te soucies guère de la discrétion et de la politesse. Tu te rapproches, prête à pousser la porte, mais... Tu l'entends. Tu souris. Ton prénom, sortant de ses lèvres. Le ton semble désolé. Tu en frémis. Cela te va comme excuse, alors tu pousses la porte et le vois.
Il était là. Assit à ce bureau croulant sous les dossiers nombreux et épars. A ce demander comment le meuble faisait pour supporter cette charge. Assis, une main près de la bouche, mais qu'il semblait mordre. Que lui arrivait-il ? Elle ne savait pas, mais cette idée ne resta bien bien longtemps à son esprit. Elle le savait, le sentait. Elle le voulait, maintenant. Le pourquoi du comment était simple et futile. Elle voulait l'entendre gémir son prénom, et en frémir encore. Ce serait si doux, ce serait si bon. Excitant.
Silence, rien ne franchis tes lèvres. Tu te rapproches encore. Tes deux mains se posent sur la table, tu te penches vers lui, ta poitrine menaçant une fois de plus de s'échapper. Il ne tiendrait qu'à lui de tendre sa main et d'en saisir un pour en apprécier le galbe, tâter cette douceur, cette blancheur et cette fermeté. Qu'il ose et tu te ferras douce au creux de ses grandes mains. Tes doigts, ces ongles rouges, se glissent lentement sur sa main, cette mains maltraitée par ses dents, et tes lèvres couleurs de sang lui murmurent, le ton de ta voix se faisant aussi sensuel qu'une envoutante litanie : « Encore... Répétez encore mon prénom ainsi, monsieur l'Intendant... C'était si... Excitant... » Puis. Tu souris, tu le noies dans ton regard océan. Tu n'imagines pas ce qui risque de t'arriver.
Sa main touchait toujours la sienne. Lentement, elle s'était quelque peu redressée, sa gorge pourtant toujours offerte à sa vue, à sa perversité et ses désirs. Elle était prête à se laisser posséder, sans pour autant courber l'échine. Soumise. Jamais. Ce n'était pas la même chose. Et, avec une lenteur affligeante, sa voix doucereuse parvint une seconde fois à ses oreilles, en ces termes : « Et ne vous en faites pas... Personne ne saura rien... Rien du tout. Promis. »
Sourire en coin. Tu espères le convaincre. Tu espères qu'il cèdera. Tu voudrais tellement sentir ton corps frémir entre ses mains, se laisser aller au plaisir contre lui, gémir, frémir. Ah ! Ce serait si bon, si bon...
Elle est si naïve. Elle ne sait pas ce qui l'attend. Bien mal lui en prend.
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| | | CALL ME Harlie Mauchly-Eckert DO IT IF WE SAY IT | Sujet: Re: Infernale tentatrice, un jour tu brûleras en Enfer. • PV Harlie. [Terminé] Sam 24 Déc - 22:50 | |
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  Elle n’était pas partie. Pire, elle s’est approchée, comme une lionne triomphante et prédatrice. Ah, qu’il aimerait qu’elle puisse lire dans ses pensées, qu’elle comprenne qu’ici elle n’avait pas la place du maître. Pourquoi ne s’était-elle pas enfuie ? N’était-il pas évident que l’état dans lequel Harlie se trouvait était des plus critiques ? Juste en passe de retourner dans cette spirale infernale, celle où il était lui-même, celle où il se sentait si bien. Comme un roi, un empereur. Qu’ils étaient loin, ces jours insouciants… Que s’était-il passé entre hier et aujourd’hui, pour qu’il décide d’épargner une proie si délicieuse ? Pourquoi l’envie de sucer son sang, qu’il imaginait de la couleur des groseilles, directement giclant de sa carotide lui faisait tant horreur ? Le golem n’eut pas la force, quand il la sentit arriver, de lui dire de s’en aller. Ne pouvait-elle pas s’en rendre compte seule ? Non. La sirène était comme aveuglée. Voilà donc pourquoi elle se trouvait parmi eux, les Lust… Incapable de résister à l’appel de la chair, toujours désireuse de se sentir posséder et possédée… S’entendait-elle, lui demandant d’encore l’appeler, de sa voix faible et ravagée ? Avait-elle conscience de son rang, de la barrière qu’il ne fallait pas franchir ? Avait-elle conscience, surtout, de ce qu’il était ? Agissait-elle tout le temps ainsi, cette succube des eaux ! Combien de maladies transportait-elle alors, de lits en lits ? Et après, elle pensait le faire coucher entre ses jambes ! Ah. N’avait-il pas honte de penser tant de mal de la demoiselle ? Avait-il été mieux, durant son existence ? *Bien évidemment. Je ne m’attaquais qu’à des vierges et passait toujours en premier.* Par les cornes de tous les démons, qu’elle pensée ignoble ! Quoique c’était ses propres fautes, ses propres actes… Que cela avait été ses désirs, même si aujourd’hui sa toute nouvelle morale lui faisait rejeter la faute sur un autre lui. Alors qu’il n’existait qu’un Harlie. Et que l’autre était lui. Or le golem ne voulait plus de cette facette de sa personnalité. Il avait dit qu’elle n’existait plus… il avait menti. Harlie serait à tout jamais ce monstre s’amusant du mal le plus pur. Un mal relatif. Lui, n’appelait cela que jouer. Parce que sa morale était autre et que la vie, cette chose étrange, n’avait aucune valeur à ses yeux. Eh ! Simcha pouvait, en un mot écrit, le remettre de nouveau sur ses pieds !
Mais ce n’était plus le cas. Il était dans un nouveau temps. Un temps où on lui demandait un contrôle épuisant de ses pulsions les plus mécréantes. On lui demandait de transformer toute cette cruauté en amour. C’était si difficile. Ah. Qu’il aimerait, comme à ce moment, toujours avoir une main bienfaisante touchant la sienne. Si douce, si agréable. Tout se corps devait être ainsi. Velouté, presque scintillant. Et chaud, si chaud. Le brun n’osait toujours pas la regarder. Il avait fermé ses grands yeux, cherchant à résister à ses propres sentiments. Elle ne l’aidait pas, en présentant ainsi les atouts de ses chairs ! le golem l’entendait bouger, et par sa main sur la sienne se représentait tous les détails de son physique. Il voulut l’appeler une seconde fois, mais se retint de prononcer ce mot maudit. Cela n’arrangerait point les choses. Elle prendrait cela pour une invitation, elle se rapprocherait encore plus… ce qu’elle fit quand même. Harlie sentait son souffle brûlant dans le creux de son oreille et son doux parfum venait envahir son nez et sa bouche, le faisant saliver malgré lui. Quel corps lourd à supporter ! Sa résolution était-elle si faible ? Devait-il revenir aux châtiments corporels, comme quand il décida de changer de nature ? Harlie se remémora le calvaire que lui fit vivre la cilice. Ce vêtement qui représentait tous les tourments de son long chemin. Et elle qui risquait de faire s’écrouler sa fragile construction ! D’un seul murmure, d’un seul geste, d’un seul regard… Elle le pressait que de se laisser aller. Ah ! Qu’est-ce que le golem aurait aimé, par le passé, que toutes les filles l’invitent ainsi ! Mais c’était fini, c’était terminé. Tout cela lui faisait peur, tout cela lui faisait honte. le brun aimait son image droite et fière, son impression de vertu. Même si la rousse disait que jamais rien ne se saurait, lui se sentirait si mal. Si mal de céder ainsi, d’un claquement de doigt ! Même si Harlie la désirait ardemment… Planter ses dents dans son cœur, planter ses griffes dans ses cuisses…
NON !
Elle était une élève, elle était une femme à laquelle il devait du respect. Elle était un être vivant avec lequel il devait vivre et non pas s’amuser. Elle était comme une enfant, qui n’avait certainement pas encore connu dans sa vie toutes les vicissitudes de l’enfer comme lui avait pu les vivre et les perpétrer… C’était Albertina, la jolie rousse dont il aimait la voix et la silhouette, qu’il taquinait de temps à autre. Elle n’était pas une victime de plus. C’était lui des deux l’adulte, c’était à lui de ne pas flancher, même si désespérément elle cherchait à l’attirer vers les gouffres de ses désirs. Elle n’était pas fautive, certainement avait-elle vécu toujours ainsi. Sans qu’on lui résiste et sans que rien ne lui arrive… Harlie ne voulait pas la briser de corps ou d’âme, ne voulait pas qu’elle le connaisse dans son intimité, qu’importe sa forme. Harlie ne voulait pas qu’elle voie ces marques sur son corps… Qu’elle effleure son passé, du bout de ses doigts. Toutes ces cicatrices… Le golem eut un sursaut de rage incontrôlée. Son regard se déforma, ses crocs se montrèrent. Rapide et agile, il échappa à l’emprise d’Albertina, se leva et d’une main lourde la frappa au visage.
Le bruit de la gifle retentit dans la pièce vide. Albertina vacilla sur ses hauts talons, déstabilisée. Harlie n’eut pas le temps de saisir ce qui venait de se passer. Plus prompt à agir qu’à réfléchir, le golem rattrapa la belle dans sa chute. Il se retrouva assis sur ses talons à même le sol, la sirène calée dans ses bras. Il tentait de ne pas la serrer trop fort, pour ne pas l’étouffer ou trop sentir sa présence contre lui-même. Il tentait de se calmer, mais sa respiration était aussi saccadée que tous ses membres. Que venait-il de faire, oh misère… L’intendant ne savait pas ce qui l’avait poussé à commettre un tel acte et c’était cela le pire. Comment éviter qu’une chose qu’on ne comprend pas ne se reproduise ? Sa répulsion avait été contre lui seul, comment cela s’était retourné contre Albertina ? Elle était si innocente…
Le regard du golem se fit inquiet. L’avait-il frappée fort ? Un peu trop fort ? Lui avait-il démit les cervicales ? Elle aurait certainement un bleu à la joue… ses dents allaient-elles bien ? Et elle, au plus profond de ses passions, allait-elle bien ? Elle qui se pensait en sûreté auprès de lui… Qui osait, sans l’ombre d’une peur, l’approcher… Comment réagirait-elle à présent ? Irait-elle tout dire à ses supérieurs ? Ah, c’était le cadet de ses soucis en ce moment ! Harlie voulait juste savoir si elle allait bien, si elle n’avait pas eu trop peur. Si elle lui pardonnerait.
Ah, et que dire ? Aucun mot ne sortait de sa gorge. Le brun était choqué par sa propre férocité. Il chercha alors le regard de la sirène, espérait qu’elle saurait lire dans ses yeux toute sa peine. Ah, cela lui crevait le cœur, comme il s’en voulait ! Allez, un effort… Sa bouche s’entrouvrit sur un mot, qu’elle lui avait demandé. « Albertina… »
Il sentit ses yeux s’humidifier. Quelle atrocité il était ! Quel être abject et impardonnable ! Il clôt son regard et détourna la tête. Une de ses mains avait saisi le bout de quelques doigts de la sirène, fermement mais cette fois-ci, avec douceur. Après cela, elle pourrait le frapper, le fuir, le maudire… elle aurait raison. C’était comme si un gouffre s’était ouvert en lui, au contact d’Albertina.
Dernière édition par Harlie Mauchly-Eckert le Sam 24 Déc - 22:52, édité 1 fois |
| | | CALL ME Albertina O. Sørensen PlASTICS BEAUTIES | Sujet: Re: Infernale tentatrice, un jour tu brûleras en Enfer. • PV Harlie. [Terminé] Sam 24 Déc - 22:51 | |
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Elle était devant lui, le regardant avec une envie évidente, un désir déplacé et provocant. Elle le tentait de ses mots, son regard et son corps, osant lui murmurer des paroles qui jamais ne devraient être prononcées par une élève à un quelconque membre du personnel. Mais elle s'en fichait royalement, à vrai dire. Lorsque la passion lui brulait la chair, rien n'avait plus d'importance que la satisfaire et la soulager. Qu'importe les convenances, les règles. Vraiment. Albertina n'était pas fille prude et sage à se soucier de cela, à craindre les reproches. S'il devait en avoir, au moins, elle aurait eut ce qu'elle désirait avant. Et rien de mieux qu'un corps et un esprit satisfait. Son cœur lui, ne l'était pas, ne le serait surement jamais, mais là encore, ce n'était que secondaire pour elle. Parce que sûrement, son cœur, elle l'avait oublié, mettant de côtés les sentiments sincères, préférant le vice. C'était tellement mieux.
Ta main sur la sienne ne bouge pas. Tu te fais silencieuse, tu attends. Une réaction, les mots que tu lui as demandé peut-être, autre chose. Ton corps en frémit, et pas une seule seconde tu ne te doutes. Ni du trouble, ni du mal que tu peux le faire. Tu es vile et innocente à la fois. Tu ne cherches pas à le blesser, bien au contraire. Tu veux lui faire plaisir, tu voudrais l'aimer, juste une fois, juste un peu. Mais tout de même. Ta façon de voir les choses n'est pas la sienne. Ta façon de les ressentir non plus. Alors, comment aurais-tu pu prévoir cela ? Tu ne le pouvais pas. Peut-être lui non plus, d'ailleurs. Prompt, il se lève, et sa main s'abat sur ton visage. Sonnée, tu vacille, sentant la douleur s'étendre sur ta joue et ta mâchoire, alors que tu attends le contact avec le sol froid, quoi que ce n'est plus ton souci. La douleur. Tu voudrais crier, tu voudrais pleurer, mais... Albertina ne pleure pas. Tu as vécu pire que ça. Tu as enduré pire que cela. Alors tu restes de marbre, juste inerte, les yeux à demi clos.
Le contact entre le sol dur et le corps de la sirène ne vint jamais. Il l'avait rattrapée sans attendre, genoux à terre, la gardant contre lui sans qu'elle le soit vraiment. Son visage, elle le voyait vaguement, le regard flou. Son visage était à peine distingué, alors que celui de la rousse, lui, restait presque neutre, impassible. Une marque rouge était visible sur sa joue. Un bleu allait apparaître d'ici peu. Sauf que... Elle n'en avait pas grand chose à faire. Un peu de maquillage, et elle cacherait tout ça. Sa mâchoire était douloureuse aussi, et une mal de tête commençait à poindre. Embêtant.
Tu es toujours muette, silencieuse. Et, tu l'entends. Ton nom. Pas prononcé comme tu l'aurais voulu, mais la donne à changé. Tu n'es pas un modèle de prudence, de prévention, ni d'intelligence. Tu n'es pas stupide, loin de là, mais tu n'es pas un génie. Cependant, tu réfléchis suffisamment pour te dire que cela te convient. Que pour le moment, la séduction doit se calmer, quand bien même tu sais que tu auras du mal, qu'elle est en toi, qu'elle est toi, peut-être bien. Et, le regard plus clair à présent, tu l'as vu s'emplir de ce qui ressemblait à des larmes, son regard, pour qu'ensuite, il se détourne de toi. Tu ne te sens pas à ta place. Tu n'as pas l'impression que l'on peut ainsi agir avec toi. Tu as mal. Ce n'est pas la première fois. Mais depuis longtemps, ton cœur est un peu serré. C'est de ta faute, surement.
Elle sentait ses doigts enserrer les siens avec une douce fermeté. La créature marine resta ainsi quelques instants, avant de retirer sa main. Le geste était un peu brusque, un peu trop peut-être. Lentement, elle passa le bout de ses doigts sur sa joue blessé et rougie. C'était chaud et un peu enflé. Elle se glissa à sa mâchoire, appuya un peu, la bougea doucement. Douloureux, mais sans plus. Ses gestes étaient lents, très lents. Lentement, elle rejeta un peu la tête en arrière, histoire de pouvoir le regarder dans les yeux, son visage toujours affreusement inerte, impassible. Comme s'il avait été taillé dans la cire. « Il n'y a pas mort d'homme. Ce n'est pas nécessaire de faire une tête pareille. J'ai rien d'cassé. » Ses mots étaient dit avec détachement. Comme si ce n'était rien. Comme si elle avait l'habitude.
Tu le regardes longuement. Ta main quitte ta joue, pour rejoindre la sienne. Pourtant, ton geste se suspend à quelques centimètres tout juste de son visage. L'hésitation te taraude, tu doutes. Les coups, ça te connaissait, mais tu n'en redemandais pas pour autant. Audace, encore ? Elle te rendait inconsciente, et ta main finit par effleurer le contour de sa joue, très lentement. « Vous y êtes pas allé d'main morte, en tout cas. J'me rappelais pas que c'était si douloureux. » Tu ne sais pas trop comment agir. Continuer de le séduire reviendrait à lui faire croire que tu veux qu'il recommence. Te montrer trop gentille serait hypocrite. Pourtant, tu n'es pas méchante. Tu ne l'es pas souvent.
« J'ai fait quelque chose de mal pour mériter ça, au fait ? » La question se posait. Elle se le demandait. Et puis, et puis. Elle voulait sortir de ce moment étouffant, inhabituel pour elle. Que faire ? Elle ne savait pas. Le toucher encore reviendrait à surement se faire frapper. Mais... Aveuglée par sa passion, elle ne pouvait se résoudre à penser qu'il était profondément mauvais. Alors. Guidée par la passion, la bêtise aussi, elle se redressa, et l'entoura de ses bras, les passant autour de son cou, sa joue intacte contre la sienne, les yeux fermés. Le souffle court. Le silence.
Tu ne pleures pas, Albertina. Jamais. Ni cette fois, ni une autre. Alors tu ne veux pas qu'autrui se mette à pleurer aussi. Habituellement, tu t'en vas. Pour ne pas voir les larmes. Mais pas maintenant. Pas cette fois. Tu es égoïste, un peu. « Vous allez pas pleurer, hein ? »
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| | | CALL ME Harlie Mauchly-Eckert DO IT IF WE SAY IT | Sujet: Re: Infernale tentatrice, un jour tu brûleras en Enfer. • PV Harlie. [Terminé] Sam 24 Déc - 23:02 | |
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  Elle retira sa main et Harlie attendit qu’elle retire aussi tout son corps de son étreinte. Mais elle ne le fit pas. Elle contempla à l’aide de ses doigts libérés les dégâts causés à son juvénile visage, tâtonnant avec douceur la zone d’impact. Aucun sentiment n’éclairait son visage. Harlie ne pouvait dire si elle était en colère ou stupéfiée. Il n’était sûr que d’une chose. Ce n’était pas la première fois qu’on la frappait. Cela avait dû lui arriver souvent, pour qu’aucune réaction ne lui échappe. On ne réagit plus à ce qui nous paraît normal, ce qui se passe couramment. Mais ce n’était pas normal de se faire frapper. Ah, qu’il était bien placé pour ainsi penser ! Lui le bourreau des guerres diverses, qui avait fait ses armes en Bosnie Herzégovine et Croatie, qui avait connu la Tchétchénie, le Kosovo, l’Irak, la Somalie… Qui avait frappé ses hommes pour les faire avancer, qui avait noyé ses ennemis et humilié les insoumis. Encore aujourd’hui il faisait partie de Xe, malgré ses années de prison et les controverses l’entourant. Il n’arrivait finalement pas à couper avec son passé violent. Peut-être parce qu’il en était fier. Quelle était cette hypocrisie tapie dans sa vie ? Montrer du doigt ce qui était mal tout en l’ayant fait, tout en ayant encore envie de le faire. Pourquoi était-il si dur d’être soi-même dans un monde où on disait pouvoir tout faire ? Pourquoi était-il si dur de changer alors qu’autour de soi tout se détruisait et se reconstruisait d’un claquement de doigts ? Hypocrite, hypocrite ! Pouvait-il faire autrement qu’être hypocrite ? Il n’avait pas le droit d’être le golem, le vrai ! Des lois, partout autour de lui auxquelles il devait se soumettre. Des lois qui n’avaient pas été faites pour lui. Pour les gens de son espèce. Pour qui avaient-elles été faites, d’ailleurs ? Ces carcans qu’on osait briser… pourtant si fragiles. Que des papiers, des idées. Elle cherche son regard, mais lui n’ose pas croiser ses mirettes. Harlie s’est servi de sa force contre elle. Peut-être cela lui semblait normal, à Albertina. Lui aussi, cela lui semblait normal. Elle l’avait cherché ! Non, il ne devait penser ainsi. Tous ces ans où on s’efforça de lui inculquer une morale bien-pensante… Il devait s’y accrocher ! Il voulait vivre ! Même si c’était vivre enchaîné par des préceptes qui lui semblaient presque ridicules à certains moments. Pourquoi se comporter gentiment, quand c’est dans la rage qu’on est au mieux de ses compétences. Comme chaque être sur cette terre, Harlie n’avait qu’un désir. Etre reconnu pour ses talents, laisser quelque chose à ses suivants. Même si son héritage ne serait composé que de têtes tranchées, de femmes éplorées, d’impacts dans les murs et de pensées funestes. Or, dans ce monde, seuls certains avaient le droit d’ainsi se comporter… et lui ne le pouvait pas. Il avait trop à perdre. Harlie n’était pas prêt à se sacrifier pour ce qui l’avait crée – la destruction. Alors il s’efforçait à suivre un chemin qui n’était pas le sien, juste pour être là. Encore un peu, même sans but. Attendre le jour, ce jour… où il aurait la force et l’arrogance que d’être l’être de glaise et de sang, de le redevenir une dernière fois pour qu’il dégueule toute sa folie et se repaisse de la chair de ses captures. Mais était-ce le mieux qu’il puisse faire ? Ne pouvait-il pas être aussi grand dans sa bonté ? Ne pouvait-il pas aller plus haut que juste de contenir et se bercer d’idées de paix et de vertu ? Ne pouvait-il pas les devenir et arrêter de rêver à son passé ?
Il n’y a pas mort d’homme, dit-elle d’une voix certaine. Ah, Albertina ! Si elle pouvait savoir. Il y avait bien mort d’homme. Il y avait eu, pour moins que cela. Et ce geste que le brun avait eu, cette gifle retentissante ! Elle portait en elle, cette gifle, toutes les autres qu’il avait donnés. Parce que c’était toujours la même, muée par ce désir de faire souffrir. Peut-être avait-elle été plus faible que les autres, elle disait ne rien avoir de cassé. La sirène fit juste remarquer qu’elle ne se souvenait plus que cela était aussi douloureux. Elle ne se souvenait plus. Il y avait déjà eu. Harlie se rendit compte que la main de la rousse était sur sa joue. Elle y était allée si doucement qu’il ne s’en était pas aperçu. Que signifiait ce geste ? Etais-ce là encore une tentative de séduction ? Son épiderme parfait contre sa forte mâchoire… Un frisson parcourut tout son corps, le faisant se redresser légèrement. Harlie était encore plein d’envies… elles ne disparaissaient jamais. Elles seraient toujours là, jusqu’à ce qu’il les assouvisse, ou trouve quelque chose de plus intéressant encore. Mais qu’y avait-il de mieux que le contact physique avec autrui ? Le golem aimait ces moments, qui devenaient si rares. Parce que cela aiguisait ses instincts. Il lui suffirait de tourner un peu la tête et… hap ! Plus de doigts ! Ou de resserrer son étreinte jusqu’à l’étouffer… De glisser une main le long de sa cuisse… Qu’avait-elle fait pour mériter cela… Rien, justement. Rien. Personne ne mérite cela. Personne ne mérite d’être vu comme une proie ou un objet. Or, c’est ce qu’il avait l’impression d’avoir fait. Et de faire encore. Mais la sirène était une personne pensante, une demoiselle à laquelle il devait faire attention. Parce qu’il ressentait quelque chose pour elle. Qu’importe que ce soit de la haine, de la peur, du désir, de l’amour ou le tout mélangé. Elle l’émouvait et rien que pour cela il devait la chérir. Puisqu’elle insufflait en lui quelque chose qui le différenciait d’un être mort. Harlie aimait ressentir. Il aimait certes ressentir le désespoir qu’il semait, mais bien d’autres choses encore. Le golem aimait toujours à se rappeler des individus pour lesquels il s’était embrasé. Harlie aimait ces sentiments forts qui le faisaient s’évader du vide dans lequel il se noyait. Et toujours cherchait-il à les ressentir. Non pas pour autrui, mais juste pour lui. Egoïstement. Hélas, il lui fallait tant de garde-fous… Pour ne pas détruire l’objet de ses passions. Car qu’importe qu’il ressente de la haine ou de l’amour, le résultat était toujours le même : il détruisait, force de la nature incontrôlable. Le golem ne répondit pas à la question d’Albertina. Que pouvait-il bien lui dire ? « Désolé, tu es si appétissante que je ne me contrôle plus ? » ou un traditionnel et ineffable « c’est ma faute » qui ne veut, depuis tant d’années, déjà plus rien dire ? Que comprendrait-elle dans ces paroles sans sens ? Et sa voix qui risquait de trembler, de buter sur chaque mot… Tant de honte, de peur ! Et elle qui n’avait pas même cillé… Etait-elle forte ou insensible ?
Forte.
Sans aucune timidité dans ses mouvements, la rousse se redressa. Elle passa ses bras autour de son cou de taureau et pressa sa lourde poitrine contre la sienne. Dans la tête d’Harlie, le singe jouant des cymbales (oui, celui qui se trouve dans la tête de chaque homme un peu bêta) perdit le rythme de sa partition, se leva et se mit à gesticuler comme s’il avait une crise d’épilepsie. Le sentit-elle se raidir ? Le vit-elle rougir violemment ? L’unique pensée qui traversa l’esprit malsain d’Harlie fut *axfglgl* alors qu’il entendait, près de son oreille, le souffle de la demoiselle. Il sentit des picotements dans ses extrémités et eu l’impression de perdre toute sa force physique. Quelle sensation incroyable… et il ne pouvait rien faire ! C’était une élève une élève une élève une… c’était une véritable Aphrodite ! Mais cette montée au ciel fut suivie par une rapide dégringolade.
S’il allait pleurer ? Il ne pouvait pas, n’avait pas le droit ? L’intendant avait bien souvent entendu cette phrase. Dès qu’il faisait quelque chose de travers, l’envie de pleurer le prenait. Parce qu’il ressentait tout dans sa plus extrême force. Etais-ce si stupide que de pleurer quand on se sent blessé, désarmé, apeuré ? Ou quand on ressent une joie immense ? Avait-il l’air bêta, à ainsi s’en faire pour si peu ? Parce que cela avait l’air de rien du tout. Il venait juste de frapper une élève. C’était tout. Etais-ce si courant ? Comme d’habitude, quand on lui reprochait d’être si sentimental, Harlie ravala ses larmes. Seule l’humidité de ses cils trahissait son désarroi. Il essuya ses yeux d’une main, après avoir prononcé un simple « ok ». Une réponse des plus courtes et des plus improbables. Comme si Albertina lui avait donné un ordre. Comme s’il pouvait s’arrêter de pleurer aussi facilement, d’un claquement de doigt. Cela lui avait demandé beaucoup d’entrainement. Il déglutit, prit le temps de se calmer complètement. Il s’était penché plus en avant, posant le creux de son cou sur l’épaule de la demoiselle. Il sentait l’odeur de ses cheveux, le parfum de sa peau… Ses mains toujours l’entouraient et la gauche gauche caressait distraitement le flanc de la jolie, allant de sous sa poitrine jusqu’à sa hanche. Puis, rapidement, le golem se détacha de la sirène et prit son fin menton entre ses doigts. Son geste n’était pas doux, ni brutal. Il observa sa joue, ce qui lui rappela toute la colère qui l’habitait. Non, il ne pouvait pas s’arrêter de pleurer ainsi. Harlie cligna plusieurs fois des yeux, refoulant ses dernières larmes.
« Ah. Je vous ai presque défigurée… Vous risquez d’avoir un joli bleu. C’est déjà tout enflé… » Le brun effleura sa joue meurtrie, sans se préoccuper que cela puisse faire mal à la beauté qu’il retenait tout contre lui. Ah. C’était excitant ! Si douce, si facile à manipuler… Si forte. Il aimait ce mélange d’hardiesse et de fragilité. Albertina avait sans doute assez de courage pour pouvoir le connaître, mais aussi suffisamment de faiblesses pour qu’il puisse se sentir pleinement dominant. Du bout de ses ongles il érafla la bouche rouge de la jolie. Son regard était entre l’émerveillement et la peine, grand ouvert et brillant.
« Désolé. » Ce mot sonnait si faux ! Comment pouvait-il être désolé, avec ce sourire qui se dessinait sur son visage… Mais sa voix contenait toutes les inflexions de quelqu’un qui s’en veut. Le regard d’Harlie tomba sur le sol avant de remonter de nouveau vers les yeux d’Albertina, qu’il aimait tant à contempler. « Sincèrement ! »
L’intendant dût encore une fois s’essuyer les yeux, dont les pourtours commençaient à rougir. Ce n’était une gifle, mais pourtant… elle contenait tant de vices ! Encore une fois, sa main se dirigea vers la joue de la sirène, mais se cala cette fois sur sa gorge, le pouce devant l’oreille. Ses cheveux étaient si soyeux… « Je ne vois pas ce que je peux faire… l’infirmière saurait… Voulez-vous que je vous y emmène ? Dites-moi ce que je peux faire… Par toutes les mouches de Belzébuth, c’est la corde qui m’attend ! Frapper un si joli visage… Si ma créatrice m’avait vu, elle m’aurait coupé la langue… »
Le géant de glaise parlait plus pour lui-même que pour Albertina, tentant de se rassurer. Il pouvait se racheter. Ce n’était pas si grave ! Non, ce n’était comme ces alcooliques, qui reprenant une goutte de rhum, retombent dans l’enfer de la beuverie. Juste une claque, c’était tout… Son regard parcourait tout le visage de la sirène, sans arrêt. Il s’attardait particulièrement sur sa joue à chaque fois, comme pour imprimer cette image dans sa tête. Pour qu’il rajoute cette faute aux autres, pour qu’elle pèse avec les autres et que la prochaine fois, elle s’abatte sur son bras. Le golem mordait sa lèvre inférieure, qui devint si rouge qu’un peu plus elle se percerait et le sang en coulerait. Porte un coup n’est pas un acte anodin. Et ce n’est pas parce qu’elle en avait l’habitude et qu’elle prenait cela avec facilité, qu’il pouvait recommencer. Sa main gauche continuait de parcourir le long des courbes de la demoiselle, sans qu’il ne s’en rende vraiment compte. C’était un geste simple, discret. Empli d’un désir refoulé, minimisé. Retenu. |
| | | CALL ME Albertina O. Sørensen PlASTICS BEAUTIES | Sujet: Re: Infernale tentatrice, un jour tu brûleras en Enfer. • PV Harlie. [Terminé] Sam 24 Déc - 23:02 | |
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Fleur du mal. Infernale créature qui ne peut s'empêcher de torturer les âmes de ceux qui osent poser les yeux sur toi. Tu te plais à sentir leurs regards sur toi, leur faire ressentir le pêcher du désir au plus profond de leur être, pour qu'il comprenne quelle torture tu subis, toi qui ne vit que de luxure et de désillusions. Tu soupires et gémis dans leurs bras, les yeux souvent à demi-clos, perdue. Tu trembles et te cambres, tu murmures quelques mots parfois. Dans l'instant, tu les aimes, pour ensuite les délaisser. Ton amour n'a rien de durable, rien de plausible. Tout en toi est éphémère, sauf ce charme empoisonné, cette beauté diabolique, peut-être bien. Tu es le mal qu leur fait du bien. La Cruelle qui leur murmure quelques paroles tendres au creux de l'oreille, qui leur arrache du plaisir et leur en donne, pour ensuite t'enfuir telle une voleuse sans but.
Elle était toujours là, toujours dans ses bras. Son manque de réaction, de larmes, de cris, tout ça avait de quoi en troubler plus d’un. Et lui, l'était-il ? Possible. Elle ne saurait dire. Elle ne comptait pas s'y attarder, à vrai dire. Même si son désir était quelque peu freiné en l'instant, elle ne se sentait d'âme suffisamment douce pour se pencher sur ce que lui ressentait. Ou presque. Des larmes. Elle refusait d'en voir venant de lui. D'où l'étreinte, ce rapprochement soudain et quelque peu provocant, cette poitrine aguicheuse pressée ainsi contre tant de muscles. D'où aussi ces paroles, qui pouvaient être prises pour des ordres. Non, elle ne pouvait pas se résoudre à le voir pleurer. Elle donnait du plaisir, et en rien il ne devait en résulter des larmes. Pas de lui, qu'elle considérait comme un être fort. Si elle savait, si seulement elle se doutait d'une infime partie de son esprit vicié. Si seulement. Mais elle ne savait. Et peut-être était-ce mieux ainsi.
Tu ne te doutes pas de l'effet que tu peux créer en lui. Tu sens tout juste son être de raidir, mais tu n'y fais pas attention. Tes paupières sont closes, ton esprit divague sur des chemins qu'ils empruntent encore et encore. Chaque jours, à vrai dire. Et tu es idiote, tout simplement. Tu continues ainsi, t'expose au danger avec lascivité. Comme si cela était ce que tu désirais, inconsciemment. Pourtant, la souffrance est ce que tu essaies, encore et encore, d'occulter de ta vie. Parce que tu considères l'avoir assez endurée depuis ton enfance, et que tu n'en veux plus. Tu veux oublier, te noyant dans le vice, le stupre, la luxure. Pour oublier, comme on le ferait avec un verre de gin, ou quel autre alcool qui sur ta langue te semble si âpre, désagréable. Parce qu'au fond, ton désir est autre, mais que rien ne te donne envie d'y accéder, stupidement, vraiment. Alors, encore et toujours, tu te brûles les ailes au flamme de l'enfer, que toi même tu éveilles, de tes regards langoureux, incendiaires.
Il avait accepté. D'un simple mot. Comme s'il avait obéit à un ordre donné. En quelque sorte, s'en était un, c'était vrai. Et puis. Elle avait sentit son corps se pencher sur le sien avec un peu plus de force, un peu plus de présence, le creux de son cou niché sur la courbe fragile de son épaule, ses bras toujours autour d'elle. Albertina sourit. C'était mieux. Et pourtant. Et pourtant, elle était naïve et ignorante. Si une seule seconde elle pouvait se douter de ce qui pourrait lui arriver dans les bras de cet imposant personnage. Elle ne sait pas, et peut-être, ne veut-elle pas savoir. Préférant se bercer de sensuelles illusion alimentant son esprit vicieux, la rassurant peut-être un peu. Tout cela est bien mieux. Et puis, il rompit le contact, la sortant de ses divagation, lui faisant rouvrir les yeux. D'une main, il avait saisit son menton, son regard plongé dans le sien.
Tu vois, il avait faillit pleurer. Ton cœur malade de vices se serre presque en réalisant ceci. Tu ne le veux pas. Tu ne peux pas accepter cela. Tu devrais pleurer. Ce n'est pas logique dans ton esprit flou. Et puis, il t'observe. Il déplore la marque sur ton visage, en semble troublé. Il touche ta joue, tu frémis légèrement, la douleur se réveille vaguement. Alors, tu essaies de minimiser les expressions de ton visage, pour ne pas avoir mal. Et tu continues de le regarder, alors que ses ongles glissent sur ses lèvres sanguines, sans que ton maquillage ne glisse pour autant. Ce serait trop dommage. Son regard si particulier semble émerveillé, et pourtant, il te dit être désolé. Tu ne réagis pas, mais cette dualité étrange t'interpelle. Tu le trouves de plus en plus étrange, et pourtant, ton esprit te dicte de ne pas te pencher là dessus, de ne rester que sur tes envies primaires, tes pulsions charnelles les plus basses et qu'il te faut assouvir sans trop attendre. Mais... D'un autre côté, ce air, ce sourire, ont quelque chose de malsain qui fait frémir ton échine, d'une façon bien différente de ce dont tu as l'habitude, et tu le sais. Cela dit, rien ne te fais détourner le regard, loin de là.
Il venait de se dire sincère, mais elle n'y croyait qu'à moitié. Il semblait trop fasciné par cette marque enflée sur sa joue laiteuse pour être aussi sincèrement désolé. Vraiment. Pourtant, cela ne la touchait pas vraiment, une fois de plus. Forte. Ou Stupide. Les deux. Ou aucun. Définir la sirène relevait de quelque chose de bien trop exaspérant et compliqué. Et puis. L’imprévisibilité de cette créature marine aimant séduire et abhorrant être séduite était ce qu'il y avait de séduisant chez elle. Et encore une fois, elle le vit sur le point de verser quelque larmes. Mais ne réagit pas vraiment, son visage de poupée à la porcelaine à présent fêlée affichant juste une petite moue contrariée, durant quelques instants. Et... Sa main, encore, se rapprocha de son visage. L’océan de son regard la suivait, sans réelle méfiance. Elle se posa au coin de son visage, pouce devant son oreille, effleurant surement quelques mèches flamboyantes. L’Intendant parla, encore. Elle ne saisit pas toute la portée de ces mots, mais une fois de plus, ne considérait pas comme nécessaire le fait de ce blâmer pour cette gifle.
Tu t'exaspèrerais presque, toi qui pourtant, fais toujours preuve de patience quand il s'agit d'avoir une proie dans tes filets. C'est une qualité, qui sait. Ce serait bénéfique, pour toi qui es persuadée d'en avoir si peu. Toujours, cette main qui dévale ton flanc presque avec ferveur, qui intérieurement, ravive peu à peu le feu de ton désir. Mais, à cet instant, ce sont ses lèvres que tu regardes. L'inférieur se fait méchamment mordiller, et tu souries. Il te touche, alors tu prends le droit d'en faire de même. Le bout de tes doigts effleure lentement cette partie charnue et maltraitée, tu la caresses lentement, comme pour l'apaiser. Ton regard, à son tour, se fait fasciné, envouté ou presque. Tu souries, de toute tes dents, et pourtant, ta voix se fait quelque peu dure : « Cela ne sert à rien d'se lamenter pour ça. Simplement, il faut que ça n'arrive pas à nouveau... » C'est clair. Tu ne le crains pas. Pas encore. Pas si encore, il en venait à te frapper, tu ne sais pas. Un homme qui frappe n'est pas aimable, loin de là.
Encore, elle frémit. Elle le sentait toujours caresser se flanc offert, lentement. Il semblait se retenir, se contenir. Qu'il se laisse aller, un peu, à la fureur de la passion, à la force du désir. Elle ne demandait que cela, son corps était le vice, même sali par tous ses pêchers. Alors, sans plus attendre, elle commença à caresser sa nuque, avec une légèreté toute envoutante, lui murmurant : « Sincèrement... La seule chose que vous pouvez faire en ce moment, pour me faire oublier la douleur.... Gardez-moi contre vous... Continuez vos caresses... Laissez-moi vous embrasser... Juste un peu... Personne ne saura rien... » Encore une fois, provocante et pourtant douce dans sa voix, elle tentait le diable.
Et tes doigts glissent toujours le long de sa nuque large, lentement, sans se presser. Tes paupières se ferment durant quelques instants, tu fredonnes entre tes lèvres carmins quelques notes d'un air danois que tu connais bien. Pourquoi ? Pour le détendre. Il semble aduler ta voix, l'apprécier au moins. Alors, pourquoi ne pas chanter, la faire vivre et danser à ses oreilles ? Rien de magique là dedans, c'est juste un chant doux qui apaise les âmes l'entendant. D'après ce que l'on en disait. La certitude n'est pas là. Pas encore, mais à nouveau, la flamme du désir se ravive, tu voudrais qu'il s'y brûle également. Même rien qu'une fois. Tu le dis souvent. Tu aimes ceux que les autres n'aimeront pas forcément. Tu te plaît à penser que ton âme n'est pas autant calcinée par les flammes de ton enfer intérieur qu'on pourrait le croire, qu'elle est capable d'un amour que d'autres ne peuvent concevoir. « Quitte à ce que vous me frappiez encore, quoi que si possible, j'aimerais bien trouver un moyen d'éviter, laissez-moi au moins vous aimer, pour cette fois. » Honnête, on ne peut te le reprocher de l'être, c'est certain. Tu lui avoues une partie de toi, rien qu'une fois. Cèdera-t-il ? Tu ne sais pas.
Et lentement, son corps se pressa à nouveau contre le sien, sa poitrine pâle menaçant presque de se dévoiler de façon impudique contre se torse large et musclé. Les doigts d'une main taquinent toujours ses lèvres, et le reste de son visage, avec une légèreté toute relative, alors que l'autre part de son poignet, pour rejoindre l'épaule, et ainsi de suite. Un va et vient lent, fait d'une étrange douceur pour cette créature de luxure. Ou presque. « Qu'est-ce qui vous pousse à refuser ? »
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| | | CALL ME Harlie Mauchly-Eckert DO IT IF WE SAY IT | Sujet: Re: Infernale tentatrice, un jour tu brûleras en Enfer. • PV Harlie. [Terminé] Sam 24 Déc - 23:18 | |
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  Harlie sentit les doigts fins d’Albertina sur ses grosses lèvres. Il arrêta de se les mordre, de peur de ne pincer la chair de la sirène entre ses crocs. Même si l’envie de les lui arracher était là… De les sucer jusqu’aux os. De briser ses os. S’aventurer si près de sa gueule ! Etait-elle si insouciante ? N’avait-elle pas vu ses grandes dents, son regard sauvage ? N’avait-elle pas senti la force de son corps, la rugosité de sa paume ? N’étais-ce pas assez pour freiner son libertinage ? S’épanouissait-elle dans cette violence ? Non. Elle ne voulait pas que de nouveau il soit violent. Elle acceptait cette fois-ci. Simplement, il ne fallait pas que cela arrive à nouveau. Simplement. Ce n’était pas si facile. Il s’était déjà promis tant de fois que cela n’arriverait pas de nouveau. Mais toujours Harlie échouait dans ses promesses. Il ne promettait plus rien, d’ailleurs. Le golem vivait toujours dans des « peut-être » ou des « certainement », comme si sa vie n’était que modération, précaution. Que cela lui allait mal ! Harlie, lui qui aimait courir d’un bout à l’autre du monde et ne s’arrêtait que pour pleurer sous les étoiles. Ces mondes si lointains, que jamais il ne connaîtrait. Peut-être que sur l’un d’eux, il se sentirait mieux. Un monde où le vent agresserait son épiderme. L’herbe qu’il piétinerait, l’eau qui s’assècherait. Et le feu. Le feu dans sa poitrine, qui toujours a besoin d’un combustible nouveau, de quelque chose à dévorer jusqu’aux cendres. Ce feu qui le poussait toujours à chercher ce qui serait la meilleure huile pour lui. Celle qui durerait le plus longtemps, qui le ferait s’embraser. Celle qui arriverait à réchauffer son corps, toujours gelé comme la terre l’hiver. Jusqu’au bout de ses doigts. Parce qu’il n’y avait rien de plus effrayant, quand on se voulait vivant, d’être froid comme si mort. Harlie la laissa jouer avec ses lèvres. L’intendant se sentait moins coupable ainsi. Ce n’était pas lui qui prenait les devants. Ce n’était pas lui qui était le plus fautif des deux. C’était elle, espiègle, qui cherchait à faire tomber toutes ses barrières. De sa seconde main elle se mit à flatter sa nuque, en un geste doux. Un moment les yeux du golem s’égarèrent vers le plafond, alors qu’il cherchait au plus profond de lui-même l’énergie suffisante pour ne pas céder d’un coup à ses pulsions. C’était un geste si intime… La laisser poser, imprudente, sa paume contre son cou ! Cet endroit de soumission… Là où on place le collier du chien. Cet endroit si fragile, si facile à casser, à étrangler, à couper. Cet endroit qu’il faut toujours protéger, que Harlie camouflait derrière ce large tatouage un peu grotesque. Autour duquel, même, il avait glissé une amulette protectrice qu’il savait pourtant inutile. Inutile contre tout, inutile contre Albertina… Cette peste ! Qu’il la haïssait pour ce qu’elle faisait ressortir de sa personne ! Capable d’insuffler le désir à quiconque, sans connaître la véritable portée de ses gestes. Capable de faire ressortir le pire de chacun. Quand le golem rabaissa son regard pour le plonger de nouveau dans celui d’Albertina, elle se mit à lui susurrer tous ses désirs. Peut-être n’aurait-il pas dû lui demander ce qu’il pouvait bien faire pour apaiser sa souffrance, qui n’était que la tête d’une épingle dans tout cet océan d’obscénité. Elle ne perdait pas son but de vue et chaque faiblesse qu’il laissait pointer était pour elle une pierre où s’accrocher. Harlie se voit resserrer son étreinte contre elle. Trop fort. Lui arracher des lambeaux de viande pour baisers et s’en repaître, s’en goinfrer. Se réchauffer de son sang et en rire. Comme si la sirène avait senti sa sauvagerie ressortir, elle s’était mise à chanter. L’expression d’Harlie, qui dans une portion de temps était devenu animal, reprit immédiatement forme humaine. Les yeux d’Albertina étaient fermés. Elle avait totalement confiance en lui… aucune peur. Tellement sûre de son pouvoir ! Démente, insensée. Avec une fabuleuse voix à laquelle le golem ne pouvait résister. Qu’il aimait l’écouter. Qu’elle allait bien avec ce visage qu’elle lui présentait. Celui d’une muse qu’il pouvait regarder sans trembler, sans craindre son courroux. Parce qu’elle désirait sur elle son regard infâme. Ah, pourquoi ? Quelle beauté avait-il ? Aucune ! Un fort visage à la peau brune, tâchée. Un corps trop grand et trop musclé ; une carapace faite pour résister aux coups et non pas recevoir de l’amour. Un manque de soin de sa personne. Ses cheveux sans reflets, ondulant légèrement, coupés au plus court. Des vêtements informes, des tatouages superposés les uns aux autres sans aucune recherche esthétique. Une voix faite pour crier des ordres, non pas pour murmurer au creux d’une oreille délicate. Toute sa silhouette représentait une existence faite de mocheté. Alors pourquoi s’acharner sur lui ? Il y avait tant d’êtres merveilleux peuplant ces lieux. Tous ces visages parfaits, ces cheveux dorés. Tous ces êtres qu’il serait si facile de séduire, avec lesquels elle prendrait certainement plus de plaisir. Ne pas se sentir retenue par la peur de se faire mordre, de se faire frapper. Des êtres qui n’auraient pas peur de se donner. Des âmes différentes de la sienne. Des corps très différents du sien. Plus adaptés à la caresser, avec des lèvres qu’elle pourrait plus aisément embrasser. Pas cette grande bouche lippue, qui serait capable d’engloutir tout son mignon museau en à peine s’entrouvrant. Pas ces grandes mains qui avaient du mal à se faire gentilles. Son corps, qu’elle avait dit déjà avoir été meurtri, méritait un amant plus délicat, qui saurait profiter comme elle profite. Et si c’était la difficulté qu’elle recherchait, encore sur ce point elle se trompait. Harlie ne se jugeait pas difficile. Juste oppressif, alouvi. Insupportable. Aucun adjectif mélioratif ne lui venait à l’esprit. Mais pourquoi refuser ce qu’on lui proposait… Albertina n’aurait, par la suite, qu’à s’en prendre à elle-même si jamais l’expérience ne lui avait pas plu. Ah, quelle façon de penser égoïste. Comme toutes ces fois où il avait pris du plaisir, seul, sans se poser la question du bon vouloir de son partenaire. Le golem préféra ne se souvenir de rien, se concentrant sur le chant de la sirène. Las ! Les meilleurs moments ne durent jamais très longtemps. Albertina cessa. Ses paroles montraient qu’elle se voyait déjà gagnante. Qu’elle imaginait qu’il y aurait d’autres moments où il risquait de la cogner. Avec une chaise, contre le rebord d’un lit… qu’importait. Mais elle y pensait. Elle était presque à risquer un cocard, une jambe dans le plâtre pour un amour qui ne se répéterait pas. Avec un inconnu. L’intendant savait quelques éléments sur la sirène. D’où elle venait, son âge. Mais elle. Que savait-elle de lui ? Savait-elle au moins son prénom, sa race ? Il ne l’avait jamais entendu l’appeler autrement que « monsieur l’intendant ». Ni même faire une réflexion sur son inhumanité. Albertina lui demandait des moyens d’échapper au coup. Peut-être lui mentirait-il, peut-être n’y en avait-il pas. Y en avait-il ? Certes oui. Mais le Harlie ne pouvait pas jurer que cela marcherait à chaque fois. S’il pouvait prévoir toutes ses réactions, le futur, son monde ne serait pas ainsi. Et puis. C’était si enfantin. Il ne voulait pas qu’elle sache, que grâce à une chanson de son enfance on pouvait l’adoucir. Ou que d’une tirade sur sa lèvre inférieure, on pouvait le stopper. Quel guerrier dévoilerait ainsi ses faiblesses ? Surtout pas à une femme. Ces vipères… Elle finit ses paroles en pressant son corps brûlant contre le sien. Qu’il aimait ça ! Pourquoi-donc était-il encore habillé ? Harlie voulait sentir sa peau contre la sienne. Embrasser sa chair, en prendre grand soin. La cuisiner... Oh, quel mot bien mal choisi. Il voulait la faire passer à la casserole, dans les deux sens du terme. Mais ni l’un ni l’autre n’étaient appréciables. Toutefois, il se permettait de la tenir tout contre lui. Un peu plus près, encore. Sa main gauche, qui tout le long avait continué ses caresses, descendit jusqu’au genou de la sirène et remonta, sous la jupe fluide de la demoiselle. Il s’arrêta à la naissance de sa fesse et y pressa légèrement sa main. Il n’était pas habitué à attendre. Tout ce que Harlie voulait, Harlie l’avait. Mais là, en même temps, il ne la voulait pas. Il ne devait pas la vouloir, dans un sens comme dans l’autre. Pourquoi devait-elle être belle comme les flammes du démon. Et lui, si épris des bonheurs de la chair. Oh, y céder, juste un peu. Parce qu’après ce qu’il allait lui dire, certainement s’en irait-elle. C’était peut-être le seul moyen. Lui donner un avant-goût de ses vices. De ses vices à lui. Ses ongles mordirent légèrement le haut de la cuisse d’Albertina. Le golem la regardait droit dans les yeux, sans aucune expression. Pas de méchanceté, ni d’amour. Juste, son naturel. Il ne voulait pas lui faire du mal. Cette pensée lui donnait la nausée. L’avait fait pleurer. Ses yeux en étaient encore légèrement rouges. « Normalement, je joue avec mes proies puis les mange. » Bien que le golem n’exprimait rien, dire cela lui procurait des sueurs froides. Elle avait beau dire que si jamais il se donnait à elle, rien ne se saurait, il ne pouvait en être sûr. Certes, elle paraissait détachée de tout. Elle ne vivait que selon ses pulsions. Mais il espérait que son instinct de survie, pulsion très forte, l’éloigne. Même s’il ne voulait pas vraiment qu’elle s’éloigne. Mais ce n’était pas ce qu’il voulait qui comptait. Ce qui comptait, c’est que chacun fasse ce qui leur était attribué. Dans son cas, être l’intendant, point final. Et non pas l’intendant couchant avec les élèves… Parce que tout finissait par se savoir. « Que vous inspire l’idée de finir votre vie en tant que steak, juste pour avoir voulu baiser avec l’intendant ? »Instinctivement, à la pensée du bras blanc d’Albertina entre ses dents, Harlie passa ses dents sur ses crocs. Son regard s’était fait charmeur. De sa main gauche, toujours, le golem donna une légère claque sur la cuisse d’Albertina. Harlie avait adopté un air grave. Elle était prévenue. Ses mots avaient étés crus, parce qu’il voulait qu’elle prenne bien en compte qu’il n’avait rien d’un sage passe-temps. Ces mots aussi l’avaient blessé. Il s’était blessé lui-même. S’avouer qu’on ne sait pas être comme tout le monde. Son regard dévia dans le vide. Sa voix se fit faible. Ses joues s’empourprèrent. « Vous êtes très appétissante.Puis enlevez votre main de ma nuque, cela me met en position de soumission et je n’aime pas cela.» Le chant d’Albertina l’avait sacrément calmé, pour qu’il n’ait pas pensé à lui arracher l’épaule pour avoir osé le toucher ainsi. Sa main sur sa nuque ou non, la sirène avait une emprise incroyable sur sa personne. Peut-être était-ce parce qu’elle était magique et qu’un golem ne peut être guidé que par les litanies du magicien… Cela se retrouvait, se ressemblait. |
| | | CALL ME Albertina O. Sørensen PlASTICS BEAUTIES | Sujet: Re: Infernale tentatrice, un jour tu brûleras en Enfer. • PV Harlie. [Terminé] Sam 24 Déc - 23:18 | |
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Démone aux cheveux de feu, créature au corps brûlant, tu es mauvaise. Tu l'es sans le savoir, sans vouloir t'en rendre compte. Cruelle dans tes actes, tes paroles, tu blesses alors que tu voudrais aimer. Tu es un monstre de luxure aux yeux de beaucoup, égoïste et vile tentatrice. Tu prends et tu donnes. Mais parfois, souvent même, le prix à payer pour t'avoir une nuit et bien trop grand. Pourtant, tes victimes cèdes. Tu les nommes amants, mais au fond, ils ne sont que de pauvres êtres trop sensibles à tes charmes démoniaques. Tu n'y peux rien, c'est ainsi que tu fus élevée, la séduction fut ton premier jeu d'enfant. Mais, à présent que tu as grandit, tu sais que tu ne devrais pas être ainsi. Une pensée que tu noies sous le plaisir, le vice, le désir. Une raison qui n'a pas lieu d'être en ton corps aux chairs brûlées pas l'enfer de la luxure. Tu es si sale, en un sens.
Et lui. Lui qui continue de flatter ce flanc pâle et offert aux caresses. Lui qui ne te repousse pas. Lui aussi est coupable. Parce qu'il ne résiste pas tant que cela à la tentation que tu lui offre. Il essaie, repousse tes avances avec plus de ferveurs que d'autres avant lui, mais... Sa conviction de ne pas te vouloir semble peu à peu s'effriter. Elle se montre de plus en plus branlante. Et sa main. Elle continue, bien loin de te lâcher, bien loin de vouloir te repousser. Un mouvement devenu presque automatique. Il ne semble pas s'en lasser, ce géant si imposant. Alors. Combien de temps encore penses-tu qu'il tiendra ? Ou peut-être devrais-tu te demander combien de temps encore restera-t-il calme ?
Sa main toujours dévalait son côté, dans un mouvement lent et presque monotone. Elle soupirait parfois, son corps toujours pressé contre le sien. Elle ne se doutait pas de ce qui allait lui arriver. De ce qui pourrait lui arriver. Pas une seule seconde elle ne se doutait des vices qui gangrénaient son cœur, son être tout entier. Trop naïve, trop certaine de l'emprise qu'elle avait sur lui, trop aveuglée par le désir. Jusqu'à ce qu'elle sente sa main descendre plus bas, pour remonter plus haut. Rapidement, la rousse libertine put sentir cette large main à la naissance de sa fesse, la flattant quelque peu. Un frissons glissa le long de son échine, s'arrêtant au creux de ses reins à la cambrure si alléchante. Et ses ongles, se pressant contre sa chair tendre et fraîche la firent soudaine se redresser. Un peu surprise. Son regard rencontra le sien, se faisant tout aussi fixe, quoi que bien plus expressif. Elle s'interrogeait sur ce qu'il voulait, ce qu'il s'apprêtait à dire.
Proie ? Jouer ? Manger ? Tout cela lui firent hausser un sourcil. Surprise. Et non effrayée. Pire encore, cette phrase arracha un sourire amusé à la délicieuse sirène. Pourquoi dire cela ? Pour la repousser ? Il lui en fallait plus. A croire qu'avec les années, la violence de son enfance, elle était devenue insensible. Ce n'était pas tout à fait vrai. Pas tout à fait faux non plus. Elle ressentait les chose, mais cela ne se voyait pas. Elle cachait. Son visage de porcelaine était un masque sculpté contre les autres. Tout simplement. Ou presque. Trop simple, trop clair pour être vrai. Autre chose peut-être. Sans importance pour l'heure.
Tu ne le crains toujours pas. Pourtant, ton cœur bat un peu plus vite. Tu attends avec une impatience malsaine la suite. Ce qu'il va dire après cela. C'est mal, c'est mauvais, c'est pervers. Et pourtant, c'est ainsi. Alors tu patientes encore, jusqu'à ce que d'autres mots s'échappent de ses lèvres. Tu frémis, mais pas de la même façon qu'auparavant. Ce que cette image t'inspire? Quelque chose que tu n'aurait pas imaginé auparavant. Une légère crainte nait dans ton être, mais toujours, tu restes inébranlable. Tu restes une pauvre idiote incapable de voir le danger quand il est présenté sous ton nez. Ou plutôt, tu ne veux le voir. Tu ne veux pas comprendre. Idiote. Imbécile.
Il ne semblait pas en avoir terminé avec elle. Ce fut avec surprise, un peu d'effroi peut-être, qu'elle le vit passer sa langue que ce qui ressemblait plus à des crocs qu'à des dents. Sérieux, il le semblait plus que jamais, avec cet air grave qui peignait son visage. Quant à la claque sur sa cuisse, elle en sursauta presque, s'interrogeant ensuite. Pourquoi voulait-il tant qu'elle le considère comme un être abominable ? Que craignait-il d'elle pour aller jusqu'à lui dire cela ? Pourtant, elle ne doutait pas de la sincérité de ses mots. Non, elle ne sentait pas le mensonge dans ses paroles.
D'autres mots finirent par parvenir à tes oreilles. Appétissantes. On te l'as déjà dit, mais dans sa bouche, le sens semble autre. Il est bien plus littéral que venant de tes autres amants. Peur ? Sais-tu vraiment ce qu'est avoir peur, au final ? Sa voix continue, se faisant plus faible à mesure qu'elle s'échappe de ses lèvres. Retirer ta main ? Ce n'est pas un souci. Lentement, elle quitte cette large nuque que tu appréciais pourtant caresser, et de tes lèvres, s'échappe ce simple mot : « Désolée. » Tu l'es sincèrement, qui plus est, il suffit d'entendre ta voix. Calme.
Il attendait toujours sa réaction, surement. Et elle, toujours contre se corps massif, toujours dans ses bras qui pourraient, d'une seconde à l'autre, l'étouffer sans effort, ne bougeait pas. Ses paupières s'abaissèrent lentement, elle semblait pensive, elle, la créature d'actes et non de pensées. Amusant. Vraiment. Alors, finalement, elle rouvrit les yeux. Malice et désir, mais aussi une pointe de sérieux, une flamme quelque peu vacillante. « Vous tenez vraiment à savoir ce que cela m'inspire, monsieur l'Intendant ? J'en sais fichtrement rien. Je ne m'étais jamais posé la question jusque là. Et je ne me la pose toujours pas, en fait. » Elle se tut, lâchant un léger rire. Pas méprisant, juste... Un peu exaspéré. « Et puis, si vous voulez vraiment me manger, faites donc ! Je n'aurais pas de regret de ma vie. Je l'ai vécue comme je le souhaitais. J'ai aimé qui je voulais, souvent ceux que personne d'autre ne voulait aimer. Certes, j'ai donné de mon amour de façon charnelle, certes. Mais cela reste de l'amour. Quoi qu'on puisse en dire. »
Tu joues, tu m'amuses, encore. Tu tires sur la queue du Diable, tu le mets en colère de ton propre chef. Tu es inconsciente. A moins que tu ne souhaites souffrir. Peut-être. Oui. Non. Tu ne sais pas. Lentement pourtant, tu te décolles de lui. Tu te relèves, tes deux bras se croisent derrière toi, reposent au creux de tes reins. D'une geste malicieux, tu te penches en avant, dévoilant une fois de plus ce buste si bien fourni. Ta queue de cheval, ces crins roux si beaux et doux, retombe devant ton épaule, et chatouille un peu ta joue. Et tu souries. Tu lui montres que malgré tout, ton désir reste. Ton souhait de l'aimer perdure, et il aura bien du mal à te le faire oublier. « Mais puisque vous semblez désirer mon départ, je m'en vais. Je ne viendrais plus, ni pour le courrier, ni pour vous voir, ni vous parler, et encore moins chanter pour vous. Plus du tout. » Provocation. Tu ne veux pas vraiment t'en aller, à vrai dire.
Et, lentement, tu lui tournes le dos. Perchée sur tes hauts talons, et lui assit sur le sol, il peut sans doute voir ce qui se cache sous la légèreté de cette jupe. Ces longues jambes pâles, ces cuisses aux galbe appétissant. Ces fesses rebondies mises en valeur par la blancheur de ta culotte, et ce n'est pas tout. En penchant un peu plus la tête, il pourrait en voir bien plus, entre tes jambes légèrement écartées. Tout cela n'est-il pas alléchant ? Sincèrement, qui refuserait tout cela, avec la possibilité de pouvoir couvrir ce corps de caresses, d'y glisser ses mains, ses doigts, sa langue pourquoi pas ? Tu y souris, avant de tourner la tête vers lui, le regard aguicheur, tremblant presque de désir : « Et puis. Vous devriez être flatté que je veuille baiser avec vous, monsieur. »
Elle semblait faire comme si elle allait abandonner la partie, mais il n'en était rien. Et puis, elle avait encore un question à lui poser. Une question qui n'avait rien à voir avec tout cela : « Et puis. Dites moi. C'est parce que vous savez que je suis une sirène et que vous aimez le poisson que vous désirez me manger ? »
Et tu attends. Attends qu'il agisse. Qu'il se rende compte que ce corps lui est totalement offert, qu'il n'attend que lui. Le désir te ronge. De plus en plus.
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| | | CALL ME Harlie Mauchly-Eckert DO IT IF WE SAY IT | Sujet: Re: Infernale tentatrice, un jour tu brûleras en Enfer. • PV Harlie. [Terminé] Sam 24 Déc - 23:29 | |
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  D’une excuse elle retira sa main de sa nuque, libérant de nouveau le golem. Elle ne sembla pas vouloir profiter de cette faiblesse. Harlie trouva cela bien étrange. Lui qui désirait toujours dominer, ne laisserait pas passer une telle défaillance ! Il aurait laissé sa main sur la nuque mise à nue, aurait resserré son poing, un sourire joyeux sur ses babines. Mais elle, si douce, se contenta de se dire désolée, d’une façon si authentique que le golem se sentit vraiment monstrueux que d’avoir profité par le passé de tant de défectuosités d’autres êtres juste pour asseoir sa position d’alpha. Elle n’était pas seulement belle, forte, mais aussi noble. Alors que lui régissait sa vie en fonction du pouvoir et du charisme de chacun, Albertina semblait vouloir en faire un égal, ne cherchant pas à le soumettre. Leurs jeux certainement étaient très différents. Celui d’Harlie consistait à laminer quiconque se mettrait au travers de son chemin. Soldats, innocents, enfants. Femmes. La jolie rousse, plutôt, cherchait des égaux avec qui s’amuser, avec qui aimer. Mais le golem ne pouvait comprendre cela. Il ne pouvait pas comprendre la notion d’égalité, lui qui toujours avait vécu dans un monde hiérarchisé. L’être aux yeux de crocodile avait tout d’abord eut une maîtresse. Puis il eut des capitaines et maintenant se trouvait sous la tutelle d’une démone. Mais il n’y avait pas que cela. Sous son autorité, il y en avait tant. Mais jamais assez ! Pour cela, il lui fallait toujours aller plus haut, plus loin dans la destruction. Pour cela, il lui fallait s’émanciper. Tuer Bêlit. Cela n’avait rien de difficile. Elle se pensait si en sûreté, du fait de son grand âge et de ses pouvoirs ! Il serait si facile de l’étrangler, lors d’un de leurs moments d’intimité. Lorsqu’elle vient lui rendre visite et reste dormir dans ses appartements, insouciante. Pourquoi toutes étaient-elles si insouciantes ? Tentatrices. Proies. Pouvait-on lui en vouloir d’ainsi réagir, lui, prédateur ? Devant lui elles ne montaient aucune barrière. Même, les baissaient.
Albertina ferma ses grands yeux clairs, sous le regard gêné du golem. Il eut envie d’embrasser ce visage laissé sans défense entre ses bras. L’embrasser amoureusement. Malgré sa violence physique et verbale, la sirène se laissait aller contre lui, osant cesser de guetter ses réactions. C’était si rare ! Qu’ainsi on se comporte avec lui. Certes, Albertina ne percevait que très peu de toute sa méchanceté. Mais cela, ce tout petit bout de noirceur suffisait à faire fuir tous ces êtres ingrats. Tous ces êtres qui avaient peur, à juste raison. Peut-être serait-elle capable de le supporter jusqu’aux coins les plus nauséabonds de sa personne ? Si belle, si perfide. Si délicate, impudique. Ah, pourquoi la troublait-elle ? Pourquoi se préoccupait-il du mal qu’il pouvait faire à une femme si souillée, maculée ? Souillon, ivrogne. Combien de verges avait-elle saisi entre ses cuisses ? Combien de vulves avait-elle liché ? Harlie savait qu’avec une telle faim, Albertina ne devait certainement pas se contenter d’hommes. Bacchanale ! Ils n’étaient pourtant pas différents. Quel dépravé était-il. Par le passé, cela ne l’avait jamais gêné de se coucher sur une femme, qu’elle soit volontaire ou non. Il y avait eu quelques hommes, mais les femmes… Ces créatures l’inspiraient tellement plus. Leurs courbes, leur fragilité. Qu’Albertina lui semblait fragile, yeux clos. Ce ne serait pas un abus… N’était-elle pas consentante ? Consentante, même à être mangée. La sirène le dit elle-même. Sa vie semblait si peu lui importer. Ce que lui avait dit le golem la fit rire, même. Unr ire vif, qui perça les tympans de la créature de terre. Etait-il si comique, ridicule ? Ses paroles ne lui inspiraient rien. A part le rire. Qu’elle le méprise ! Qu’elle le raille ! Il lui ferait payer chacune de ses marrades. Il lui ferait regretter d’avoir voulu l’aimer d’une façon si insignifiante. Jeune écervelée ! Ne s’était-elle jamais posée la question de pourquoi il y avait certains êtres que personne n’aimait ? Parce que les aimer était une faute ! Le golem savait que jamais on ne lui avait rendu son amour. Le vrai, le sincère. Comment osait-elle lui parler d’amour d’une façon aussi éthérée ? C’était un sentiment infâme, cruel. Le golem le voyait ainsi, car cela lui était interdit. Sa tâche n’était-elle pas de haïr ? Quoiqu’on ne peut savoir haïr sans savoir aimer. Et là ! Elle lui proposait de l’aimer alors qu’il ne pouvait accepter ! Le brun était désolé d’être obligé de refuser. Personne ne lui avait présenté le coït de cette manière. Pour Harlie, c’était une façon de se montrer dominant et de rechercher ce qui lui manquait tant. Il eut un soupir en pensant à sa moitié perdue. Sans qu’elle n’ait jamais existée, le golem savait qu’il l’avait perdue le jour où on l’avait créé.
La sirène le rendait fou. Elle lui proposait, en une simple tirade, tout ce qu’on lui interdisait d’avoir. On lui avait dit, tu ne mangeras pas tes semblables. Tu e coucheras pas avec les élèves. Tu n’es pas fait pour l’amour. La pression était telle que ce qui lui avait paru acceptable lui parut avilissant. Albertina lui donnait envie d’enfreindre toutes ces règles que le brun avait toujours réussi à respecter depuis qu’on les lui avait soufflées. Elle se leva, svelte silhouette. Le froid remplaça sa silhouette contre le corps d’Harlie. Lui la laissa faire, pétrifié par toute cette hargne qui l’envahit. Il valait mieux qu’elle s’en aille, oui. La voilà qui se penche. Mais le golem regarde la jolie face de la sirène. Son air est furibond, sa mâchoire crispée. La sirène sourit, elle s’amuse. Pas lui. Pas du tout. Il n’aime pas être prit si légèrement. Comme un passe-temps parmi d’autres. Mais chacune des paroles de la superbe étaient choisies. C’est lui qui voulait qu’elle parte. Alors, elle ne viendra plus du tout. Il est vrai qu’Harlie avait une excellente mémoire et pourrait toujours se remémorer la voix, la présence d’Albertina. Mais ce ne serait pas suffisant. Il en voulait plus. Toujours plus. Il se sentit lourd. Pourquoi donc ? Elle n’était qu’une gamine capricieuse à qui il se refusait. Qu’il protégeait, parce qu’il le devait. Mais ce fait ne l’empêcha pas de se pencher pour observer sous la jupe de la demoiselle. L’intendant avait toujours eut ce côté voyeur, aimant voir et entendre ce qu’il ne devait pas. Le problème est, que cela lui donnait toujours envie d’en voir, d’en entendre plus. Son museau se fronça. Mais quand la sirène de nouveau tourna son regard vers lui, vite il se redressa et prit ce visage que sa créatrice avait nommé être celui de « l’agneau malfaisant ». Le golem le prenait toujours quand il avait peur qu’on l’ait prit en train de faire quelque chose de mauvais. Son visage semblait sans âge ainsi, ses grands encore plus arrondis qu’à leur habitude, les sourcils hauts et la bouche en cœur. Toutefois, à la parole de la belle, ses sourcils se froncèrent. Il n’était pas flatté du tout. Il était gêné. Et, en quoi étais-ce flatteur d’être désiré par une femme si facile ? C’est ce qu’il s’apprêtait à aboyer, quand par-dessus la sirène rajouta une question qui laissa le brun pantois. Comment savait-elle qu’il adorait le poisson ? Ce n’est pas parce qu’il avait un gueule de morue, deux yeux de saumon cuit ? Ou qu’il sentait l’anguille ? Avait-elle juste fait une sordide supposition ? « Eh ? » A cet instant, il avait tout du golem. Le regard torve, l’incapacité à s’exprimer. Juste une masse. Cela effaça toute la négativité qu’il avait empilée en son intérieur. Juste le temps de quelques secondes.
« Non, c’est… » Harlie stoppa ses paroles. Allons donc. Elle ne s’intéressait pas à cela. Non. Tout ce qu’elle voulait, c’était le sentir contre elle, dans un fantasme qui lui ferait tourner la tête. Tout ce qu’elle ferait, ce serait rire à nouveau. Rire de ce qu’étaient les problèmes du golem. A quoi bon s’ouvrir à une telle vipère. A quoi bon lui dévoiler une part si intime de lui-même… le sourire qu’avait fait naître l’obscure question de la sirène sur le visage du golem s’effaça. Ses grands yeux s’égarèrent sur un mur où il n’y avait rien. Il désirait l’engloutir… Pas seulement. La faire souffrir. Elle ne méritait que cela. Si horrible ! Si belle ! Le regard de l’intendant revint difficilement sur le corps de l’élève. Un gémissement aigu lui échappa, alors qu’il hochait négativement de sa lourde tête. « Vous vous en foutez. » Alors, il n’avait pas besoin d’y répondre. Harlie se leva et réajusta sa veste sur ses larges épaules, mais ne fit aucun pas vers la silhouette d’Albertina. Alors que tous deux n’attendaient que cela. Se rejoindre. Toutefois, le géant se sentait bafoué, insulté par cette infernale chanteuse dont, la voix était merveille mais les mots mesquins. Elle compromettait tout son être. Juste pour s’amuser. Avec toutes ses paroles mensongères… Ou y avait-il de l’amour, dans ses dires ! Elle en parlait, mais ce n’était que pour justifier ses actes mauvais, disgracieux. Elle entourait d’une couche de sucre ses désirs, son corps au gout de sable et de sel.
« Allez vous allonger sur un autre bureau que le mien. » Une façon poétique de lui dire de s’en aller. Son regard quitta Albertina, pour se reporter sur la table où certains dossiers, par ses gestes brusques du début de leur entrevue, avaient étés déplacés. Il redessina les piles, puis ferma les yeux, cherchant à se contrôler. Toutes ces pulsions lui donnaient la nausée… Albertina lui donnait la nausée. Qu’il aurait aimé l’assommer à coup de pelles après avoir profité d’elle… la dépecer, trifouiller dans ses entrailles chaudes… Hum… ha. quel goût cela a, la sirène ? Ses yeux s’ouvrirent de nouveau et la cherchèrent tandis que sa voix l’appela.
« Mademoiselle Sørensen ? » L'intendant semblait avoir repris de sa contenance. Tromperie. |
| | | CALL ME Albertina O. Sørensen PlASTICS BEAUTIES | Sujet: Re: Infernale tentatrice, un jour tu brûleras en Enfer. • PV Harlie. [Terminé] Sam 24 Déc - 23:40 | |
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Personne ne t'aime. Tu auras beau tout faire, donner de ton amour, même de cette façon si bancale qu'est la tienne, ça ne changera rien. Personne jamais ne voudra de toi, ce visage trop parfait, ce masque qui cache ce que tu es réellement, ce corps voluptueux et maigre à la fois, mais si souvent souillé, si souvent bafoué. Qui en voudrait, d'une créature aussi immonde que toi, de toute façon ? Tu auras beau les aimer de tout ton corps, tous tes soupirs et gémissements, ça ne changera rien. Personne au grand jamais ne sera capable de comprendre pourquoi tu fais ça, toi pauvre monstre en manque d'amour, d'affection, de protection. Tu vas sur les chemins parfois dangereux de la luxure à tout prix, perchée sur tes talons, instable et fragile, malgré la soi-disante force que montre tes actes et ton impassibilité. Tu n'es qu'une faible demoiselle qui semble se plaire à se laisser salir, et qui vainement, de ses bras trop frêles, tente d'empêcher son cœur d'être piétiné. Mais par tes propres actes, il est déjà écrasé par ton vice.
Alors. Que faire maintenant. Surprise chez lui, exaspération chez toi. Parce que rien ne va comme tu le veux, au contraire. Le jeu, tu aimes cela, mais à cet instant, tu as l'impression d'être coincée dans une impasse, acculée par un homme qui pourrait, encore, te frapper. Tu n'as pas peur des coups, mais tu n'aimes pas la douleur. Tu souffres suffisamment par tes propres actes, sans que les autres viennent te faire du mal en plus. Tu es déjà assez cruelle avec toi, les autres n'ont pas besoin de venir te rabaisser un peu plus. Tes bras sont ballants le long de ton corps fièrement dresser. Doucement, tes doigts se crispent, quand tu réalises que pour cette fois, tu as surement perdu. Tu ne le regardes plus, et ne fait plus attention à ce qu'il te dit, cette phrase montrant qu'il souhaitait ton départ. Tu repenses à avant, tu repenses à ce moment contre lui. Étrangement, la confiance que tu ressentais à ce moment semblait peu à peu s'effacer, comme si quelque chose avait changé. Pourtant, rien. Rien ne changeait. Rien n'avançait surtout.
Ton regard reste posé sur le mur face à toi. Tu ne le regardes plus. Tu fais comme s'il n'existait plus. Pour l'instant, tu aimerais bien que ce soit le cas. Comme ça, tu ne ressentirais pas ce point sur ton être, cette impression d'être encore plus abjecte qu'habituellement. Ce sentiment d'être... Rien du tout, au final. Un détail qu'on ne fait que désirer et baiser, sans sentiments. Parce que toi, tu donnes l'impression de ne pas en ressentir, alors à quoi bon en ressentir pour toi ? C'est ce que tu te dis, n'est-ce pas. Pensive. Si rare pour toi, qui agit toujours avant de réfléchir. Tu te sens impuissante, si dispensable et ignoble. Qui voudrait de toi ? Tu te le demandes, avant de chasser la question avec rage.
Et, finalement, elle tourne la tête vers lui. Sa joue porte bien évidemment la marque de ce coup qu'elle ne méritait pas. Elle pourrait avoir mal, si seulement elle n'était pas obnubilée par autre chose, par ce sentiment de n'être qu'un déchet. Pourtant, on l'avait déjà repoussée, et jusque-là, elle s'en fichait. Mais aujourd'hui, quelque chose la troublait. Son cœur ne battait pas pour lui, déjà qu'il ne battait pas pour elle-même. Simplement. La façon dont il agissait, peut-être, à moins que ce ne soit que dans son esprit, lui donnait l'impression d'être encore plus immonde, sale et abjecte qu'à l'accoutumée.
Albertina. Tu es un monstre. Tu n'es qu'une pute en mal d'amour. Mais jamais tu n'en auras si tu continues à agir comme ça. Alors redescends de ton piédestal, laisse toi écraser comme tu auras toujours du, laisse toi abuser et maltraiter. Ce serait tellement mieux pour tout le monde, non ? Inconcevable pour toi. Jamais tu ne laisseras les autres faire de toi ce qu'ils désirent. Pourtant... C'est à cause des autres que tu es comme cela, non ? C'est à cause d'eux que tu es cette putain rongée par le vice jusqu'à la moelle. Tu aurais beau dire non, il sonnerait comme un oui. Tu es une cause perdue d'avance. Juste ça. Tu n'es pas grand chose, mais ta bêtises te force à vivre. Tu la nommes bêtise car pour toi, l'espoir ne veut plus rien dire, la flamme de ton cœur s'est éteinte depuis trop longtemps déjà.
Lorsqu'il prononça enfin son nom, elle daigna le regarder vraiment. Elle cligna des yeux, ses longs cils sombres caressant ses joues pâles quelques instants, avant que ses prunelles océan ne se reposent sur lui. Le fixant, encore et toujours. Que lui dire maintenant ? Elle n'avait plus envie de lui parler. Ni de le voir. Ni de le désirer. Elle voulait partir, retourner dans sa chambre, dormir. Ou trouver de l'eau, et nager jusqu'à en être épuisée, comme d'autre se défouleraient en frappant quelqu'un. Ses mains étaient crispées, ses ongles mordaient la chair tendre de sa paume. Pourtant, son visage restait le même, figer. Ses yeux, eux, semblaient agités, comme la mer un jour de tempête. On pouvait y lire un semblant de colère, de déception, de dégoût, et de douleur. Parce qu'elle avait mal de se sentir ainsi infâme.
Lentement, elle tourna la tête vers la porte, qui menait à la partie avant du bureau, ainsi qu'à sa sortie. Elle l'observa quelques minutes, dans un silence total. Allait-elle le dénoncer ? Une partie d'être, gangrénée de rancune envers tout être vivant lui criait que oui. Qu'elle devait se venger, le détruire et l'écraser. Et l'autre lui sommait qu'il n'en était pas question. Parce qu'elle lui avait donné sa parole, si tant est que la parole d'une catin valait quelque chose. Alors, elle se tairait. Parce que de toute façon, même si elle le dénonçait, il y avait des chances qu'on lui rétorque qu'elle l'avait bien cherché, avec son allure provocante. Encore une fois, elle n'était qu'un déchet. Peut-être même que cette opinion si basse d'elle-même se lisait dans son regard troublé.
Et finalement, tu te décides à parler. Tes lèvres s'entrouvrent et laissent passer quelques mots qui sonnent comme une mélodie à la fois rancunière et blessée : « Pour mon courrier, vous pouvez le garder, le brûler, en faire ce que vous désirez. Je ne comptes plus venir le chercher. Surtout pas pour vous faire plaisir, Monsieur l'Intendant. » Tes lèvres rouges sang s'étirent légèrement. Un sourire tout ce qu'il y a de plus faux. Et puis, tu t'en vas. Tu tournes les talons, et ta démarche pleine de cette fièreté sans cette écrasée et piétinée, te porte jusqu'à la sortie, que tu franchis sans le regarder. Sans rien dire, sans hésitation. Pourtant, tant que tu es encore à portée de ses oreilles, tu ajoutes, le ton tremblant de rancoeur : « Après tout. Il n'y a personne pour aimer un monstre aussi sale. » Pour qui dis tu cela ? Pour lui ? Pour toi ? Tu ne sais grand chose de lui. Alors, tu parles de toi. Cette vérité t'échappe, malgré tout. Personne ne t'aime.
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| | | CALL ME Harlie Mauchly-Eckert DO IT IF WE SAY IT | Sujet: Re: Infernale tentatrice, un jour tu brûleras en Enfer. • PV Harlie. [Terminé] Dim 25 Déc - 1:44 | |
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  Le regard d’Albertina s’enfonça dans le sien à la suite de son appel. Harlie sentit son cœur se cabrer face à tant d’animosité. Pourquoi se sentait-il si mal ? N’était-ce pas ce qu’il voulait, la blesser pour que plus jamais elle ne se comporte ainsi avec lui ? Qu’avait-elle pensé recevoir, avec un tel comportement ! Des caresses attentionnées ? La sirène s’était présentée à lui comme ces filles qu’il aimait payer pour une nuit. Des filles qui ne demandaient pas d’amour, qui ne cherchaient pas à attirer sa condescendance. Elle avait joué de ses atouts, avait présenté sa marchandise. Lui avait juste dit non. Elle s’était sentie rejetée. Le golem n’avait jamais fait attention à ce sentiment chez toutes les putains qu’il avait croisé. Est-ce que, quand son regard les ignorait, elles baissaient leurs yeux trop fardés ? Est-ce que leur bouche barbouillée se tordait en une moue déçue ? Non. Certainement pas. Toujours derrière lui se présentaient d’autres hommes, au porte-monnaie tout aussi bien portant que le sien. Et elles souriaient, remontaient leur jupe et simulaient. Le monstre allait toujours voir les même prostituées. Celles dans lesquelles il mettait toute sa confiance. Trop faibles pour le poignarder dans son sommeil. Trop effrayées pour s’enfuir avec son argent. Saines comme des marchandises de supermarché. Pas belles, pas moches. Pas jeunes, pas vieilles. Des visages qui chez lui n’éveillaient aucune amitié. Des corps qui n’avaient rien de ceux des affiches publicitaires. Mais elles savaient s’y faire. Elles ne s’offusquaient jamais s’il les insultait. Elles ne disaient jamais non à ses fantasmes. Elles l’accueillaient, toujours. Le golem n’avait pas peur avec elles de perdre la face. Jamais elles ne riaient quand ses cris montaient dans les aigus. Jamais elles ne le repoussaient sous prétexte que sa face ne leur plaisait pas, ou lui reprochaient de ne pas être toujours très doux. Parfois il venait, juste pour dix minutes entre les murs d’une ruelle. Dix minutes contre ces corps fatigués, usés. A la peau grise. Si faciles à avoir. Si confortables. Des peaux qui, si elles se montraient trop envahissantes, pouvaient être lacérées et jetées à la mer. Il pouvait les mordre, les dévorer. Personne ne s’en inquiétait. Tant de disparitions, tant de fugues parmi ces jeunes femmes perdues, oubliées. Jamais on n’entendait parler d’elles aux journaux. Des êtres comme lui. Pathétiques, étouffés. Des êtres différents d’Albertina.
Harlie comprit par ce regard impitoyable qu’il s’était trompé. Qu’elle n’était pas comme toutes ces femmes dans lesquelles il s’enfonçait. Il avait juste pensé, comme beaucoup d’autres, qu’une femme se donnant souvent ne méritait d’être traitée qu’à la façon d’une catin. Une pensée erronée. Par tant de points ! En quoi devait-il la blâmer pour cela ? Pour faire ce qu’il faisait lui-même, d’une façon encore plus ignoble. Albertina était si différente de lui. Lui forçait, elle offrait. Que pouvait-il penser pouvoir comprendre d’elle ? Harlie ne pouvait pas voir plus loin que le bout de son museau. Il ne pouvait pas comprendre plus loin que ses expériences. Quelle misère, d’être aussi limité ! Mais il était trop tard. A quoi bon retourner en arrière ? Certes, le golem avait blessé la sirène. Mais l’avait désiré. Pour qu’elle s’éloigne. Son coup de sang, ses mauvais mots avaient servis, sans que cela ne soit pensé, sa tâche première. La protéger. Parce qu’elle était si merveilleuse. Si Harlie l’avait appelé une dernière fois, c’était pour la retenir un peu plus longtemps. Pour encore savourer cette silhouette, comme la dernière bouchée d’un délicat sorbet. Légère comme une sylphe, à la grâce des plus divines nymphes. Si peu de défauts pour tant de qualités. Une façon de se déplacer digne des reines qu’on aime à vêtir de dentelles et de pierres. Celles pour qui les plus grands artistes se disputent le privilège d’immortaliser sur de simples toiles leurs visages rayonnant. Mais lui n’était ni artiste, ni roi. De quel droit aurait-il le droit de la côtoyer, de la toucher ? Albertina était si bonne, à vouloir le laisser l’approcher. A faire comme si elle l’aimait, à vouloir lui faire croire, même si ce n’était le temps que d’un soir, qu’il était l’unique. C’était comme si, au milieu des prostituées, une geisha venait se jeter à ses pieds, pour l’implorer de prendre sa virginité. Ah, ces beautés nippones… Quand Harlie en voyait une au loin, il changeait sont trajet. Pour résister à l’envie de les faire souffrir, à l’envie de les posséder. Si nobles, choyées de kimonos de soie… Instruites, captivantes. Des perles qu’il se refusait d’effleurer. Car il aimait leur beauté, et ne voulait pas la fêler. Comme celle d’Albertina.
Or, il avait l’angoisse de l’avoir quand même émaillée. Ce bijou de vie, cette dauphine des eaux bleues. Dans ces dernières paroles elle mit toute la dignité qu’il lui restait, bien qu’il en ait détruit une si grande partie. Qu’avait-il fait, quel malheur s’était-il encore attiré. Juste l’intendant avait-il voulu qu’elle se détache de son corps. Mais pas qu’elle s’en aille. Qu’elle disparaisse, comme l’écume sur le sable. Qu’elle se retire, petit fleuve qui irriguait le désert sec de ses journées. La sirène s’en alla, emportant avec elle le clapotis des oasis. Le laissant, silencieux. Ses derniers remous furent amers. Le golem n’en saisit pas le sens profond, prenant cette pique pour le dernier soubresaut d’un guerrier mourant. Que savait-elle de sa personnalité pour oser dire qu’il était sale ? Cela toutefois alla directement mourir au sein du cœur du golem. Elle l’étonnait par sa clairvoyance. Il n’avait rien de propre. Si Harlie passait son temps à briquer son bureau et ses appartements, c’est que quelque chose en lui devait manquer. S’en était devenu envahissant. Pourtant, il n’avait pas vraiment le temps de laver. Surtout son bureau ; il y avait des agents d’entretien pour cela. Quelle brisure en lui provoquait cela ? Lui qui aimait répandre des cadavres aux quatre coins d’un champ de bataille ne supportait pas que ses crayons ne soient pas tous dans leur pot.
La silhouette de la sirène s’était effacée, sans que vraiment il ne s’en rende compte, abasourdi par ses propres bêtises. L’intendant se voyait gagnant et perdant à la fois. Il avait gagné. Il avait détruit quelque chose, avait fait mal. Quelle satisfaction ! N’était-ce pas son but ultime que d’asseoir sa supériorité, de réduire les êtres à l’état de fantômes ? Faire qu’aucun ne survit, à par lui-même. Mais. Pourquoi n’arrivait-il pas à s’en réjouir ? Le grand brun avait perdu bien trop en échange. Le son d’une voix, la beauté d’une œuvre. Un petit rien, osa-t-il se dire. Demain certainement n’y penserait-il plus. Combien d’êtres avait-il perdu le long de sa vie ? Son regard se tourna vers une fenêtre par lequel se glissait le soleil, promettant une journée agréable malgré le froid hivernal. Cela le détacha de ses pensées graves.
Un soupir échappa de ses lèvres. Lourd de tous ses maux. Mais au moins, Albertina ne risquait plus rien. N’est-ce pas ? Et... oh. Elle était partie avec son pull. Ce détail insignifiant réchauffa le cœur du golem. La sirène s'en était allée avec une partie de lui. Sans s'en rendre compte, certainement. Sans se rendre compte qu'elle portait son odeur, sa présence. Il serait encore avec elle. Un peu. Mais étrangement, elle ne serait plus avec lui. Il l'avait bien cherché. |
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